Une candidature dissidente contre le Front national ?
Après "Carlita", Sarkozy séduit... Carlito !
Trois jours après le renoncement du Bloc identitaire à présenter un candidat à l’élection présidentielle – et peut-être faut-il voir là un lien de cause à effet –, le suédois d’adoption Carl Lang annonce vouloir se lancer dans la course aux parrainages.
Quelles peuvent bien être les motivations de celui qui était kinésithérapeute avant de profiter de divers mandats européens et régionaux obtenus grâce au FN ?
Croirait-il en ses chances ? Avec une moyenne haute inférieure à 1 %, au cours des dernières élections auxquelles son micro-parti s'est présenté, une telle espérance paraît disproportionnée.
C’est donc bien son acrimonie envers la présidente frontiste qui incite M. Lang à tenter un coup de Jarnac envers ses anciens camarades…
En lisant l’article que lui consacre aujourd’hui Le Parisien, quelques questions se posent :
1 / Qui apportera son parrainage à un illustre inconnu ? « Je n’ai besoin de personne pour récolter mes 500 signatures ! », clame pourtant Carl L. Là où Jean-Marie Le Pen lui-même peinait parfois à obtenir les précieux sésames, lui réussirait sans coup férir – étonnant, non ? Même en supposant que l’éphémère candidat identitaire Arnaud Gouillon lui transfère ses promesses de parrainages - au nombre de 76 - on voit mal comment se trouverait le complément.
Sauf à obtenir l’aide discrète de ceux qu’arrangeraient une candidature nationale dissidente : au hasard, l’UMP. 0,5 % pourraient s’avérer utiles à Nicolas Sarkozy dans son opération survie à l’Elysée… Les socialistes et le Front de gauche verraient également d’un bon œil toute tentative de freiner l’avancée frontiste.
Bien sûr, ni les uns ni les autres ne donneront de consignes officielles aux élus de leur camp : il leur suffira de convaincre ou contraindre les « divers droite », « sans étiquette » ou « divers gauche », de se prêter à la manœuvre.
2 / D’où viendra l’argent d’une éventuelle campagne ? Aucune banque ni aucun prêteur ne voudront attribuer un crédit dont ils sont assurés qu’il ne sera pas remboursable, puisque le seuil de remboursement par l’Etat - 5 % - constitue bien évidemment un Himalaya inaccessible pour Carl Lang. Par conséquent, une candidature du groupusculaire Parti de la France ne peut être financée ou remboursée que par un parti aux caisses bien pleines : l’UMP et ses soutiens millionnaires.
3 / Quel serait l’axe de campagne du candidat ? On l’ignore encore, sauf en ce qui concerne l’avenir de la monnaie européenne : « Si la France sortait unilatéralement de la zone euro, comme le préconise Mme Le Pen, cela causerait une dévaluation qui ferait exploser la dette publique. L’augmentation immédiate de tous les produits d’importation causerait également l’effondrement du niveau de vie des français ». Un gravillon dans le jardin de la présidente du Front national, mais surtout la confirmation de la relation incestueuse qui se noue entre l'hôte de l'Elysée et le chantre du Mont Saint-Michel.
En effet, comme le soulignent les journalistes du Parisien, ces propos de Carl Lang sont « semblables, au mot près, aux éléments de langage rédigés par le parti majoritaire ».
Promesse de poste ou de mission généreusement rémunérés après l’élection, si d’aventure le film Sarko 1er devait donner lieu à une séquelle ? Tentative d’exister ? Au fond, peu importe, car cela serait omettre une évidence : quand bien même Marine Le Pen ne serait-elle pas présente au 2nd tour en 2012, cela ne marquerait en rien la fin de son investissement politique, ni la disparition du FN.
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