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Sebastian Pinera : un coup d’éclat médiatique

“Faire les choses à la chilienne !” (comprenez : travailler efficacement). C’est Barack Obama qui a confié à son homologue chilien qu’il employait cette phrase afin de motiver ses conseillers. Joli coup de pub pour le président.

L’homme de la reconstruction

Arrivé au pouvoir durant le séisme de mars 2010, Sebastian Pinera s’est chargé en priorité de la reconstruction, un handicap économique pour le pays. Pas facile pour un candidat qui avait centré son programme sur une croissance à 6% et la création d’un million d’emplois. D’autant qu’il succède à une présidente Bachelet (limitée à deux mandats) qui bénéficiait à la fin de sa présidence de 80% d’opinion favorable. S’il veut convaincre les chiliens, Pinera n’a pas le choix : fidèle à son image de businessman (surnommé “le Berlusconi chilien”), il doit relever son pays de façon énergique.

Ainsi, dès l’annonce de l’effondrement de la mine San José, il promet que les mineurs ressortiront vivants. Son calcul politique et son sourire l’ont bien servi. Après 3 mois d’activité, Pinera enlace le 1er mineur sauvé, comme si c’était son fils. Coup d’éclat médiatique : il entre dans le coeur des chiliens et il se fait connaître du reste du monde car le feuilleton des mineurs s’est déroulé devant les caméras du monde entier. De plus, il restaure l’image de la droite chilienne, sali par le règne de Pinochet jusqu’en 1990.

Le président part en tournée

Rassuré par ce sauvetage, le président chilien se lance dans sa première tournée européenne, comme il l’avait prévu. Admirateur de David Cameron et de Nicolas Sarkozy, qui sont à ses yeux “des leaders de droite qui proposent des solutions nouvelles aux vieux problèmes”, le chilien souhaiterait pourtant que son pays ressemble à la Grèce, l’Espagne ou le Portugal ! Un choix pas très judicieux depuis les déboires économiques de ces Etats.

Désormais, le plus dur pour le président sera de conserver la cadence au Chili. Il va devoir assumer son image d’homme d’action, en assurant la même efficacité que lors de l’épisode des mines. Une chose est certaine, Sebastian Pinera doit profiter de cette remontée dans les sondages pour engager son programme sans céder au populisme qui pourrait lui faire perdre les voix de son camp. Il doit aussi tenir dans l’affrontement à distance avec l’ancienne présidente Bachelet, qui pourrait se présenter aux prochaines élections.

Ainsi, depuis la remontée des “33″, il a effectué deux annonces : le Chili va ratifier une convention internationale sur les travailleurs des mines et le pays va lancer un plan d’investissement en faveur des Mapuches, minorité indienne qui réclame la suppression d’une loi anti-terroriste datant de la dictature. Un joli coup de com’ de la part du président au dépend de celle qui est surnommé “la mère de tous les chiliens”.

Attention, au Chili comme ailleurs, la mémoire collective étant assez courte, Pinera verra son capital confiance écorné à la moindre erreur. Sur ce point, Barack Obama pourrait être de bon conseil.


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3 réactions à cet article    


  • HELIOS HELIOS 25 octobre 2010 14:24

    .. je confirme, quand en France on aura un president qui pense aux français d’abord et a l’interet général du pays, on pourra faire des comparaisons avec le Chili.

    Cela ne veut pas dire que Pinera est tout blanc/bleu.. non, c’est quand même un « berlusconi », mais c’est le pays et ses habitants eux-même qui font que cela marche. ... et la recette est claire et s’appelle « patriotisme » un mot qui ici, chez nous en France est devenu honteux.


    • LE CHAT LE CHAT 25 octobre 2010 22:30

      Malheureusement par notre Talonette 1er , le spéléologue est décédé et il ne pourra pas en tirer le moindre profit médiatique ! quand on a la scoumoune ...... smiley


      • 16Art 16Art 26 octobre 2010 11:52

        D’accord pour le patriotisme et la solidarité dont font preuve les Chiliens, mais je reste persuadé que Pinera a utilisé cela à bon escient. Il n’y a qu’à voir le match de football qui vient de se dérouler entre l’équipe des mineurs et l’équipe des secouristes et du président (qui marque le but de la victoire). 


        Lorsqu’il soulève le trophée, Sebastian Pinera sort une blague douteuse : « le deal, c’était que le vainqueur s’empare du palais présidentiel et le vaincu, retourne au fond de la mine. Je crois qu’on va devoir aller vous récupérer une nouvelle fois ! ». 

        À cette « blague » s’ajoute l’avis négatif des médecins pour la tenue de ce match. 

        Alors, match de solidarité ou récupération médiatique ?

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