Ségolène Royal veut incarner une gauche de lutte !
Ségolène Royal était hier à Montpellier afin de défendre sa motion en vue du congrès de Reims qui s’annonce serré. Tenue d’une main de fer par Georges Frêche et son fidèle lieutenant Robert Navarro, la fédération socialiste de l’Hérault constitue un passage obligé pour les différents candidats au poste de premier secrétaire du parti. En présence de tout le "gratin" montpelliérain, celle qui compte reprendre la main au Parti socialiste a fait des déclarations pour le moins... surprenantes !
Elle est loin la Ségolène Royal qui défendait la social-démocratie et qui faisait des appels de pied à l’électorat centriste ! Fini on vous dit ! Plus d’habits de lumière non plus, en ces temps de crise, elle fait le choix de la sobriété.
C’est désormais une Ségolène Royal métamorphosée qui défend une motion "de combat" pour changer la façon de faire de la politique, rien que ça ! Le Parti socialiste se "doit d’être meilleur que la société qu’il critique" afin de combattre "cette destruction des institutions" orchestrée par le gouvernement. Elle dénonce ce système périmé qu’est la social-démocratie et vante les mérites d’un socialisme du XXIe siècle aux contours plutôt flous.
On croit entendre Arlette Laguiller lorsque la dame du Poitou affirme sans rougir qu’elle veut inverser le rapport de force entre capital et travail, qu’elle veut faire du Parti socialiste un mouvement de mobilisation sociale pour incarner une gauche de lutte ! Les militants marxistes pourtant venus jouer les trublions applaudissaient des deux mains !
Continuant de plus belle, Ségolène Royal, pourtant énarque, s’est lancée dans une diatribe envers les "sachants, les technocrates, les nantis, les puissances de l’argent". Dans ce "moment grave", Ségolène Royal a appelé le centre à prendre ses responsabilités, et tendu la main aux démocrates ainsi qu’aux humanistes. Elle en a profité pour glisser qu’elle était favorable à un abaissement du prix des cotisations, les fameuses cartes soldées à 20 euros lui avaient permis d’être investie en 2007...
Après avoir tenté un parallèle douteux et peu apprécié par l’assistance entre le Parti démocrate américain, pourtant parti associé à l’UMP, et le Parti socialiste, l’ex-candidate à l’élection présidentielle a appelé à une "mutation" du parti. Portée par les "Ségogo", Ségolène Royal a lancé à la salle un vibrant "en avant !" pour tenter de rattraper son retard sur Delanoë...
Mais Ségolène la girouette est-elle considérée comme crédible par les militants du PS ? Rien n’est moins sûr.
Mathieu SOLIVERES
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