Un Collard Protéiforme entre à l’Assemblée Nationale
Retour sur un parcours politique et électoral singulier et plutôt laborieux de Maître Gilbert Collard...
Ses débuts en politique se font au sein du parti Socialiste où il a milité dès sa jeunesse après avoir adhéré "complètement » aux idées de Mai 68. Il fera partie de son premier comité de soutien, celui de François Mitterrand aux présidentielles de 1981. Infidèle Maître Collard sur l’arbre perché du Parti Socialiste il soutiendra une autre gauche, celle de Pierre Boussel-Lambert qui fut l’un des dirigeants les plus importants du mouvement Trotskyste international et diamétralement opposé aux thèses du FN. Le Maître du grand écart soutiendra donc aux présidentielles de 1988 le candidat Lambert du Mouvement pour un parti des travailleurs qui est aussi le futur dirigeant de la reproclamation de la IV Internationale… A cette époque il fait parti du MRAP (mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) d’où il sera exclu tout en démissionnant en 1990 pour avoir défendu Bernard Notin qui était membre du conseil scientifique du FN et surtout accusé de négationnisme. Ce négationniste qu’a défendu le roi de la gymnastique a par exemple écrit ceci :
« Le réel passe alors en jugement devant l'irréel. Le thème, historique, des chambres à gaz homicides, est très révélateur de ce procès. Les preuves proposées pour en démontrer l'existence évoluent au gré des circonstances et des époques mais s'extraient d'une boîte à malices comprenant trois tiroirs. Tout en bas : la visite des locaux (peu crédibles). Au milieu l'affirmation des vainqueurs (elles ont existé). En haut : les on-dit (histoire de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui…). Au total on en postule l'existence, et qu'importe la réalité de cette réalité. On reconnaîtra là le fondement de toute tyrannie. »
En matière d’amitié entre les peuples on fait mieux n’est-il pas ?
C’est ainsi qu’il en finira avec la partie gauche de sa force, désormais il explorera la partie droite de sa conscience en commençant par quitter le Parti Socialiste en 1992 pour soutenir le RPR en 93 par l’intermédiaire du comité de soutien au candidat à la dixième circonscription Hervé Fabre Aubrespy dont il sera le président et qui a fortiori est un excellent moyen de changer de chemise sauf que là, c’est pour un perdant... Il saute la case du Centre sur l’échiquier politique. Hop. Jusqu’en 2001 Où il tente pour la première fois de décrocher la timbale en se déclarant candidat à la mairie de Vichy sous une nouvelle étiquette, Démocratie Libérale dont il serait investi ! Un comble puisque le maire en place est lui-même membre de la direction nationale de ce parti… Pas un souci pour un Collard, deux jours plus tard après un petit coup de baguette, il devient le candidat du Parti Radical (PR) qui était une composante de l’UDF à l’époque tout en menant une campagne très sécuritaire. Je le cite : « L’insécurité gagne Vichy. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller demander aux deux bijoutiers braqués, aux femmes violées, à la famille des deux personnes assassinées, aux vieilles dames aux sacs arrachés ce qu’ils en pensent. » (Évident n’est-ce pas, c’est Chicago la bas ! DLR). Le Maire de Vichy, candidat sortant était pourtant sous l’étiquette DL/RPR/UDF et…PR ! C’est technique la politique mais là... Il rétorquera à celui qui veut bien l’entendre « qu’il se fout de la position des politiciens parisiens. Ce qui compte, c’est le soutien des militants » ! S’il le dit… Il sera battu malgré le soutien de c’qui compte, mais élu au Conseil Municipal d’où il ne siégea jamais.
Quelques années plus tard il dira entre autres qu’il est « Radical et Chiraquien et qu’il rejette les extrêmes ! »
En 2008 il se représenta une nouvelle fois pour finalement faire partie du parti des perdants. Il fera campagne avec ce genre d’arguments « J’ai vu une scène qui m’a bouleversé, un couple de personnes âgées qui se promenait a été contraint de rebrousser chemin devant des jeunes, flanqués de chiens sans laisse ni muselière, et dont la seule occupation entre deux bouteilles était de faire peur aux passants paisibles et inoffensifs. »
Finalement, le roi de la métaphore agressive et équivoque, bien grasse et indigeste qui ne voulait rien à voir avec l’extrême droite, après de multiples facéties, moult transformations et numéros de magie démagogique, le nouveau président de son énième comité de soutien, celui de Marine Lepen, le king du grand écart qui en passant est aussi l’ancien défenseur de Pierrette Lepen dans le cadre de son divorce houleux avec Jean Marie Lepen vient de réussir au petit bonheur de la dissidente PS à entrer par la plus petite porte à l’Assemblée Nationale, celle de la Haine de l’autre…
42 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON