Ségolène Royal : le chant du cygne
Ségolène Royal n'aura vraisemblablement pas l'investiture du PS pour la Présidentielle, trop loin dans les sondages, on la dit quatrième derrière Montebourg, et trop isolée aussi, elle n'a plus l'appui d'aucun homme politique de premier plan, ni même de quelques pipoles en mal d'humanité, bien sûr, il reste quelques admirateurs, des fans même, qui ne jurent que par elle, boivent religieusement sa parole et la suivent fidèlement lors de ses tournées pastorales, mais ça ne suffira pas, c'est rapé, elle le sait, les autres candidats le savent, tout le monde le sait. Ite missa est.
Plus grave et plus révélateur, si Ségolène Royal représentait la gauche, un sondage CSA donne un duel Sarkozy-Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, les socialistes ne passeraient même pas le premier tour dans l'hypothèse Royal, le PS entrerait alors au Panthéon des rendez-vous manqués, ce serait le retour des heures les plus sombres de Solférino, le spectre de 2002, l'indépassable faute socialiste, la déroute nationale et accessoirement encore 5 longues années dans l'opposition !
Martine et les grands dieux :
On me rétorquera qu'on nage en pleine fiction puisque Ségolène Royal ne sera pas désignée, j'objecterai qu'il faudra bien la placer quelque part dans le dispositif socialiste et qu'en attendant elle canarde allègrement ses camarades concurrents, début septembre elle évoque l'inaction de Francois Hollande et le manque d'expérience de Martine Aubry, des propos, très durs, tenus dans le Figaro et mollement démentis ensuite.
Après la prestation de DSK chez Chazal (pas très claire sur ce coup) où Dominique nique nique avait confirmé l'existence du fameux pacte de Marrakech avec Martine Aubry, et sa volonté de passer directement du FMI à l'Elysée (sans passer par la case prison, mais au Monopoly, on fait pas toujours ce qu'on veut), bref, après que DSK ait révélé ce qu'Aubry a toujours nié, Ségolène a tout de suite lâché "Quand DSK dit qu'il y avait un pacte et que Martine a juré ses grands dieux qu'il n'y avait jamais eu ce pacte, il y a un certain arrangement avec la vérité qui ne correspond pas, je crois, à ce qu'attendent les Français de leurs responsables politiques." . Ça s'appelle un bourre-pif.
Martine Aubry n'a pas rendu les coups, au contraire, elle calme le jeu, trop besoin d'un soutien royal pour le second tour des primaires, alors, mardi, à Nantes elle a trouvé, dans une infinie mansuétude, les commentaires "extrêmement durs" pour Ségolène suite au premier débat des primaires, quant aux sondages, qui placent Royal aux alentours de 10 % d'intentions de vote à la primaire, Martine déclare magnanime : "Je pense qu'elle est bien au-delà" . Faudrait évidemment pas que ça dure trop longtemps, un ça peut laisser des traces, deux, il n'y aura pas toujours un Karachi pour en cacher un autre, en attendant, dans un PS très quatrième république, c'est Ségolène Royal qui peut faire pencher la balance pour Hollande ou pour Aubry, alors il faudra patiemment supporter son chant du cygne, jusqu'au bout.
42 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON