Valls, cris et hurlements
Olivier Falorni, ce socialiste devenu PRG après l’affaire de La Rochelle, avait donné un avis tranché, et tranchant, sur l’affaire du Falcon de Manuel Valls, encourageant le premier ministre à faire amende honorable afin de se débarrasser de ce bout de sparadrap, qui lui collera sinon pour longtemps.
Ce syndrome du sparadrap, utilisé à plusieurs reprises par le créateur de Tintin, mettant en scène le célèbre capitaine Haddock qui tente en vain de se débarrasser d’un petit sparadrap illustre bien la situation dans laquelle se trouve le chef du gouvernement. image
En faisant un rapprochement entre Valls et Sarközi, comparant « l’affaire du Fouquet’s » qui restera collé aux guêtres de l’ancien président pendant la totalité de son mandat, Falorni avait conseillé au 1er ministre de présenter au plus vite ses excuses pour cette faute, et de rembourser à l’état les frais du voyage en Falcon, d’autant que l’excuse présentée (une rencontre avec Platini), ne tenait pas, vu qu’étaient présents dans l’avion d’État, les deux enfants du premier ministre.
Voyant la tempête se lever, la polémique enfler, et pour calmer le jeu, Valls a finalement reconnu à demi-mot sa faute, et s’est engagé à rembourser le voyage de ses 2 enfants, soit 2500 €, somme fixée par la Cour des Comptes…(lien) mais la déclaration qu’il a fait à ce sujet montre que cette décision a été prise à contrecœur, contraint et quasi forcé, même s'il a affirmé : « si c’était à refaire, je ne le referais pas ». lien
Las, alors qu’il pensait la polémique terminée, le premier ministre découvre que sa cote de popularité continue de baisser…
Le temps qu’il lui aura fallu pour prendre la seule décision possible est certainement la raison de ce désamour.
Et puis c’est l’occasion de tenter de découvrir le vrai visage de Manuel Valls.
C’est un article récent du « Point » qui permet de lever le coin de ce voile. lien
Disons le tout net : Valls est un sanguin, un homme énervé, qui crie, voire qui hurle, ce qui ne facilite pas l’échange et n’encourage pas au dialogue, surtout quand on occupe la place de chef du gouvernement.
Citations : « depuis très longtemps, il crie pour se défouler. Quand je le vois, il hurle. il faut que ça sorte » (un de ses amis)
Certains évoquent même la possibilité d’un burn-out, burn-out au sujet duquel l’un des membres de son gouvernement dit avec humour : « ce sera bientôt une maladie professionnelle, il aurait tort de s’en priver ».
Qu’il soit énervé, ça fait peu de doutes, et dans les autres camps politiques, on ne se gène pas pour le lui faire savoir : de Sarközi (qui connait bien le sujet) à Philippot, en passant par quelques autres, chacun y va de son commentaire.
Le vice-président du parti d’extrême droite a récemment offert une boite de tranquillisants, en laissant à Emmanuel Macron le soin de la lui remettre, quand à l’ex-président, sa phrase (« quand je dis qu’il s’énerve un petit peu, c’est très en dessous de ma pensée »), lui a valu la réplique d’un sénateur socialiste : « il n’est pas très bien placé pour parler de gens énervés ». lien
Pourtant ce n’est pas l’avis de Carlos da Silva, proche de Valls qui affirme : « il est serein, zen… »… Ce qui reste a être prouvé. lien
Lorsque le scandale du voyage à Berlin est arrivé, le conseil des Ministres à l’unisson lui avait enjoint : « arrête, rembourse, met fin à cette histoire. Mais il ne voulait rien entendre. il ne voulait pas avoir l’air de mettre un genou à terre face à des ennemis qu’il méprise ».
L’un de ses proches en rajoute en coulisse en déclarant : « il n’a pas compris que c’est la société française qui ne supporte plus le bon plaisir des puissants (…) il a pris la grosse tête. Pour faire le point sur mes dossiers, j’ai demandé un rendez-vous en tête a tête à Hollande et Valls. le secrétariat du Président m’a rappelé le lendemain. 3 semaines plus tard, toujours aucune nouvelle de celui du 1er Ministre » ajoute l’un de ses ministres.
Lors des séminaires voulus par le premier ministre, séminaires destinés à faire vivre le dialogue, l’un des participants a déclaré : « on n’a plus la parole. C’est Valls qui parle (…) nous, on ne nous demande plus notre avis ».
Étrange conception de la démocratie…
Une posture qu’il prend régulièrement devrait aussi interroger le citoyen : il pointe un doigt menaçant vers ses interlocuteurs, et si on tente de décrypter cette attitude en utilisant les travaux de Joseph Messinger, il s’agit d’une attitude de mépris, classée par le scientifique dans la famille « pouvoir », et qu’il définit ainsi : « l’individu qui abuse de son index pour embrocher son interlocuteur affiche toujours son besoin d’écraser les autres, se comportant comme un prédateur parvenu ». photo
Nous voila fixés…
Les colères de Valls vont bientôt entrer dans la légende : en mars 2014, il s’en était pris à un pompier qui avait refusé de lui serrer la main lors de son passage à Grenoble et lui avait déclaré, furieux : « Quand on refuse de serrer la main à une personne, c’est qu’on a perdu ses valeurs (…) vous n’êtes pas un gamin, vous exercez des responsabilités ». lien
Personne n’a oublié non plus le savon monumental qu’il a passé à Gérald Darmanin qui dénonçait les retards de paiement des retraites : « ce n’est ni la jeunesse, ni la campagne électorale, ni le combat politique, qui doivent vous permettre de tenir de tels propos et nous ne le permettrons jamais ». lien
Le journaliste écrivain Nicolas Gauthier en fait un portrait assez cruel : « le sourcil ombrageux, manière hidalgo de foire de village. Et le coup de menton, surtout. Viril, presque mussolinien, même si la comparaison n’est pas forcément flatteuse, eu égard au respect à la mémoire du défunt Duce. Bref, Manuel Valls, c’est le total look, un peu comme les voyous mis en scène par Quentin Tarentino dans Reservoir Dogs ».
Rappelant que « les canaillous du FN » l’avait affublé du surnom d’Adolfo Ramirez, le gestapiste hystérique incarné par Gérard Jugnot dans le film de Jean-Marie Poiret, Papy fait de la résistance, le journaliste continue son portrait : « il a les fils qui se touchent grave dans la tête, l’espingouin de Matignon (…) Valls n’est qu’un cri. Un cri dans la nuit. Contre la haine, l’injustice et la mort qui tue. Un cri, on vous dit. Qui vient de l’intérieur, un peu comme le voisin de palier qui s’est coincé le bigorneau dans la porte du frigo et qui réveille tout l’étage à point d’heure. Ah Manuel, c’est qu’il est beau, quand il crie, on dirait un toréro devant un Playmobil…
Dans cette foule hululante, autre sublime sortie sur l’islamo-populisme, évidemment sortie avec tout ce qu’il faut de mise en scène, ambiance hussard juché sur un cheval de bois et brandissant un pistolet à bouchon ». lien
Pour Eloïse Gloria, s’exprimant dans « Boulevard Voltaire », Manuel Valls « hurle comme un enfant roi, semblant perdre le contrôle dans une Assemblée Nationale devenue scène de théâtre d’une pitoyable bouffonnerie, ridiculisant la fonction même de 1er ministre ».
Lançant avec audace : « il est temps que dans ce pays il y ait un débat ! », juste après avoir imposé un 49-3, il s’enorgueillit de défendre les « valeurs de la République » (…) et de lutter contre la pauvreté avec la maestria que l’on sait : 8 millions de pauvres, 6 millions de chômeurs…
Elle poursuit : « on se frotte les yeux devant cet histrionisme dictatorial, ce cabotinage émotionnel, cet égrenage de poncifs, dont les boursoufflures ne suffisent plus à colmater les brèches d’un discours sans idée et sans vision ». lien
Le voila habillé pour l’été.
Et puis, lors de la tragédie de janvier 2015, n’avait-il pas appelé les français à crier leur haine ? lien
Alors il boxe pour évacuer cette violence, cette perpétuelle envie de crier, mais n’y a-t-il pas d’autres solutions ? Le yoga peut-être…
S’il faut en croire son coach dans ce sport, Michel Hernandez, depuis 2010, à raison de 2 fois par semaine, il boxe pendant une heure, séance intangible dont il ne peut se passer.
« C’est devenu un besoin et une condition d’équilibre, quand je suis un peu à côté de moi-même », a déclaré le 1er ministre. lien
Philippe Franceshi, consultant en sécurité, pourrait apporter le mot de la fin, car si Valls raconte « sa peur de voir la France se fracasser contre le Front National », ce sont peut-être au fond aujourd’hui les français qui ont peur de Manuel Valls. lien
Mais si, finalement, on peut être rassurés que le premier personnage de l’état soit manifestement plus placide, apparemment plus débonnaire, et que c’est lui qui a la mallette nucléaire, ne faut-il pas s’inquiéter que son gouvernement soit dirigé par un homme habité constamment par la colère, voire la violence ?
En tout cas, pour sa part, le 1er ministre, qui en voit de toutes les colères, n’entend rien changer : « je ne vais pas changer de personnalité, ni mon caractère » a-t-il assuré récemment. lien
Pour un homme qui voulait changer le nom du P.S, en le baptisant « les progressistes », il n’est manifestement pas décidé d’en faire. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « le fou est l’échelle du sage ».
L’image illustrant l’article vient de reflets.info
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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