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Tout ce que l’affaire Charon nous dit de l’affaiblissement de Nicolas Sarkozy

Pierre Charon, entré en « dissidence » pour les sénatoriales, s’est, récemment, illustré pour des propos de la plus flagrante des inélégances. Mais derrière les mots et l’exclusion du parti, que l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy s’est presque auto-infligé, pointent, bel et bien, les signes de l’affaiblissement présidentiel.

Les récents propos de Pierre Charon au sujet de Chantal Jouanno étaient davantage que des propos tenant à une concurrence politique ou à du machisme de godriole.

Il y a certes là-dessous les signes d’un UMP aux divisions exacerbés ces derniers temps. Mais il a aussi la preuve d’un Nicolas Sarkozy en perte d’omnipotence politique quant à ce qui touche aux affaires de son propre parti. Normal vu ses fonctions politiques, mais inquiétant à l’aune des élections à venir ; pourrions nous dire. Oui, certes. Mais l’intérêt est ailleurs et bien plus retors.

Car l’affaire Charon renvoie à une vieille habitude sarkozyste : l’absence de reconnaissance politique vis-à-vis des plus fidèles défenseurs de la cause. En effet Toute cette affaire est consécutive à une « reconversion » ratée frappant un homme, Pierre Charon, parmi les plus proches conseillers du président Sarkozy. Charon qui est obligé d’aller jusqu’à la liste dissidente pour se donner une chance d’être tête de liste apparait bel et bien comme le fait d’un affaiblissement du président quant à tout ce qui touche les affaires du parti.

Si nous insistons c’est que le risque est réel. Car un homme politique qui a la réputation de ne pas récompenser ses affidés s’affaiblit incontestablement.

Un exemple ironique parmi d’autres : celui de Dominique de Villepin qui fut incontestablement affaibli par le fait de ne pas avoir nommé ministre Frédéric de Saint-Servin lorsqu’il était premier ministre. Il est vrai que la présence de deux cousins (ce que sont Villepin et Saint-Servin) dans un même ministère aurait pu choquer. Mais le discrédit politique aurait, de toute façon été moindre que ce qu’il en couta à Villepin dans le fait de ne pas avoir nommé un homme qui était parmi les plus fidèles et compétents dans la défense de la cause villepiniste.

Le cas Charon est d’autant plus catastrophique pour Sarkozy qu’il ne s’agit pas de la première fois. En effet Combien de sarkozystes fidèles n’ont jamais été récompensé depuis 2007 ? Devedjian n’a jamais eu le grand ministère de l’intérieur auquel il aspirait. Brice Hortefeux a fait le sale boulot avant d’être invité et de s’invité lui-même, à force de prendre des coups, à rejoindre l’ombre. Christian Estrosi fut une rustine cosmétique dans le précédent gouvernement. Lâché aussi vite qu’il fut utilisé et empêtré dans une affaire d’appartement au loyer exagérément faible dont disposait sa fille.

Bref autant de précédents qui font incontestablement prendre le risque de la plus mauvaise des réputations pour Sarkozy. Si tel était le cas l’actuel président devrait affronter une élection avec pour suspicieux de ses propres paroles tout à la fois les électeurs déçus par sa politique, mais aussi les hommes politiques de son propre bord.

Pari difficile tout de même.

 

http://www.liberation.fr/politiques/01012358687-charon-le-faux-dissident

http://www.20minutes.fr/politique/782810-pierre-charon-insubmersible-conseiller

http://www.lefigaro.fr/politique/2011/09/04/01002-20110904ARTFIG00241-senatoriales-a-paris-l-ump-tente-d-echapper-au-pire.php

Anthony Rigot le 12-09-2011


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1 réactions à cet article    


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 13 septembre 2011 11:09

    Sarkozy n’accorde son attention que proportionnellement au chemin parcouru pour se prosterner devant sa Grandeur.

    Un traître comme Besson vient de plus loin que Devedjian, qui s’est tapé tout le sale boulot depuis les origines. Donc il préfère Besson à Devedjian. Dati vient de plus loin qu’Estrosi, etc. Si Ségolène Royal se ralliait, elle serait illico nommée Premier Ministre et il lui proposerait de l’épouser.

    En gros, plus on lui est fidèle, plus on le sert depuis longtemps, et plus on se fera jeter avec mépris. Et ça, ça se paie un jour...

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Anthony Rigot

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