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Accueil du site > Actualités > Politique > Travailleurs détachés, participation : le retour de Macron l’embrouille

Travailleurs détachés, participation : le retour de Macron l’embrouille

Emmanuel Macron est d’abord et avant tout un communiquant. Sur le fond, il ne fait que surfer sur le prêt-à-penser des élites globalisées. Mais face à la pression de l’opinion publique, il réagit, plus pour tenter de donner le change. Après les dérisoires tour de passe-passe du budget et du rachat de STX, voici les nouveaux épisodes : les travailleurs détachés et la participation.
 
 
 
Le retour des postures grossières
 
Décidément, l’actuel président de la République a beaucoup de Nicolas Sarkozy en lui. Après l’interview du 15 octobre, truffée de reprises de celui pour qui il avait travaillé à la commission Attali, Macron continue à s’inspirer de lui, à travers des postures ridicules. Après des mois passés à se faire taxer de président des riches ou des milliardaires, du fait de son budget d’oligarques et de la poursuite du démantèlement du droit du travail, l’Elysée semble vouloir rééquilibrer son image et tenter de donner quelques gages à la gauche et aux classes populaires lessivées par la globalisation. Deux sujets sont sortis du chapeau : le nouvel accord sur les travailleurs détachés et l’annonce faite sur la participation.
 
Malheureusement, tout le monde sait bien qu’entre les effets d’annonce, et la réalité, l’écart peut être grand sous Macron. Nous l’avons bien vu avec STX, que le président disait être prêt à nationaliser, alors que quelques semaines plus tard, il accepte un rachat à l’utilité discutable, pour la France et ses salariés, avant même d’accepter de mener Alstom à son démantèlement final. Il faut donc par principe relativiser les annonces venues de l’Elysée, d’autant plus que les précédents présidents ont démontré une sacré capacité à embellir par les mots ce qui est fait en réalité, que ce soit sur les parasites fiscaux, finis pour Sarkozy mais pourtant bien vivants, ou cette finance ennemie-amie de Hollande.
 
Le Monde a un sacré culot de parler d’« Europe sociale renforcée » ou de « victoire de Macron ». Pour un peu, les Décodeurs du groupe pourraient parler de « fausses nouvelles » tant l’écart entre la réalité des accords et le discours est grand. L’évolution obtenue est totalement dérisoire, comme l’explique parfaitement Marianne. D’abord, l’accord ne s’appliquera qu’en 2022, alors même que les mesures avancées sont totalement dérisoires ! Par exemple, l’abaissement de la durée maximale des contrats à 1 an plus 6 mois est n’a strictement aucune conséquence quand on sait que les travailleurs détachés passent en moyenne 1 à 2 mois en France. Et l’accord ne couvre pas les chauffeurs routiers !
 
Enfin, on peut penser que le principe d’un « salaire égal, à travail égal  » ne dépassera pas le stade de principe, sans conséquence sur la réalité. En outre, les plus de deux cent mille travailleurs détachés pèsent sur le niveau des salaires. Voilà pourquoi il ne faut rien attendre non plus des annonces sur la participation  : il ne s’agit que d’une posture pour paraître un peu plus social, mais les mesures qui en sortiront seront sans doute dérisoire, quand elles ne profiteront pas directement aux plus riches… Macron n’a aucune volonté de changer le capitalisme, mais seulement de donner des gages commodes à ceux qui le jugent trop droitiers sans véritablement changer le cours de sa politique.
 
 

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11 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 27 octobre 2017 09:15

    La limite des communicants, c’est quand leur discours ne prote plus sur aucun produit et tourne à vide.


    Que les publicitaires disent aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre en vendant une bagnole plus cher que les autres parce qu’elle polluerait moins (en truquant les tests de contrôle), c’est de la communication.

    Que les prêcheurs du dimanche promettent à leurs ouailles le paradis éternel proportionnel à leurs souffrances ici-bas en les assurant que les méchants seront punis, ce n’est plus de la communication, mais de la propagande qualifiée parfois de religion, et parfois de clientélisme politique.

    • Doume65 27 octobre 2017 17:50

      @diogène
      « La limite des communicants, c’est quand leur discours ne prote plus sur aucun produit et tourne à vide. »
      Mais ça marche ! les journaux s’extasient !
      Le Monde par exemple «  Le compromis [...] est surtout une victoire sur le terrain national pour le président de la République. »
      Ou Libé « Travailleurs détachés : une victoire de Macron »


    • Le421... Refuznik !! Le421 28 octobre 2017 09:18

      @Doume65
      Les journaux s’extasient...

      Et surtout, surtout, les rédacteurs d’articles tiennent à leur place.
      En Macronie, les postes de travail ont été équipés de sièges éjectables.

      Et pour pondre un article, maintenant, il suffit d’une bonne brosse et d’un peu de cirage.
      Surtout pas d’objectivité.

      Cela fait tellement longtemps que je n’achète plus la moindre presse, hormis le Canard Enchaîné.
      Même Sud-Ouest que je feuillette de temps en temps a été stérilisé !!


    • sandre08 28 octobre 2017 09:35

      @Le421
      Le Canard n’est plus ce qu’il était . 


    • Yvance77 Yvance77 27 octobre 2017 09:39

      La prise en couille est la façon dont les routiers sont exclus de cet accord (ils ont eu quelques biscuits récemment).
      De toute façon, c’est la peur bleue de tous les politiques et ceux-ci ont tout fait pour que cette profession soit démantelée.

      Les routiers ont eu par le passé, un grand pouvoir de nuisance et de blocage (va déplacer un 38 tonnes en le poussant), et c’est cette raison qui fait que nos édiles marchent encore un peu sur des œufs vis à vis de ce qu’il reste de cette corporation.

      Donner trois où quatre fifrelins en plus, à des roumains, polonais, permettra de les endormir un petit peu, et ne les forcera point à trop se rebeller.


      • zygzornifle zygzornifle 27 octobre 2017 11:33

        Macron est aussi vide aussi creux qu’un Sarko ou un Hollande , la différence c’est qu’il se cache derrière ses mots .....


        • Le421... Refuznik !! Le421 28 octobre 2017 09:19

          @zygzornifle
          Un adepte de Machiavel.

          Divide et impera


        • petit gibus 27 octobre 2017 13:38
          Tout en trompe l’œil le monsieur
          mais 43% des Français lui font encore confiance
          Il aurait bien tord de ne pas en abuser                  

          • Le421... Refuznik !! Le421 28 octobre 2017 09:21

            @petit gibus
            Enfin, 43%, c’est à l’institut OPIF !!
            Ou aussi chez Optiz-Onion...



            • William William 28 octobre 2017 14:56

              La mondialisation, qui est le canevas de l’UE, est une pente que personne ne maîtrise, mais que certains favorisent (système financier, multinationales, idéologues du libre-échange dérégulé tels que les eurocrates...). La directive des travailleurs détachés est de la délocalisation à domicile, quelques amortisseurs sont mis, mais qui peut vérifier que les salaires et primes sont bien conformes aux pratiques de la profession et que les horaires ne sont pas élastiques ? Même à salaire à peu près égal, reste le dumping sur les charges, là les pays « exportateurs de travailleurs détachés » refusent tout compromis. Toutefois si l’état décrète que tout travail en France doit cotiser aux caisses sociales, et que les entreprises locales les versent déjà, il serait possible de percevoir un forfait social sur ces contrats de travail détaché (un peu comme dans certains pays, les camions étrangers doivent acquitter une « vignette » de transit).

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