Sénat, lutte finale
Ça y est, le jeu démocratique vient enfin de mettre en place un contrepouvoir, véritable alternance, en faisant gagner la gauche à l’Assemblée Sénatoriale.
Cela n’était pas arrivé depuis plus d’un demi-siècle, (lien) et cette mini-révolution, de nature à renforcer la démocratie, est une sérieuse épine dans le pied du clan Sarközi, car pour imposer de nouvelles lois, il lui faudra passer sous les fourches caudines d'unSénat
Mais non seulement elle s’empare de la majorité sénatoriale, mais l’ancien conseiller sarköziste Georges Courtois perd sa place au profit du dissident UMP Pierre Charon, ce qui représente un véritable camouflet pour le pouvoir.
En effet, Pierre charron, ex-conseiller et ami de Nicolas Sarközi s’était présenté contre le camp présidentiel. lien
Gérard Larcher, le 3ème homme de l’Etat avait annoncé que si la gauche passait, ce serait un « séisme politique ». lien
On peut aussi noter la défaite de Jacques Blanc, ce consommateur de cigares aux frais de la République, (lien) qui avait gagné sa place de sénateur en 1998 grâce à une alliance avec le « Front National ». lien
Il est probable que cet échec sénatorial est du en partie aux rebondissements du scandale du Karachigate, pour lequel Eva Joly demande à ce que le Président de la République soit entendu par la justice, estimant que « nous sommes gouvernés par un clan qui se sert ». lien
A ce sujet, on apprend que la moitié des 30 magistrats chargés de l’affaire seraient en cours de mutation, alors que les fuites sur ce dossier ont été confirmées, provoquant la réaction de Christophe Régnard, président de l’USM (union syndicale des magistrats) lequel a souhaité que l’on fasse la lumière sur ces fuites, preuves d’une probable violation du secret de l’instruction.
Il a déclaré : « ça mérite des investigations pour savoir comment M.Hortefeux a eu accès à ces documents ». lien
Car, si il est vrai que le parquet est contraint de rendre compte au parquet général, les avancées du dossier, voire transmettre des pièces, si l’ensemble est transmis à l’Elysée, c’est une infraction pénale, car l’Elysée n’a aucun titre pour avoir accès à ces documents.
Mais revenons au Sénat..
Il comporte 348 sénateurs, élus par les grands électeurs (maires conseillers généraux, députés…) élus pour 6 ans, et renouvelables par moitié tous les trois ans.
Assez maladroitement, l’UMP, reconnaissant sa défaite du bout des lèvres, s’indigne en affirmant que la gauche est sur le point d’avoir tous les pouvoirs.
Ce qui est contestable car si cette dernière peut se féliciter d’avoir la majorité dans les régions, les départements, et les municipalités, c’est oublier que le gouvernement, pour les affaiblir, voire les priver de moyens, a supprimé la taxe locale, laquelle était destinée aux structures départementales, locales, sans la remplacer totalement par une aide financière équivalente, plongeant ainsi des régions et des départements dans une fatale faillite.
D’ailleurs de nombreux départements s’en sont inquiétés, telles celui de Saône et Loire, qui sous la houlette d’Arnaud Montebourg, a porté l’affaire devant la justice, estimant que les millions encaissés au titre de la Taxe locale n’avaient pas été totalement compensé par l’Etat.
Montebourg avait eu gain de cause en décembre 2009, et l’Etat avait été obligé de verser 100 000 € de dommages et intérêts au département. lien
Le Sénat est une curieuse institution, espèce de luxueuse maison de retraite, (photo) dans laquelle les élus se doivent de faire acte de présence, lors d’interminables séances, ce qui explique les assoupissements fréquents de ces remarquables représentants de notre démocratie. photo
Et pourtant, le Sénat a une réelle importance, puisque ses membres peuvent refuser d’entériner telle ou telle décision, comme par exemple lorsqu’il a refusé en février 2011 de voter pour l’extension de la déchéance de nationalité, voulue par l’Assemblée Nationale. vidéo
A noter aussi le refus du Sénat à l’unanimité d’entériner certaines dispositions sécuritaires annoncées par notre autocrate présidentiel le 30 juillet 2010 à Grenoble. lien
Il a fait preuve aussi de sagesse lorsqu’il a refusé la proposition de loi de Christine Boutin, alors ministre du logement, qui voulait modifier la loi SRU imposant les communes de 3500 habitants à 20% de logements sociaux. lien
Ceci dit, ça n’empêche pas des communes peu citoyennes, comme Neuilly, ville où à siégé pendant 20 ans notre autocrate président, de préférer payer des amendes plutôt que de respecter les décisions législatives. lien
Aujourd’hui encore, le taux de logements sociaux à Neuilly atteint péniblement les 3,6%. lien
Décidemment Sarközi préfère les petits chiffres et ne serait pas à l’aise au salon des GGT, les Gens de Grande Taille, qui fête sa seconde édition, et qui vient d’ouvrir gratuitement ses portes à Paris au MAS, (maison des associations) dans le 13ème. lien
Mais revenons au Sénat.
Si certaines de ses décisions semblent frappées au coin du bon sens, on peut par contre s’interroger sur d’autres, comme celle de refuser de rétablir la peine de prison pour les parlementaires fraudeurs. lien
Pourtant ce contre pouvoir n’est pas totalement acquis, car s’il est vrai qu’avec 2 sièges de plus que la droite, la gauche n’a la majorité que théoriquement.
La lutte risque d’être chaude pour la présidence tenue actuellement par Gérard Larcher et convoitée légitimement par les socialistes Jean Pierre Bel ou Catherine Tasca. lien
L’UMP veut en effet garder à tout prix la présidence, (lien) quitte à être accusée de tripatouillages, ce qui lui permettrait de sauver une « partie des meubles », et pour se faire, la ministre des sports, Chantal Jouanno a quitté son poste, afin de siéger au Sénat, cédant sa place à l’homme qui à déclaré : « on dit que je suis misogyne, mais tous les hommes le sont, sauf les tapettes »., David Douillet. lien
Par contre, Gérard Longuet gardera son ministère, prenant le risque de porter le chapeau d’un échec de son camp. lien
Le dernier acte, celui de l’élection du Président du Sénat, se jouera le 1 octobre 2011, et à 7 mois de la présidentielle, l’élection à ce poste d’un membre de la gauche serait un avertissement de plus au clan présidentiel.
Car comme dit mon vieil ami africain : « celui qui a inventé les raisins aurait pu oublier les pépins ».
Merci à Corinne pour sa collaboration.
L’image illustrant l’article provient de : « les motsenfolie.net »
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