Sondage : le point à une semaine du vote
13 sondages relatifs aux intentions de vote ont été publiés au cours du mois d'avril. Le point à une semaine du premier tour de l'élection présidentielle
Ultime du genre avant le jour dit, cet article vise à établir de manière objective des moyennes sur 13 enquêtes rendues publiques au cours du mois d'avril. Il n'a aucune autre valeur qu'informative, et n'a pas vocation à valider la méthodologie utilisée par les différents instituts. Les enquêtes de BVA et Ipsos effectuée fin mars mais publiées le 3 avril sont prise en compte. Les chiffres ont été établis à partir des données de l'Ifop, d'Ipsos, de LH2, d'Harris Interractive, de BVA, de CSA, d'Opinion Way et de TNS Sofres.
Voici les principales tendances que l'on peut dégager de ces sondages, avec comme toujours la prise en compte d'une marge d'erreur de trois points, qui s'applique généralement à toutes les enquêtes. Les instituts utilisent en effet de manière quasi-systématique des échantillons proches de 1000 individus, souvent moins. Seuls l'Ifop et BVA se sont distingué recemment avec un échantillon de 1500 et de 2500 personnes (respectivement) mais des résultats similaires à ceux des autres enquêtes. Attention le "rolling" quotidien Ifop/Paris Match n'est pas pris en compte.
- Le duel Hollande Sarkozy semble acquis. Les deux candidats sont dans un mouchoir de poche : 28 % d'intentions de vote en moyenne pour Sarkozy, 27,7 % pour Hollande. Impossible de savoir lequel a le plus de chance d'arriver en tête au premier tour. Le candidat du PS est stable, alors que celui de l'UMP a connu une petite embellie depuis mars. Ces deux candidats se situent entre 31 et 25 % de potentiel de vote. Au cours du mois d'avril, Nicolas Sarkozy a été crédité de scores allant de 26 % (TNS Sofres 11 et 12 avril) à 30 % d'intentions de vote (CSA 2 et 3 avril). François Hollande a lui aussi obtenu entre 26 % (Opinion Way 3 et 4 avril) et 30 % d'intentions de vote (BVA 11 et 12 avril).
- Marine Le Pen stagne. Avec 15,2 % d'intentions de vote en moyenne, la présidente du Front national écope de résultats proches de ceux de son père lors des scrutins présidentiels précédents. Elle pourrait vraissemblablement bénéficier de 12,2 à 18,2 % des suffrages exprimés. Sa présence au second tour semble donc hautement improbable, et sa troisième place est maintenant contestée par Jean-Luc Mélenchon. Attention, le vote FN est souvent mal évalué par les institus de sondage : en 2002 Jean-Marie Le Pen avait été nettement sous-estimé, avant d'être très nettement surestimé (parfois de 6 points en 2007). Marine Le Pen a obtenu au cours de la période étudiée des scores compris entre 13 % (CSA 2 et 3 avril) et 16,5 % d'intentions de vote (Ifop 5 au 7 avril).
- Jean-Luc Mélenchon effectue une percée fulgurante. Le candidat du Front de gauche atteint 14,2 % d'intentions de vote en moyenne, du jamais vu pour un candidat de gauche non-PS depuis 1981 et les 15,3 % de George Marchais. Il dispose d'un potentiel de vote compris entre 11,2 et 17,2 % des suffrages exprimés. Ses intentions de vote sur la période étudiée s'étendent de 13 % (Harris Interractive 3 au 6 avril) à 17 % des intentions de vote (CSA 10 et 11 avril). La marge d'erreur laisse les jeux ouverts quant à son arrivée en troisième position, devant Marine Le Pen.
- François Bayrou s'effondre. Le président du MoDem atteint 10,2 % d'intentions de vote en moyenne, soit un potentiel de vote compris entre 7,2 et 13,2 % des voix. Les différents sondages publiés au cours de la période étudiée l'ont crédité de scores allant de 9 % (TNS Sofres 11 et 12 avril) à 11 % (BVA 11 et 12 avril). C'est la plus mauvaise moyenne obtenue par François Bayrou depuis le mois de janvier. Le candidat centriste devrait donc être en fin de compte très loin de son score de 2007 (18,6 %).
- Les autres candidats patinent. Eva Joly stagne à 2,2 % d'intentions de vote en moyenne. Elle est suivi par Nicolas Dupont-Aignan, à 1 %, Nathalie Arthaud, à 0,8 %, Philippe Poutou, à 0,7 % et Jacques Cheminade 0 % (une seule enquête l'a crédité de 0,5 % des intentions de vote). La candidate d'EELV enregistre un maximum de 3 % (Harris Interractive 3 au 6 avril), celui de DLR de 2 % (Opinion Way 10 et 11 avril). Les candidats de LO et du NPA plafonnent quant à eux à 1 % d'intentions de vote. L'élection de 2012 semble donc devoir être historiquement meurtrière pour les "petits candidats", qui semblent ne pas profiter de l'équité de temps de parole dans les médias pour conquérir de nouveaux électeurs.
Rendez-vous après le premier tour pour analyser le degré de conformité de ces sondages avec le résultat réel de l'élection.
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