Une année blanche des expulsions ! C’est possible et indispensable !
Le report de deux mois de la date fatidique de reprise des expulsions apparaît pour certains observateurs comme une avancée....
C'est mieux que rien m'a dit une journaliste au téléphone ….
Cela ne change rien....
Les familles qui reçoivent les commandements à payer sont déjà dans la panique la plus totale.
Certaines s'apprêtent à quitter leur logement ne sachant pas qu'elles disposent d'un délai légal.
Nous voyons arriver dans nos permanences des hommes et des femmes qui jamais n'avaient eu jusqu'à présent de retard de loyer.
Une dame en pleurs a témoigné la demaine dernière :
« j'ai toujours réglé mes loyers, par principe et parce que c'est ce que j'ai appris de mes parents mais là je ne peux plus, en intérim j'ai perdu 60% de mes revenus, faute de travail »
Nous essayons d'abord de les rassurer et leur proposons plusieurs démarches en fonction de leur situation
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un protocole de cohésion sociale signé avec le bailleur : reprise des paiements avec un engagement de verser pour le retard 50 € par mois. Ce qui permet au locataire de voir revenir son APL qui avait été suspendu ;
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le dépôt d'un dossier de surendettement avec si possible un PRP ( plan de redressement personnel).....
Pour cette dame, c'est une saisine de la CCAPEX (Commission départementale de coordination des actions de prévention des expulsions locatives ) qui s'impose.
Je rappelle pour tous ceux qui pensent que l'on soutient les « mauvais payeurs » les deux réalités suivantes :
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les mauvais payeurs viennent très rarement nous voir ;
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la CCAPEX peut demander au Préfet de suspendre l'expulsion mais conditionne son « appel » : la famille doit prendre des engagements de respecter un plan d'apurement qui tient compte de ses possibilités.
Le DAL droit au logement vient de réagir, son communiqué s'appuie sur une réalité sociale que l'on constate sur le terrain :
« REPORT DE LA TRÊVE HIVERNALE DES EXPULSIONS ET DES COUPURES D’ÉNERGIE :
RECULER POUR MIEUX SAUTER ?
IL FAUT UNE ANNÉE BLANCHE DES EXPULSIONS !
La Ministre du logement vient d’annoncer un report de 2 mois de la trêve hivernale des expulsions. Il lui « paraît indispensable de prioriser et d’échelonner les expulsions tout en veillant à ne pas expulser sans solution de relogement ou au moins d’hébergement », ce qu’elle ne garantit donc pas.
Moins long qu’en 2020, ce report jusqu’au 1er juin peut annoncer une vague encore plus puissante d’expulsions pendant l’été, notamment de familles avec enfants sauf si, comme l’indique E. Wargon, « la force publique ne pourrait gérer un si grand nombre d’expulsions ». La patate chaude serait-elle renvoyée à 2022 après les présidentielles ?
Aujourd’hui, face à la crise sanitaire et sociale, à la paupérisation massive des locataires, à la cherté des loyers, à la masse des profits encaissés par le secteur immobilier, à la baisse répétée des APL et de la production de logements sociaux, il faut cesser de rafistoler et de tergiverser, sauf à voire augmenter inexorablement le nombre de sans-abris :
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Arrêt des expulsions et relogement préalable !
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Amnistie des jugements d’expulsion et annulation des procédures en cours !
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Effacement des dettes de loyer et des traites impayées !
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Baisse des loyers du privé et majoration des APL !
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Réalisation massive de vrais logements sociaux !
UN TOIT C’EST UN DROIT !
Comme l'affirme le DAL et d'autres associations :
Des expulsions en 2021, c'est un tsunami social !
Jean François Chalot
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