Tout le monde veut prendre sa place
La petite analyse qui va suivre n'a pas pour but de participer au jeu de midi de France 2 mais de faire le point sur la situation politique à quelques mois de l'élection présidentielle.
Commencons à gauche.
Jean-Luc MELENCHON sera très vraisemblablement candidat pour LFI afin de proposer une « union populaire ».
Sa candidature divise à gauche. Lors des dernières régionales, Carole DELGA a refusé de faire alliance avec LFI aux régionales ce qui n'est pas le cas de Julien BAYOU, le patron des écologistes.
La question posée au leader de LFI est : peut-il se passer des communistes ?
En effet, Fabien ROUSSEL se présente à la magistrature suprême pour incarner des « jours heureux » mais aussi sauver son groupe parlementaire aux prochaines législatives.
Mais, avec le temps, le PCF s'est rapproché du PS. Il est devenu un parti d'élus s'éloignant toujours plus de sa base électorale qui faisait ses succès d'autrefois.
Une percée n'est pas à exclure quand on voit les sujets économiques et sociaux qui s'accumulent et se rajoutent aux effets de la crise sanitaire.
Les écologistes ont un problème. Le parti qui avait séduit lors des municipales voit la réalité dépasser la fiction. En effet, il suffit de voir les différentes catastrophes naturelles qui ont eu lieu cet été.
EELV veut avoir le monopole de l'écologie alors que toutes les consciences commencent à s'éveiller à ce sujet.
Aucun candidat à la primaire n'est un présidentiable crédible car il manque une culture gouvernementale pour un parti majoritairement radical et protestataire.
La pensée écologiste est à construire mais pas de manière sectaire.
C'est pourquoi le PS peut rêver d'une résurrection pour reprendre le leadership à gauche. On verra ce que donne le congrès de Villeurbanne mais il y a des chances pour qu'Olivier FAURE soit réélu à moins d'une surprise Hélène GEOFFROY. Des années de synthèse plus tard, le PS a laissé un goût amer chez les électeurs de gauche. Il doit, comme la droite, refonder son socle idéologique pour retrouver une audience.
Ainsi, si la maire de Paris est désignée pour être la candidate du PS. Elle se trouvera en concurrence avec Jean-Luc MELENCHON, Fabien ROUSSEL et vraisemblablement un candidat écologiste à moins d'une union mais la dispersion des voix priverait la gauche de second tour.
La maire de Paris peut se voir reprocher sa gestion de la capitale mais elle est peu connue au niveau national. Elle n'est pas comptable du bilan Hollande puisqu'elle n'a jamais été ministre. D'ailleurs, l'ancien Président pourrait avoir des envies de retour en se disant que son bilan n'était pas aussi mauvais que cela.
Le MoDem pourrait être le grand perdant d'une candidature d'Emmanuel MACRON car si une maison commune est construite mais que le gâteau est moins large qu'en 2017, le Président se servirait sans doute des législatives pour recaser un tel ou un tel.
Je n'ai jamais pensé que LREM était un parti centriste car il ne repose que sur un homme et non sur une histoire.
Le frère de centre-droit de l'UDI n'est pas dans la majorité mais n'est pas bien loin sur certains sujets. On se souvient de l'union entre Jean-Louis BORLOO & François BAYROU pour les européennes de 2014. L'UDI peut incarner le centre-droit qui ne se retrouve pas dans la politique gouvernementale et occuper l'espace centriste laissé vacant.
LR ou autrefois l'UMP est un parti où le culte du chef est très fort mais depuis la défaite de 2012, la droite cherche son leader. L'affaire FILLON a envoyé une partie de l'électorat de droite chez Emmanuel MACRON mais le compte gouvernemental n'y est pas sur le régalien.
Si primaire il y a, elle départagera des personnes plutôt que des programmes car les différents candidats déclarés ne sont pas en totale contradiction sur les idées
Quant au RN, plus personne ne croit à une victoire de Marine LE PEN. Il suffit de se souvenir du débat de 2017.
C'est justement la faiblesse de Marine LE PEN qui rend l'hypothèse ZEMMOUR possible et désirable par certains électeurs déçus de LR et déçus de la PME Le Pen.
Ainsi, nous allons voir les universités d'été, les congrès, les différents évènements politiques pour essayer de voir plus clair dans une situation politique confuse.
La France aurait besoin d'un esprit neuf pour batîr une nouvelle France, quelqu'un qui jette toutes ses forces dans la bataille du redressement national.
L'argumentaire de Marine LE PEN peut être facilement démonté, c'est ma conviction.
Les manifestations contre le passe sanitaire montre qu'il existe encore des citoyens près à se mobiliser.
La rentrée pourrait voir une conjonction des mécontentements avec le retour de la réforme des retraites et de l'assurance chômage.
Quant au Président enfin, il pourrait vouloir être un pilier dans la tourmente mais la communication politique brouille le message sur la crise sanitaire. Les médias sont devenus insupportables à écouter. On ne sait plus qui dit la vérité. La confiance semble rompue entre les citoyens et les élites. La défiance s'est installée entre la France d'en bas et la France d'en haut.
Emmanuel MACRON voulait incarner le renouvellement politique et un « nouveau monde ».
À quelques mois de la fin de son mandat, on a bien du mal à voir si la France a retrouvé de l'autorité, de la souveraineté dans une Europe technocratique et bureaucratique et un monde dont le centre de gravité semble glisser vers la Chine.
La top départ pour la présidentielle a déjà été donné mais je redoute un Président ou une Présidente élu(e) avec un taux d'abstention record. Les institutions devront alors être réformée avec, notamment, de la proportionnelle afin que toutes les forces politiques du pays soient représentées.
Les élections intermédiaires ont été troublées par la crise sanitaire.
Il va y avoir une recomposition politique car le clivage gauche-droite existe toujours mais je ne pense pas que l'on reviendra à un bloc contre l'autre. La situation est trop explosive.
En conclusion, les prochains mois vont être très politiques mais c'est aux femmes et hommes qui font la politique de redonner le goût et l'esprit de conquête aux Français pour redonner des perspectives d'avenir à un pays qui doute. À ce titre, le résultat des élections allemandes en septembre nous intéresse car il permettra de savoir dans quelle direction va notre principal partenaire.
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