Une ouverture toujours plus ouverte
Nicolas Sarkozy a annoncé à Strasbourg, le 2 juillet, que dans les semaines et les mois qui viennent, il allait continuer d’accroître sa politique d’ouverture. Une ouverture qui comprendrait donc de nouvelles personnalités de gauche et de nouvelles personnalités « issues de l’immigration » (je calque ici la formule politiquement correcte).
C’est ainsi qu’Hubert Védrine a été chargé de faire un rapport sur la mondialisation, que Jack Lang aurait accepté de faire parti d’un comité en vu de réformer les institutions et que Malekh Boutih aurait été contacté pour entrer au gouvernement. Un ensemble de personnalités socialistes qui, après avoir crié au loup, accepteraient la main tendue de Sarkozy plutôt que de stagner dans le radeau de la méduse du PS dont personne ne sait s’il réussira à atterrir sur un îlot prospère...
Mais qu’est-ce exactement que cette ouverture ? Prendre des personnalités de gauche et leur faire appliquer un programme de droite, n’est-ce pas là une simple récupération d’individus charmés par le charisme et l’énergie de Sarkozy ? Quel rôle peuvent-ils jouer dans le sillage d’un président qui est sur tous les fronts au point d’en effacer son Premier ministre ? Qui remanie les lois de ses ministres, comme ça a été récemment le cas pour la réforme des universités ? Car si, à n’en pas douter, l’ouverture semble satisfaire tout le monde (à part les élus UMP), il ne faudrait pas oublier que les réformes engagées doivent être appliquées et que, si Sarkozy prend un peu de temps pour discuter avec les syndicats, il veut surtout avancer, car le mythe des cents jours le poursuit toujours.
Aussi, la confusion règne. Le rôle de ce gouvernement, ouvert de par les personnalités qui le composent, semble noyé dans un brouillard épais. Après les législatives une armée de secrétaires d’états est née, mais aucun n’émerge. Il n’y a que Sarkozy, partout, inondant les médias et multipliant les effets d’annonces : prônant l’ouverture dans son gouvernement où il est seul à gouverner véritablement.
Mais à trop vouloir ouvrir, on risque de se fermer des portes car si par ce moyen il a très notoirement calmé les électeurs de gauche (rappelons quand même qu’il y a eu des émeutes de la part de militants d’extrême-gauche le soir même de son élection), il n’est pas sûr que son électorat umpiste s’y retrouve. Reste aussi le problème des anciens PS qui pourraient se réveiller après une réforme qu’ils ne pourraient moralement que condamner et claquer la porte de cette utopie de gouvernance que Bayrou avait appelé de ses vœux et dont il est pour l’heure exclu.
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