« Vers un ralentissement de l’augmentation du chômage »
"Même si la situation sur le front de l'emploi reste difficile, il faut noter le ralentissement de l'augmentation".
Comme à son habitude, Xavier Bertrand esquive les problèmes en maniant rhétorique et slogans publicitaires, non sans un certain sens de l'humour et du cynisme.
Dans une interview parue dans le Parisien, Xavier Bertrand conteste certaines attaques du parti socialiste et réévalue à la baisse l'augmentation du nombre de chômeurs. De + 1 million on passe à seulement + 700 000 voire un tout petit + 400 000. Il se permet même de lancer une pique à François Hollande en "remarquant l'augmentation du taux de chômage en Corrèze".
Le taux de chômage en Corrèze est effectivement l'un des grands absents de cette campagne présidentielle ! Nous ne remercierons jamais assez le ministre du travail de l'avoir replacé au coeur du débat.
Monsieur Bertrand, vous affirmez au sujet de François Hollande qu'il "change tout le temps. Il y a chez lui une peur panique de déplaire. C'est dans son tempérament". S'il vous plaît, cessez de nous parler des socialistes et parlez-nous de votre bilan à vous !
Vous voulez vraiment "comparer" ? Alors comparons notre situation avec celle de l'Allemagne. La courbe qui illustre cet article provient du site Google Public Data. Que remarquons-nous ? L'emploi en France et en Allemagne a toujours suivi une tendance similaire... jusqu'à votre arrivée en 2007 !
Lorsque Nicolas Sarkozy a pris le pouvoir en 2007, l'emploi devait être au coeur de sa politique. Au lieu de ça, celui qui fut chargé de mettre ces promesses à exécution, son ministre du travail pendant presque la totalité de son mandat (nous avons heureusement eu droit à une pause Kit Kat à mi-mandat pour souffler un peu) a laissé le chômage filer d'une manière indécente.
Oui mais il y a eu les subprimes, la crise, la Grèce, la gauche, les 35 heures... Et pourquoi pas Fukushima, Ben Laden, Mediator et PIP ?
J'ai été frappé par l'une de vos dernières manipulations pour améliorer votre bilan (ou plutôt "ralentir sa descente", "augmenter la diminution de sa diminution" pour adopter votre limpide terminologie) et endiguer le chômage : demander aux patrons des grands groupes de repousser les plans sociaux au delà des élections présidentielles. Pour le bien des salariés dites-vous ?
Votre bilan se résume aux conclusions d'un sondage Sofres-Covéa Finance-La Croix : grâce à vos actions, l'emploi constitute un motif d'inquiétude pour 79% des français suivi de la santé et la qualité des soins (54%), soit dit en passant la deuxième de vos attributions.
Malgré le soutien que vous tentez d'apporter au Président en toutes circonstances, vous serez celui qui fera perdre Nicolas Sarkozy ! Un bilan somme toute pas si négatif que ça.
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