Veolia : Borloo, Poulidor de la politique
Toujours placé, jamais gagnant ! Jean-Louis Borloo, qui faisait un moment figure de favori pour Matignon avant de se faire évincer du gouvernement, a pu rêver quelques heures de prendre la tête du géant Veolia. Si l'actuel PDG, Antoine Frérot, demeure sur un siège éjectable et fait face à la fronde de ses actionnaires, la rumeur Borloo est morte dans l'oeuf et l'ancien ministre chiraquo-sarkozyen devra trouver un nouveau point de chute.
La candidature de Jean-Louis Borloo pour prendre la tête de Veolia aura tourné court. Question de timing. A la traîne dans les sondages, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas s'offrir de polémiques inutiles. C'est à la serpe qu'il a dégagé sa route... et tant pis pour l'ego de l'ex-maire de Valenciennes.
Que se passe-t-il chez Veolia ? Le groupe français est en perdition depuis l'arrivée aux manettes d'Antoine Frérot et sa "rupture" avec son ancien mentor, Henri Proglio (aujourd'hui parti dirigé EDF). Voulant réduire la dette du groupe, Antoine Frérot a concocté un plan de restructuration qui n'a convaincu personne : pas plus les marchés que ses actionnaires.
Des actionnaires qui ont donc décidé, avec la bénédiction d'Henri Proglio toujours présent au conseil d'administration du groupe, de se payer la tête du patron qui a réussi le tour de force d'obtenir l'an passé les plus mauvais résultats du Cac 40 (l'action a perdu 60% de sa valeur en 2011).
L'éviction d'Antoine Frérot étant actée, restait à trouver le nom de son successeur ! Et là, hasard politique ou pas (Jean-Louis Borloo a renoncé à se présenter à la présidentielle et soutient Nicolas Sarkozy), le nom de l'ancien ministre de l'Environnement est sorti du chapeau.
Il faut dire que Borloo, légitime sur les questions environnementales, semblait avoir peu ou prou le profil pour Veolia, dont les principales activités ont trait à l'assainissement de l'eau et à la propreté. Un bon profil peut-être, mais une superbe cible pour la gauche en période électorale !
La chasse au Borloo a donc commencé avant même que l'intéressé ne se déclare... et le poussera in fine à démentir (mollement) quelques heures plus tard toute vélléité de rejoindre le groupe. Sur injonction présidentielle ?
Nicolas Sarkozy a en tout cas fait de son mieux pour déminer en catastrophe un dossier qui sentait bon le boulet politique. Et Jean-Louis Borloo a vu une nouvelle illusion s'envoler. Il a d'ailleurs annoncé dans la foulée qu'il se présenterait finalement aux législatives...
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