Un 1er mai politique, idéologique et donc forcément houleux !
Un déplacement remarqué de François Hollande à Nevers…
La réponse toujours aussi méprisante de Nicolas Sarkozy vue du Trocadéro.
Bel hommage qu'a rendu François Hollande dans la Nièvre à Pierre Bérégovoy, l'ancien patron économique de la gauche mittérrandienne, non pas pour établir un discours économique mais pour rappeler une histoire ouvrière et syndicale qui s'inscrit au-delà des frontières pour briser les clivages idéologiques que la droite a toujours maintenue dessus à coups de préjugés ou d'intoxication mentale liée aux dangers de manipulations qu'elle souhaiterait faire circuler et ainsi générer dans les différents corps de métiers… Il n'y en a qu'une de manipulation : c'est celle qu'essaye de répandre Nicolas Sarkozy en faisant de l'ouvrier français une valeur ajoutée au drapeau, mieux protégé dans sa frontière que par-delà, devant tout sacrifier pour le pouvoir des banques et du capitalisme de ce grand complexe d'exploitation salariale…
Au contraire et bien plus politique qu'une mathématique socialiste, l'éventuel futur chef d'État a tout d'abord tenu à honorer l'ouvrier devenu Ministre dans un premier temps, puis l'ensemble de l'histoire syndicale libérée de toutes attaches politiques, uniquement soudée par l'intérêt commun de l'amélioration de ses conditions de travail et du maintient de son pouvoir d'achat. Sans y faire directement allusion mais pourtant on ne pouvait s'empêcher d'y penser, François Hollande a aussi poser sur la mémoire ouvrière et syndicale tout le sang des morts à leur travail, exterminés par les guerres capitalistes qui dépasse de loin toutes les frontières de l'unique attache patriotique où voudraient les cantonner les discours d'une politique de droite qui cherche - toujours avec autant d'entêtement - à différencier le vrai travail d'un faut ou d'un plus mauvais… De ce si mal venu "vrai travail" que l'autre cherche à placer, les syndicalistes publics et privés lui répondent qu'ils ne connaissent dans le faits, en réalité que le vrai chômage qu'il est parvenu à instituer et dont-il aura bien du mal à se dérober… Quant aux chômeurs, peu importe qu'ils soient vrais ou faux, pour peu qu'ils aient encore de l'importance aux yeux de l'autre puisqu'ils doivent payer en contrepartie tout retour à la vie active et par conséquent aussi la forme de socialisation qui en découlerait…
Au centre de ces valeurs universelles que sont la protection des salariés et la dynamique que leur représentation syndiquée a toujours insufflée à la vie politique, François Hollande n'a pas laissé de contrepartie à son adversaire mais l'a directement confronté au piège dans lequel il s'est lui-même fourré en mettant à la une de l'actualité une Ump dans le 1er mai, subitement mais pas par hasard, histoire de se tendre un perche inespérée et préfabriquée vers d'éventuels électeurs du Front national dont on se demande bien où il va se les chercher, ni autrement, ni ailleurs qu'en sortant des poussiéreuses archives de l'histoire, pour les appâter, des slogans similaires à des mots d'ordre de l'extrême droite qui activait Pétain ! ? Et où était-elle perchée l'Ump le 1er mai 2009, le 1er mai 2010 et 2011 ? Oh, bien sûr qu'il y eût cette remise du prix Charlemagne en 2008 à Aix-la-Chapelle à la gloire de la Chancelière Merkel, 2010 marquée par une marche unitaire contre la réforme des retraites qui ne lui permît de même pas mettre le nez dehors ; il n'y eût guère de rassemblement de grande envergure pour l'Ump peu habituée à fêter le travail, habituée qu'elle serait à plutôt le diriger et d'en exploiter toutes les facettes et ficelles que le système de droite lui permettra toujours d'effectuer…
Quant à l'autre qui veut tant d'« un nouveau modèle français » où il dissimulerait mieux ses valeurs conservatrices, il constitue bien plus un appel à la poursuite de toutes les soumissions et à l'acceptation de tous les sacrifices - des salariés avant tout mais devenant aussi de plus en plus le lot des classes moyennes - qui resteront, dans les mots, toujours autant comparables à ces vieux programmes qu'une autre époque intitulait l'Ordre nouveau ou la Révolution nationale… Méprisant à l'égard des Français d'une autre patrie appartenant à un parti au drapeau rouge, Nicolas Sarkozy glorifie le tricolore en tentant de nous orienter vers une autre histoire que celle de la lutte des classes qu'il juge trop partisane mais que quoi qu'il fasse, n'échappera pas à celle du capitalisme auquel elle est liée et quoi qu'il en dise, à laquelle il est également, par conséquent, intrinsèquement voué, n'en déplaise au régime de l'austérité vers lequel il nous conduit, nous a déjà conduit et voudrait nous conduire encore, un quinquennat de plus à son actif… À preuve, non pas du contraire, mais de l'évolution historique et sociale que les programmes économiques de Nicolas Sarkozy ont inspirés, il est plus que prudent d'en émettre des signes de doute et d'en avoir un avis réservé… Un sentiment pas loin de la révolte et l'intuition d'une grève générale s'il était réélu… De la Concorde au Trocadéro, laps de temps durant lequel Nicolas Sarkozy ne cesse de semer la discorde et la division entre ceux qui seraient sous son drapeau et ceux qui n'y seraient pas comme se plaisait à plaisanter François Hollande, les 200000 sympathisants ne correspondant guère plus qu'aux 200000 "inscrits" au parti Ump parviendront difficilement à arracher une majorité parmi les millions d'indécis encore recensés. Et ce n'est certainement pas en menaçant - plus qu'en invitant - les autres à déposer le drapeau rouge pour servir la France qu'il y parviendra parce que si son caractère de taureau lâché dans l'arène lui fait gonfler les veines des tempes, elles pourraient éclater si on lui rappelait que ce syndicalisme rouge - qui le révulse autant - a quand même toujours agi en faveur des équilibres entre le pouvoir d'achat, la hausse des salaires et la corruption des licenciements et qu'il serait vraiment dangereux et risqué que de vouloir chercher à le faire disparaître… Personne n'ayant jamais refusé une augmentation de salaire, on commencera par lui demander de rembourser la sienne qu'il s'était octroyée au lendemain de son élection au nez et à la barbe du contribuable !
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