Un gouvernement responsable....et coupable !
Pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la population d’âge actif a diminué en 2008, sous l’effet du départ à la retraite des générations nombreuses du baby-boom. Depuis les années 70 et le début du chômage de masse, ce sont tous les économistes, politiques et autres démographes qui rêvaient de cette période, attendue par tous comme la solution ultime et mécanique à cette plaie béante de notre société. Et bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est raté !
Moins d’actifs, plus de chômeurs !
Dès la fin de l’an passé, en même temps qu’elle voyait diminuer sa population active, la France a connu une hausse du chômage d’une rapidité sans précédent ! ..et les prévisions pour 2009 indiquent déjà que le mouvement va aller en s’aggravant. Alors bien sûr la crise mondiale est là, et malheureusement bien installée. Le gouvernement Sarkozy (qui d’autre ?) nous sert un plan de relance dit »structurel » sensé apporter la solution à moyen terme. Surtout pas de relance de la consommation qui pourrait pousser le Français moyen à acheter des produits étrangers, même si la majorité des études récentes disent le contraire.
“Travailler plus...”....c’était pourquoi ?
Mieux même, on garde les mesures adoptées en début de quinquennat, quand on s’enorgueillissait d’une illusoire baisse du nombre de chômeurs déclarés. Et parmi elles, la fameuse loi TEPA : travail, emploi, pouvoir d’achat....bref tout ce qui ne marche pas ! Ne parlons même pas du bouclier fiscal, indécent jusque dans son intitulé à une époque où la solidarité des plus aisés devrait justement « faire société ». Non, consacrons nous simplement à l’arnaque extraordinaire qui a permis à N.Sarkozy de commencer la destruction méthodique et planifiée des 35 H. Symbole du « travailler plus pour gagner plus », le volet heures supplémentaires de cette fameuse loi Tepa contribue aujourd’hui à accélérer les destructions d’emplois. Censé gonfler les revenus des salalriés, la mesure sur les heures supplémentaires exonérées a surtout, jusqu’ici, accentué la crise de l’emploi en agissant comme une véritable RTT à l’envers. Et ce, sans pour autant apporter un réel surplus de pouvoir d’achat aux salariés.
La réalité des chiffres...
Le bilan publié par l’Acoss (la banque de la Sécu) concernant le mois d’octobre est ainsi particulièrement explicite : augmentation de 1,8 millions d’heures supplémentaires utilisées par les entreprises par rapport à septembre.....en même temps que l’ANPE enregistrait 46 900 demandeurs d’emplois en plus sur la même période ! Et ce chassé-croisé entre chômeurs et heures supplémentaires ne se limite pas à ce mois précis. Normalement, en période de crise de l’emploi, les premières économies salariales réalisées par les entreprises concernent les heures supplémentaires. Mais en rendant ces heures plus attractives (exonérations de cotisations salariales et patronales, défiscalisation), le gouvernement, responsable de cette loi, a bouleversé l’ordre naturel des économies de masse salariale. En conséquence, les entreprises préfèrent supprimer les intérimaires, puis les CDD, avant de toucher aux heures supplémentaires. Un phénomène qui finit par amplifier la crise de l’emploi en période de récession. Quand au pouvoir d’achat, l’Acoss indique que les salariés ayant eu recours aux heures supplémentaires sur le troisième trimestre 2008, ont réalisé, en moyenne, 4,6 heures supplémentaires par mois. Soit, pour une rémunération au Smic, un gain de 40 € mensuels....et encore, à condition qu’ils n’effectuaient pas déjà ces heures supplémentaires avant la loi : si tel était le cas (la majorité) le gain n’étant plus alors constitué que de la différence entre le brut et le net, soit 8,5 € mensuels !
Responsables....et coupables !
Responsable et fier de cette loi, (n’a-t-on pas encore vu récemment Nadine Morano en faire l’apologie dans l’émission Risposte sur la 5 ?), ce gouvernement est, de surcroit, coupable d’une dégradation supplémentaire de la situation de l’emploi dans le pays. Responsable d’avoir imposé cette loi, alors même que le nombre de chômeurs restait plus que conséquent, il est aujourd’hui coupable devant les Français d’une obstination idéologique frôlant la non assistance à population en danger !
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