Une béatification publique à Troyes !

Quand une béatification s'effectue avec des fonds publics et un soutien médiatique public, il ne s'agit plus d'une affaire privée dans le cadre de la liberté religieuse qui est et doit être respectée, il s'agit là d'une affaire publique....C'est donc une entorse grave aux principes républicains et constitutionnels de notre République, inscrits dans la loi depuis le 9 décembre 1905.
Il n'y a pas de semaine sans que la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat ne soit « violée » par ceux qui doivent la faire respecter.
Ces 22 et 23 septembre 2012 ont eu lieu diverses manifestations religieuses organisées par l'Eglise catholique en cette bonne ville de Troyes.
Encore une fois, il y eut une confusion des genres avec la publicité gratuite donnée à ces manifestations par l'office du tourisme de la ville de Troyes et le journal du Conseil général, le tout avec des éloges éhontées sur ce nouveau béatifié.
L'Etat qui n'est pas en reste a osé allouer 40 700 € de subventions pour l'édification dans la cathédrale de Troyes d'une table pour officier la messe. Rappelons que l'Etat se doit d'entretenir les édifices et de préserver le patrimoine et que là il s'agit de tout autre chose.
En cette occasion, l'église catholique a fait l'éloge avec le soutien des représentants de la République, et la présence du ministre de l'intérieur Manuel Vals, d'un homme, Louis Brisson qui fut un adversaire farouche de la République et de l'instruction publique laïque.
Et comme l'expliquent les libres penseurs qui n'ont pas eu droit à l'honneur de la presse :
« A aucun moment il n’est indiqué qu’il était un adversaire de la République et de l’Instruction Publique laïque. Aucune information n’est donnée sur la philosophie dogmatique et antisémite qu’il exposait dans ses cours de formation des prêtres. Rien n’est précisé sur ses liens avec les frères Hoppenot : des industriels troyens enrichis sur le travail d’une main d’œuvre de jeunes filles. La journée elles étaient livrées par Brisson à l’exploitation dans l’ouvroir et le soir aux religieuses qui les contraignaient à une vie quasi monacale au prétexte de les préserver de la dépravation.
Qu’on ne vienne pas nous dire : « c’était un autre temps ! ». Ce n’est pas nous qui réactualisons Louis Brisson, mais l’église catholique. En l’honorant, elle sort le personnage de l’oubli, le met sous les feux de la rampe. D’ailleurs, nous voudrions qu’on nous explique en quels temps, il aurait été acceptable de déclarer « la femme est fourbe naturellement, … La femme est menteuse naturellement, … La femme est traîtresse ». L’histoire est ainsi faite d’individus sans envergures qui ont entretenus les préjugés réactionnaires de leur époque, alors que, dans le même temps, des personnages illustres comprennent le sens de l’histoire et luttent pour l’émancipation de l’humanité. »
La subvention versée par l'Etat doit être annulée...Il s'agit là du respect des lois de séparation...
Aujourd'hui comme hier, il ne doit y avoir aucune confusion entre l'espace public et l'espace privé
Et comme l'a déclaré Victor Hugo dans son discours prononcé le 14 janvier 1850 :
"L'Eglise chez elle et l'Etat chez lui"
Jean-François CHALOT
Documents joints à cet article

28 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON