Valls : le véritable homme fort de l’#UMP
C’est dans une indifférence généralisée, ou presque, que notre ministre préféré, Manuel Valls, a rendu publics les critères qui permettront à des hommes, des femmes et leurs enfants d’obtenir des papiers. Une indifférence généralisée car la seule actualité politique digne de l’intérêt médiatique du moment est l’écroulement de l’UMP. Notre ministre préféré, car Manuel Valls, A gauche pour de vrai !, c’est du petit lait.
Nous ne reviendrons pas sur les critères eux-mêmes, qui, s’ils devaient être appliqués à la lettre, permettront tout juste à 30 000 hommes, femmes et enfants de sortir de la clandestinité. Ce qui est à l’unité “humaine” prés l’objectif sans cesse revendiqué par Nicolas Sarkozy ministre de l’intérieur, puis Nicolas Sarkozy président de la république. Un parcours politique qui, n’en doutons pas un instant, représente l’exemple à suivre absolument pour notre Manu préféré. Nous entendons, en revanche, revenir sur cette logique de quotas et ses conséquences sur, d’une part, le niveau des salaires directs pratiqué par les employeurs “clandestins”, d’autre part l’impact particulièrement nocif d’une politique des quotas sur le chômage en général.

La politique des quotas tire à la baisse le niveau des salaires directs. Pour s’en défendre, et apparaitre comme des ardents défenseurs du pouvoir d’achat, les idéologues de droite, fervents adeptes de la ligne Maginot migratoire, prétendent que seuls les quotas empêchent un appel d’air, donc l’arrivée massive d’une déferlante humaine qui viendrait concurrencer déloyalement les travailleurs réguliers. Ils ne ménagent pas les mots qui font peur, n’est-ce pas ! Mais leurs réelles intentions sont bien différentes. Selon le principe du marché vénéré, plus l’offre de force de travail est forte, plus les demandeurs de mains d’oeuvre imposent leurs conditions. Surtout si cette offre de travail se fait à la seule condition de ne pas être dénoncé aux autorités. Alors les salaires proposés côtoient l’aumône bien plus que le SMIC. Alors les smicards acceptent des temps partiels en travaillant à temps complet, etc…Laurence, vous savez celle qui impose à un gouvernement de gauche une politique de l’offre avec l’aide de quelques geonpis, l’a tellement compris, qu’elle suggère régulièrement d’être souple avec la politique d’immigration. C’est qu’elle est maline Laurence. En souhaitant une “immigration légale contrôlée”, elle permet aux idéologues de droite de poursuivre leur double langage de fermeté à l’égard de l’opinion d’un côté, de laisser faire en faveur d’employeurs illégaux de l’autre.
La politique des quotas favorise le chômage de masse. En fait, les “candidats” à l’immigration, comme on les appelle, histoire de faire croire que migrer c’est un jeu hyper sympa dont le migrant est toujours le grand gagnant, ne sont pas dupes. Ils savent que leurs vies seront particulièrement pénibles une fois arrivés à destination, mais ils savent également que le patronat organise le marché clandestin du travail. En vérité, l’appel d’air est crée de toute pièce par ces entreprises du bâtiment, de la restauration, de la logistique et non par un éventuel dispositif légal qui serait laxiste. La conséquence est cruelle, simple, directe. Les demandeurs d’emploi officiels sont refoulés de l’entreprise car avec eux, pas question de les recruter sans contrat de travail, sans protection. Or le rêve du patronat est de vivre dans un marché du travail sans “contrainte” qui “s’autorégulerait” comme un couple qui s’aime. Et comme l’amour c’est précaire, le travail doit également l’être selon la théorie de Laurence, la matrone des patrons.
Seule une régularisation globale briserait la précarisation généralisée du salariat. Les travailleurs sans papier seraient déclarés, cotiseraient, seraient protégés. Ils deviendraient ainsi des “concurrents loyaux” dans un marché du travail qui définirait enfin des règles et des lois communes à tous les travailleurs, à l’instar du droit sur le mariage ou du PACS qui définissent des règles et des lois communes en matière “d’amour” histoire de rendre moins précaire la vie à deux, n’en déplaise à Laurence. Ils ne créeraient en aucune manière “d’appel d’air”, bien au contraire. Les entreprises cesseraient de puiser dans un “stock” de migrants “clandos”, puisque l’intérêt financier à le faire s’évanourait en même temps que les filières de passage.
La politique des quotas d’immigration n’est rien d’autre que le relais de la politique économique libérale de l’offre. Réduire les salaires pour réduire le coût du travail, c’est ça la base de la politique libérale de l’offre. Manuel Valls est un fervent défenseur de cette ligne économique droitière. Rappelez-vous, il était avant l’élection présidentielle contre les 35 heures, pour la TVA antisociale, pour un “assouplissement” du marché du travail, contre une politique de régularisation globale. Il a, rappelez-vous, défendu cette ligne devant les électeurs de gauche durant la primaire des socialistes. Il a, rappelez-vous, obtenu moins de 6% des suffrages. En langage électoral cela s’appelle une claque. Mais François Hollande et Jean-Marc Ayrault parlent visiblement un dialecte différent de celui des électeurs de gauche. Ils lui préfèrent le “vallsien”, ce parlé si apprécié à l’UMP, au point que dans le parti qui s’écroule on mise beaucoup sur notre Manu préféré.
Sydne93
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