Une amitié touchante mais encombrante
Qu'on l'apprécie ou pas, à sa décharge, Nicolas Sarkozy ne bénéficie pas des meilleures conditions pour gérer sa campagne en vue du second tour des élections présidentielles. A peine a-t-il réussi à limiter la casse en rattrapant tant bien que mal son rival François Hollande qu'une nouvelle tuile vient de lui tomber dessus : un coup de main venu du ciel de Xavier Bertrand.
Xavier, c'est un peu le Pierre Richard du gouvernement : le bon gars sympathique et jovial, plein de bonnes intentions, mais qui transforme tout ce qu'il touche en catastrophe.
Xavier Bertrand lâché par ses propres administrés !
Ses propres administrés à Saint-Quentin lui ont infligé une claque historique puisqu'ils furent 30,25% à voter pour François Hollande alors que la moyenne nationale est de 28,63%. Marine Le Pen a reçu également un accueil très favorable dans la ville de Xavier Bertrand puisqu'elle a totalisé 22,36% soit près de 4,5 points au dessus de sa moyenne nationale. Nicolas Sarkozy, pourtant aidé par un allier de poids, ne fait qu'un petit 25,82% alors que sa moyenne nationale est de 27,18%.
Les ingrats ! Ils ne m'ont pas suivi alors que je sais ce qui est bon pour eux !
Dans un article du Point, Bertrand vient éclairer nos lanternes sur les attentes des français : Les électeurs "ne veulent pas payer d'impôts en plus, ils ne veulent pas de fonctionnaires en plus, ils veulent faire reculer le chômage". Et il sait de quoi il parle ! Après son passage remarqué au ministère du travail, le chômage a flambé et devrait atteindre 10,1% cet été. Un taux qui augmentera encore après les élections après que Bertrand a demandé en février dernier aux DRH de certains grands groupes de repousser des plans sociaux au lendemain des élections.
Heureusement, un inimitable sens de la répartie
Comme le décrit si bien Jean-Yves Nau, "la défense du candidat [Sarkozy] est nettement plus laborieuse que par le passé. Sur France 2, le maire de Saint-Quentin a repris un peu de poids et n’a plus l’énergie d’hier. Il est haché, souffle court ? Tel un boxeur sonné d’emblée."
Il faut reconnaître qu'il est resté sans voix mais rouge de colère après que Philippe Poutou lui a dit, non sans humour, qu'il était temps qu'il "gicle". Quand la répartie ne vient pas, elle ne vient pas.
Heureusement, hors improvisation, Xavier Bertrand a toujours un slogan :
"François Hollande veut rassembler la gauche nous on veut rassembler les Français, c’est toute la différence".
Mieux encore :
Sur France 2, Xavier Bertrand a jugé "solide" le score de Nicolas Sarkozy et a rappelé que dans les autres pays d'Europe, les majorités en place n'avaient pas seulement "perdu des points", elles avaient "été balayées". La comparaison sélective est un art dans lequel il est passé Maître. Ne se réjouissait-il pas il y a quelques semaines encore d'un "ralentissement de la hausse du chômage". (sic)
Nul doute qu'avec le PS en tête, le Front National en 3° homme décisif et incontournable pour ces élections du fait de son score record de près de 18%, et maintenant un Xavier Bertrand sorti de son silence pour venir l'aider, les nuits vont être courtes pour le candidat Sarkozy.
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