Université d’été du PS : les six enseignements à retenir
Le parti socialiste dit sortir renforcé de ses universités d’été 2011. Au constat des six enseignements à en tirer la réalité semble un tant soit peu plus ambivalente et risquée pour le parti.
Closes ce dimanche soir les universités d’été du PS qui se sont tenues à la Rochelle abondent en enseignements quant à l’avenir du parti.
A tout bien considérer ils sont au nombre de six :
1) La proximité idéologique entre François Hollande et Martine Aubry allant en se confirmant ; et ce malgré les postures d’apparence, inhibe chacun d’entre eux. En effet il semble que toute parole de l’un au sujet de l’autre fasse encourir à chacun d’eux le risque de son propre défaut de crédibilité. Preuve d’un débat interne au parti qu’on a tout intérêt à circonscrire, au moins pour François Hollande. Vu son retard en intention de vote Aubry le souhaite moins.
2) A l’avenir les deux favoris adopteront la posture qui va avec ce premier point. François Hollande a commencé à s’afficher en mitterrandien mimétique lorsqu’il cherche à s’élever au dessus de la mêlée tout en faisant implicitement campagne sur le fait qu’il peut être celui qui battra Nicolas Sarkozy. Martine Aubry, elle, dit souhaiter « changer la société » sans trop y mettre plus de précisions. Invocation rappelant le « changer d’avenir » dentant par laquelle elle tente d’enclencher la dynamique qui lui permettrait de définitivement lancer sa candidature ; après son annonce ratée du 28 juin et l’éclipse qui fut longtemps la sienne derrière DSK.
3) Ségolène Royal a certainement raison de faire montre de la plus déconcertante des certitudes quant à ses chances réelles de l’emporter. Déjà parce qu’en politique la prime va souvent aux plus combattifs, ensuite parce qu’elle sera, très probablement, la faiseuse de roi. En effet une Royal au dessus des 13 à 14% décidera, certainement, de l’issue finale de la primaire.
4) En revanche les autres outsiders semblent définitivement largués. Car triste enseignement de ces universités d’été : les candidats les plus singuliers sont ceux qui ont le moins de chance de l’emporter. Preuve de deux choses. Tout d’abord d’un parti à la ligne idéologique implicite sur laquelle naviguent les trois premiers des sondages, et ce au risque d’un débat d’apparence à venir. Ensuite se pose la question du véritable statut idéologique d’Arnaud Montebourg et De Manuel Valls. Michel Onfray a ainsi certainement raison d’affirmer que le premier est le « seul candidat socialiste » engagé dans cette primaire, tout en jugeant le second déjà bien trop déporté vers sa droite pour réellement pouvoir apparaitre pour tel. Quant à la candidature de Jean-Michel Baylet ne confine-t-elle pas au symbole ?
5) Vu l’état de proximité programmatique entre les trois favoris la décision quant à ce qui les dissociera pourrait venir de l’extérieur, en particulier d’éventuels ralliements d’entre-deux-tours de présidentielle. Le front de gauche est ici à regarder. La préférence avouée de Jean-Luc Mélenchon pour Martine Aubry lors des universités d’été du front de gauche à Grenoble apparaissant comme une spécificité de la candidature Aubry.
6) La page DSK semble bel et bien tournée au PS, au moins pour le moment. Preuve en est cette initiative commerciale en forme d’acte manqué. Il était possible lors de ces universités d’été d’acheter une biographie de Dominique Strauss-Khan, comme tout bon militant l’a, un jour, fait pour Jaurès, Mayer, Blum ou Mitterrand.
Bref autant de constats pour une conclusion regrettable : on est encore loin au PS du parti en ordre de marche près pour la bataille et le débat sans tabou ni réticences.
Mais en est-il possible autrement sachant qu’au sein de tous les partis existent des rivalités, d’autant plus exacerbées que l’on sent s’approcher le moment des prochaines élections.
Grégory VUIBOUT le 29-08-2011
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