Une majorité bien étriquée dès le départ …
Alors que le gouvernement de Manuel Valls n’est pas encore connu, si ce n’est qu’il sera extrêmement resserré, il ne disposera pas à l’Assemblée de la même majorité que son prédécesseur. Les désaffections se multiplient déjà.

Les députés communistes et ceux du parti de Gauche s’étaient abstenus pour une bonne part lors du vote de confiance pour le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, cette fois ci, ils annoncent la couleur, ils voteront contre, (15 députés).
La participation des écologistes au gouvernement est loin d’être assurée, Cécile Duflot ayant déjà claqué la porte, refusant même une position de numéro 2 au gouvernement, ce sont potentiellement 17 députés verts votant contre ou s’abstenant.
L’Assemblée nationale comprenant 577 députés, Manuel Valls a besoin de 289 votes favorables. Le groupe socialiste et apparenté en comptent 291. On voit combien la marge de manœuvre est faible, elle s’est réduite depuis juin 2012 au fil des élections partielles, toutes perdues par le PS.
Heureusement la réforme constitutionnelle de 2008 a prévu que les anciens ministres récupèrent automatiquement leur siège de députés ou de sénateurs, sans avoir à les remettre en jeu, ceci un mois après leur départ du gouvernement.
Toutefois, il n’est pas dit que l’ensemble des parlementaires socialistes vote la confiance à Manuel Valls d’un seul homme.
Déjà Henri Emmanuelli a fait savoir ce matin qu’il ne la voterait pas, s’abstenant ou votant contre.
Pascal Cherki a réagi ce matin au discours du Président de la république par « Des mots, ça ne veut rien dire », fredonnant l’air de la chanson Parole, Parole, caramels, bonbons et chocolats.
Des députés socialistes sont en train de se réunir pour prendre position et envisagent de ne pas voter la confiance au gouvernement, on y trouve même les amis de Benoit Hamon. Ce sont l’aile gauche du PS conduite par Emmanuel Maurel, les parlementaires de la gauche populaire de Laurent Baumel et le club de la gauche durable proche de Martine Aubry. On y trouve aussi le député de la Nièvre Christian Paul. Mais aussi le tonitruant Pouria Amirshahi qui n’hésite pas à proclamer : « Je n’accorde pas ma confiance à une politique qui n’a pas la confiance des Français. ». De son côté Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice a fait savoir son désaveu. Simple Bronca, à voir ?
Le risque est donc bien réel de voir un certain nombre de députés du groupe PS ne pas voter la confiance. Heureusement il reste la réserve de voix des 17 députés du groupe radical, républicains, démocrates et progressistes pour venir boucher les trous laissés béants par les députés PS réfractaires.
On comprend mieux la rumeur attribuant un beau poste ministériel à Jean-Michel Baylet, président du PRG.
Mais il ne faudrait pas que la fronde PS aille au-delà de ce nombre de 17, car dans ce cas Manuel Valls ne passerait pas le cap de la chambre.
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