Ségolène Royal fermera-t-elle Fessenheim(3) ?
3ème épisode :
L’actualité impose son rythme. Alors même que l’épisode précédent était en modération attendant d’être publié, une information tombait qui s’inscrivait au cœur même de ce "feuilleton" : Ségolène Royal avait été auditionnée dans la journée par la commission d’enquête parlementaire sur les coûts de la filière nucléaire. Interrogée par les députés, elle a de fait expressément répondu aux questions soulevées dans le deuxième épisode de ce feuilleton décidément palpitant.
Envisagée pour le présent épisode, je remets donc au prochain article - et plus succinctement que prévu parce qu’elle n’a, à priori, plus lieu d’être - la problématique d’une fermeture de Fessenheim aux confins de l’année 2016. Cette fameuse et seule date à être évoquée jusqu’à présent par la presse quand elle n’est (ou n’était, semble-t-il désormais) qu’une des multiples hypothèses.
Et l’information est de taille ! Ségolène Royal espère régler la question de la fermeture de la centrale avant l’été ! Si l’on n’est pas toujours en mesure de partager ses opinions, on est obligé de reconnaitre que lorsqu’elle dit qu’elle va agir, elle agit.
Afin de parvenir à ce but elle a proposé de constituer avec toutes les parties prenantes – parlementaires, EDF, représentants des salariés, collectivités territoriales - un « groupe de travail spécifique », dans lequel elle a promis de s'impliquer personnellement : « Je vais employer toute ma capacité de conviction auprès de la gouvernance d'EDF pour que ce problème soit réglé de façon contractuelle avant le début du débat de la loi sur la transition énergétique » fin juin ou début juillet, s’est-elle engagée.
Antérieurement à cette annonce je me proposais d’analyser dans un épisode ultérieur, au travers de ses prises de parole diverses et variées et d’autant plus variées et parfois alambiquées qu’elle est un éléphant du PS ne l’oublions pas, quelles pouvaient être les réelles convictions de Ségolène Royal en matière de politique nucléaire, et en particulier sur Fessenheim. Cela devient superflu puisqu’elle vient de nous faire une présentation très précise de la question. Laquelle correspond bien sûr au jour d’aujourd’hui…
Au sujet du nucléaire dans son ensemble elle semble désolée de nous apprendre qu’elle « ne pense pas que nous pourrons sortir du nucléaire ». Pour elle un mix énergétique est incontournable.
Et apparemment elle n’envisage, comme son Ex, que la seule fermeture de Fessenheim, pour laquelle son intention est d’agir très rapidement, le terrain ayant été préparé depuis de nombreux mois par Francis Rol-Tanguy, l’ex-« Monsieur Fessenheim » nommé par Jean-Marc Ayrault, devenu par la suite le directeur de cabinet du précédent ministre. Celui-ci était présent à ses cotés lors de l’audition.
Ainsi, puisqu’elle se serait montrée très convaincante, si cet accord amiable parvenait effectivement à voir le jour avant la loi sur la transition énergétique, il lui éviterait d’avoir recours au sein de la loi à un article spécifique à la fermeture des centrales, lequel semble être une alternative très redoutée.
D’ailleurs il ne s’agit pas d’une fermeture, précise-t-elle, mais d’une mutation du site.
C’est son argument choc : « Cela peut être une chance pour Fessenheim d'être la première centrale à fermer. Il y a aujourd’hui dans le monde 4OO centrales à démanteler. C’est un marché mondial considérable (…) Nous devons préempter ce marché. Nous avons besoin d’un site expérimental qui va mener les opérations de démantèlement d’une centrale du début à la fin. Le site de Fessenheim ne peut-il pas être le site du futur et le pôle d'excellence du démantèlement des centrales et permettre ainsi à l’entreprise EDF de se positionner sur ce marché mondial ? »
On peut se remettre à rêver. Mais néanmoins les yeux grand ouverts tellement le consensus recherché ressemble à une gageure.
Et ce sera bien sûr, à n’en pas douter, avec les encouragements de tous les citoyens responsables.
Patrick Samba
Le 11 mars 2011 est la date de déclenchement du processus de dénucléarisation du Japon, lequel fut particulièrement rapide. En un an les 54 réacteurs ont été arrêtés. Et en France toujours pas un seul ! Comme quoi quand une population le veut, même en désaccord avec ses dirigeants politiques et industriels, on le peut.
« FUKUSHIMA » Appel mondial aux imaginaires et aux compétences
Un premier bilan de l’occupation de La Défense
Arnaud, ta 6ème République… et avec nucléaire : non merci !
Avis de menace de réaction en chaine à EELV
EELV/nucléaire : Allez, encore un tout p’tit effort !
Congrès d’EELV à Caen : le congrès de la débâcle, ou celui de la renaissance ?
Greenpeace à la centrale de Fessenheim : chapeau bas !
Pas de confiance au Gouvernement en l’absence d’une fermeture immédiate de Fessenheim !
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON