Vaincre la désespérance
Regardez la photographie.
Ce n'est pas une manifestation de partis politiques. Ce sont des femmes et des hommes qui agissent au quotidien et qui font partie du mouvement social.
Il y a là des personnes qui manifestent parfois pour la première fois.
Il y a aujourd’hui une césure réelle profonde entre le monde politique institutionnel et le peuple, notamment celui qui souffre et pense être le laissé pour compte.
Si ceux et celles qui se prononcent pour la transformation sociale pensent et veulent que leur objectif soit atteint, il leur faut passer de l’action extérieure et propagandiste à un retour aux fondamentaux.
Le changement de la société, c’est-à-dire la mise en œuvre des principes républicains comme la laïcité, la liberté, l’égalité, la fraternité et la solidarité, n’est possible que s’il découle d’un mouvement de masse.
La jeunesse populaire qui vit dans les quartiers et dans les villages, sans aucune perspective que celle de survivre dans la précarité, voire la pauvreté est capable de se prendre en main, de reprendre espoir et de se mobiliser.
Les discours théoriques, les manifestations de militants et les déclarations de cadres n’ont aucune prise car ils sont l’œuvre de personnes qui disent agir pour le peuple mais qui paraissent comme des éléments étrangers.
Aujourd’hui la désaffection et le découragement flirtent avec la désespérance.
Il est possible et indispensable de changer le cours et de revenir aux fondamentaux et à l’époque où les militants de la transformation sociale faisaient chorus avec le peuple parce qu’ils vivaient et militaient dans les quartiers.
Mon positionnement n’est pas théorique.
Il s’appuie sur une expérience partielle mais réelle qui a donné des résultats tangibles.
Dans notre association familiale laïque nous avons organisé des actions de solidarité avec des familles en grandes difficultés en leur permettant d’être les actrices de leur sortie de l’impasse dans laquelle elles étaient.
L’association familiale laïque de Melun qui végétaient depuis plusieurs années a pris des couleurs.
La présidente qui assure les responsabilités d’animation et de direction a moins de 35 ans.
Autour d’elle c’est toute une nouvelle génération de militants qui s’est constituée.
Comme l’explique lui-même un autre nouveau militant : « l’année dernière je touchais le fond. On m’a donné des outils pour m’en sortir, maintenant je veux rendre la pareille ».
Aujourd’hui l’association est connue et reconnue dans les quartiers de Melun.
Ce travail d’accompagnement, d’action sociale de lien avec la population est mené par des centaines et centaines de personnes, ici et ailleurs.
Si demain nous étions quelques milliers, nous soulèverions des montagnes et pourrions fermer la « parenthèse » de la désespérance pour préparer des lendemains qui chantent.
Jean-François Chalot
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