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Accueil du site > Actualités > Politique > Tyrannie contre démocratie : le faux débat

Tyrannie contre démocratie : le faux débat

Les élections se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a peu, Medvedev devenait le président d’un gouvernement poutiniste allègrement qualifié par les journalistes occidentaux de despotique ; demain, l’Amérique risque bien de se voir voler son élection présidentielle par excès de démocratie. Reste à savoir lequel, du Russe ou de l’Américain, est le plus légitime. Reste également à savoir lequel, dans ces circonstances, apportera le plus à son pays. Car, après tout, c’est bien là qu’est la question...

Le monde occidental se fait volontiers l’avocat, pis, le chantre de la démocratie. Au point, d’ailleurs, de vouloir l’imposer au monde entier ! Une démocratie qui, aux Etats-Unis même, est en train de montrer une faille inattendue. De fait, la compétition Obama-Clinton - compétition de l’image plus que du fond d’ailleurs - est si serrée que, quelle qu’en soit l’issue, une large partie des électeurs démocrates vont se sentir floués. Et cela pour la bonne et simple raison que les deux candidats, au coude à coude, sont également légitimes... mais qu’il va bien falloir en choisir un ! Choix fait par les caucus ou les primaires actuelles - par ailleurs difficiles à comprendre dans leur fonctionnement - ou par les grands électeurs, ce qui serait un comble. A force de démocratie, donc, les démocrates américains seront, à coup sûr, les grands perdants de cette élection.

A contrario, si l’élection russe n’a guère fait planer le suspense, si Medvedev est devenu, comme prévu, "calife à la place du calife", faut-il réellement y voir un mal. Certes, les bien-pensants de notre belle démocratie ont déjà crié au viol de leur héroïne ; ils ont déjà fustigé ceux qui ont osé féliciter le nouveau président russe, mais qui sont-ils pour donner des leçons de morale au peuple russe ? De fait, on peut toujours contester les méthodes gouvernementales de Poutine, force est de constater que le tsar rouge a su sortir - et de quelle manière ! - son pays de l’ornière dans laquelle la démocratie eltsinienne l’avait plongé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, eux qui annoncent une augmentation des revenus de 2,5 % et autant pour les retraites (Le Point-février 2008). Et, hors les chiffres, que reste-t-il si ce n’est la rhétorique, les grands mots opposés à la réalité de quelques millions de personnes ? Qu’importe aux Russes les grands principes, les mots aussi nobles que démocratie, liberté, égalité, fraternité ! Qu’importe tant qu’ils vivent mieux ! D’ailleurs, sur les principes, ils ont déjà donné... et constatés que les mots ne nourrissent guère.

Les Grecs du VIe siècle avant J.-C. l’avaient déjà constaté eux qui, des années durant, ont préféré la tyrannie à la démocratie. Une tyrannie qui correspondra à une ère sans précédent de prospérité économique et culturelle - grands travaux publics, expansion coloniale et commerciale, protection des arts et des lettres. Une tyrannie qui servira de prémices à l’avènement démocratique - qui, pour information, ne reconnaissait le droit de s’exprimer qu’à 30 000 citoyens sur une population de pas moins de 400 000 âmes...

Quant à savoir lequel, dans ces circonstances, du dirigeant russe ou du futur dirigeant américain est le plus "légitime", ne serait-ce pas celui qui fait la prospérité de son peuple ?


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7 réactions à cet article    


  • 5A3N5D 7 mars 2008 11:05

    Bonjour,

    "Quant à savoir lequel, dans ces circonstances, du dirigeant russe ou du futur dirigeant américain est le plus "légitime", ne serait-ce pas celui qui fait la prospérité de son peuple ?"

    La prospérité de son peuple et l’opinion de son peuple. Car sans support populaire, la tyrannie n’existerait pas. Et peu importe : tous les moyens sont bons pour forger l’opinion, de la satisfaction des besoins les plus élémentaires, aux promesses de sécurité et de justice les plus perfides d’ailleurs jamais tenues jusqu’aux promesses de lutte contre une corruption qui fait le malheur du plus grand nombre pour le plus grand bénéfice d’une oligarchie tyrannique.


    • SALOMON2345 7 mars 2008 12:30

      Les principes puent et seuls la fin justifie les moyens...la révolution française fut une connerie (vu les morts)...bref, le pragmatisme plus que la réflexion et la pensée ? Les armes tuent, c’est mal, mais comme ça se vend bien alors....

      Continuons nous sommes sur la bonne voie !...


      • saint_sebastien saint_sebastien 7 mars 2008 15:00

        poutine, est-ce un despote éclairé ?


        • faxtronic faxtronic 7 mars 2008 16:33

          Super.....

          Une democratie c’est nul car il peut y avoir plusieurs candidat. Alors qu’une bonne dictature c’est cool, au moins les gens y ne pensent plus.......

          mais c’est du grand delire. Et surtout c’est completement faux. Donne moi une seule dictature qui apporte la prosperité ? Et me parle pas de la Chine, qui est une ocité composé de 90% d’esclaves sans droits ni richesses.

           


          • Arnodu 7 mars 2008 17:16

            @faxtronic

            Donne moi une seule dictature qui apporte la prosperité

            C’est dangereux ce genre de question, ils y en a qui peuvent te parler de la situation économique outre -Rhin en 33

             

             


            • Tzecoatl Tzecoatl 7 mars 2008 21:18

              Pour le résultat final que l’on connait, la belle affaire.

              Une économie militaire n’a pas d’avenir.


            • Fares 8 mars 2008 23:09

              Excès de démocratie aux Etats-Unis ???

              La démocratie suppose que les citoyens aient une réelle capacité de peser sur les problématiques qui les concernent. De ce point de vue là, l’élection aux Etats-Unis relève davantage du simulacre que de la démocratie.

               

              Vous rendez-vous compte que le peuple américain n’a toujours pas réussi à obtenir la destitution de G.W. Bush ??

               

              Si vous voulez parler de démocratie, parlez nous plutôt d’un pays comme le Vénézuela par exemple, où le Président de la République est soumis à un référendum révocatoire à mi-mandant. Combien de Présidents dans les démocraties occidentales seraient éjectés à mi-mandat s’il étaient soumis à un tel test grandeur nature ?

               

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