#Standard&Poor’s dégrade la note de l’UNEDIC : après les salariés c’est aux chômeurs de payer !
Il n’aura même pas fallu une semaine pour que les chômeurs soient la nouvelle cible des attaques du Medef et de leurs alliés “hautement responsables” du gouvernement. Et cela juste après avoir liquidé le sort des salariés qui ont un travail. Car le patronat et le ministre socialiste du travail ou encore le président de la cours des comptes lui aussi socialiste ont découvert subitement, qu’avec l’accroissement du chômage, inhérent à l’austérité et aux politiques de rigueur, le déficit de l’UNEDIC allait s’accroitre. Alors la solution est évidente, automatique et sans appel : le montant de l’indemnisation du demandeur d’emploi indemnisé doit diminuer. La dégradation de l’UNEDIC par l’agence de notation Standard & Poor’s vient alors comme une bénédiction pour donner le coup de grâce dans cette guerre à peine déguisée contre le salariat. Certains vont dire, comme à chaque fois qu’A gauche pour de vrai ! nous annonçons une mauvaise nouvelle pour les salariés, que nous sommes dans le procès d’intentions. Comme lorsque nous avions publié ce billet qui affirmait que le ministre de l’intérieur, Manuel Walls, allait suivre exactement la même politique que ces prédécesseurs de droite concernant les flux migratoires. Aujourd’hui les chiffres tombent et démontrent que nous avions raison. Comme lorsque nous avions annoncé la conversion du gouvernement et d’Hollande à la politique de l’offre et son intention d’instaurer la TVA anti sociale Sarkozy. Aujourd’hui, c’est une réalité. Comme lorsque nous avions prédit ce catastrophique accord sur le marché du travail. Aujourd’hui, le premier ministre veut le transcrire tel quel dans la loi.
En réalité, l’accord finalement non historique mais catastrophique sur le marché du travail n’était que la première étape d’une attaque en règle, une première étape dans l’instauration d’un rapport de force désormais totalement favorable au Medef et à ses “nouveaux” alliés du gouvernement. Cette attaque, parfaitement préparée en réalité, commence par la justification de la signature de cet accord par la CFDT au prétexte de l’obtention d’un droit à l’indemnisation chômage rechargeable. La bonne blague car :
- le Medef avait déjà prévenu dès la signature de l’accord le 11 janvier 2013 que ce dispositif ne pourrait être mis en place qu’à coût constant pour l’UNEDIC,
- Puis, le 14 janvier, l’UNEDIC prévient que son déficit cumulé progressera de 5 milliards en 2013 pour s’établir à 18 milliards,
- le 18 janvier, la célébrissime agence de notation Standard & Poor’s dégrade alors la note de l’UNEDIC et lui fait perdre son triple AAA,
- le président de la cours des comptes, le socialiste Didier Migaud s’affole, et le 22 janvier il demande à ce que le montant des indemnisations soit revu à la baisse,
- le 23 janvier, le ministre du travail lui même, un certain Michel Sapin, lui emboite le pas et annonce à la radio qu’il faudra en effet revoir le système d’indemnisation.
Si bien que la formidable avancée tant espérée et obtenue de haute lutte par la CFDT n’aura jamais lieu ! Car, dans ce contexte d’apocalypse financier de l’UNEDIC qui n’a plus que 2 A, il est bien entendu que l’affaire des droits ASSEDIC rechargeables sera pliée, en avril, à l’occasion des discussions entre le patronat et les syndicats sur cette question. Enorme le poisson que devra engloutir la CFDT en vérité… Déjà, hier 22 janvier, A gauche pour de vrai ! nous l’expliquions sans aucun procès d’intentions. Si bien que l’accord conclu sur le marché du travail donne un score sans appel : Medef 100%, salariés 0% !
Après les salariés au travail, c’était donc au tour des salariés privés d’emploi de trinquer. La ribambelle des clichés déferle alors, la culpabilisation du fainéant se met en marche pour justifier l’addition de leurs politiques d’austérité qu’ils ne paieront pas mais qu’ils présentent chaque jour aux salariés et aux classes populaires. Ainsi peut-on lire ça et là que la durée de l’indemnisation est trop longue et n’incite pas au retour à l’emploi. Ou bien qu’il faut réintroduire le principe de la dégressivité. Mieux, qu’il faut baisser le montant de l’indemnisation de 10 à 15%. Le montant moyen de l’indemnisation est d’à peine 700€, mais ça ne leur fait pas peur ! Enfin, qu’il faut orienter le chômeur vers la formation en échange de son indemnisation. A gauche pour de vrai ! ça nous rappelle péniblement une intervention de Nicolas Sarkozy en personne, un certain 31 décembre 2011, où il avait déclaré la guerre aux chômeurs en préconisant exactement ce que les gouvernants d’aujourd’hui préconisent. Hier pourtant, ils criaient au scandale. Si vous prenez le temps de relire ce billet qui commentait les derniers voeux de l’ancien président, vous serez accablés par l’incroyable similitude des politiques économiques et sociales conduites hier et aujourd’hui.
Hier donc ils criaient au scandale et aujourd’hui ils sont soutenus par toute la presse de droite. Le figaro acclame l’accord 100% Medef que Ayrault veut valider en l’état. Le journal “Les Echos” estime, quant à lui, qu’il s’agit d’un accord équilibré, qui simplifie les procédures avec plus de transparence. Et pour cause, il n’y a plus de procédure, il n’y a plus de code du travail. Pour “Challenges”, l’accord va même sauver des emplois, grâce à une clarification des procédures. Encore la même rengaine, toujours les mots pour rire et dissimuler avec cynisme les effets strictement inverses aux bonnes paroles patronales. Dans le même temps, la droite politique se tait. Donc elle ne critique pas. Car elle est en phase. Sarkozy lui même n’aurait pas mieux fait !
Ah mais oui, c’est vrai. La lutte des classes, ça n’existe pas…
Sydne93
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