Touche pas à mon poste : l’anti-racisme à dimension variable du Parti socialiste
A l’approche de chaque élection, le parti socialiste nous ressort invariablement sa tarte à la crème anti-raciste. Les éléphants retrouvent l’espace d’un instant leur unité pour dénoncer des propos « indignes », « nauséabonds » de la droite qui rappellent immanquablement « les heures les plus sombres de notre histoire ».
La leçon d’éthique du PS nous arracherait presque une larme, si ce n’était les compromissions de ces mêmes moralistes lorsqu’il s’agit de conserver des sièges et de gagner des élections.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH201/Georges-Freche_Segolene-Royal_11aout2006_Montpellier_gamma-20ef9.jpg)
Dernière victime de la chasse aux sorcières de la bien-pensance socialiste : Francis Delattre, un illustre inconnu de l’UMP, candidat aux régionales en Île de France, qui a comparé un candidat du PS noir (et tout aussi inconnu), Ali Soumaré, à un réserviste du PSG. Une remarque de comptoir assez affligeante de bêtise. Cela mérite-t-il pour autant la fatwa lancée par le PS ? Pourquoi nous refont-ils le coup avant chaque élection ?
Sarko a la sécurité, les socialistes l’anti-racisme. Chacun à tour de rôle instrumentalise sa cause à des fins électoralistes. Les deux manipulations se valent en terme d’inconséquence politique.
On doit cet atavisme socialiste à François Mitterrand qui avait fait de l’anti-racisme son arme de prédilection pour affaiblir la droite. La technique est simple et immuable : le PS se drape dans sa dignité en condamnant les « dérapages racistes » de la droite. Sauf qu’à ce petit jeu, tout le monde où presque est perdant une fois les élections passées. Les minorités qui se sentent mal acceptées, les petits blancs (encore un dérapage raciste !) qui se sentent outragés et mis en accusation,… mais le FN grimpe et la droite baisse.
François Mitterrand jouait avec le feu, mais il gagnait les élections. Lionel Jospin s’y est brûlé les doigts en 2002… Près de dix ans plus tard, les socialistes nous ressortent les mêmes foutaises.
Il se trouve que la leçon de morale a cette fois bien du mal à passer. Quand le président du conseil régional d’Île de France Jean-Paul Huchon, des sanglots dans la voix, demande des excuses à sa rivale UMP Valérie Pécresse, mes oreilles bloquent.
Ai-je raté les excuses du Parti socialiste suite à dix années de « dérapages » de Georges Frêche ? La situation est ubuesque ! Les socialistes avalent des couleuvres à longueur d’année pour ne pas perdre la région Languedoc-Roussillon de leur escarcelle et ils continuent à faire la morale. Y a-t-il des mines d’or cachées près de Montpellier pour que cette région vaille toutes les compromissions ? Tous les renoncements ?
Pourquoi le parti socialiste a-t-il attendu cette ultime provocation (qui est loin d’être la pire) pour amorcer un début de mouvement ? Pour rappel, Georges Frêche avait comparé les harkis à des sous-hommes. On n’a pas vu les larmes de crocodile des socialistes venir défendre leur idéal universel à cette époque !
Et pendant qu’Huchon s’excite comme un beau diable pour nous effrayer avec le fantôme du racisme, Julien Dray, amateur de montres et candidat sur sa liste aux régionales socialiste soutient Georges Frêche contre vents et marées : « si on ne voulait pas que Georges Frêche soit soutenu par le Parti socialiste, il fallait le dire clairement et le faire voter. Maintenant, l faut aussi savoir clore des choses qui peuvent devenir dramatiques ». Dramatique comme perdre une élection ?
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