VIVE L’APL !
Le Conseil National de l’Habitat réuni le jeudi 21 septembre a rejeté la copie du gouvernement.
Cet organisme, composé d’acteurs engagés et qualifiés spécialistes du logement et de l’habitat, regroupant entre autres, élus de la nation et des collectivités sociales, représentants des organismes professionnels, associations d’usagers et représentants des associations de défense des personnes en situation d’exclusion par le logement, a très vivement désavoué le projet de décret.
Même la puissante et très modérée Union sociale de l’Habitat (USH) regroupant plus de 700 organismes HLM est vent debout contre les mesures annoncées, qui viendraient perturber l’équilibre et le financement du secteur pour de nombreuses années.
Si certains commentateurs semblent ingénument s’étonner qu’une mobilisation de cette ampleur puisse exister pour une « simple » baisse des APL de 5 € par locataire, il peut être utile de leur rappeler le fâcheux précédent des franchises médicales qui depuis leurs créations n’ont cessé d’augmenter,
Naturellement, nous le voyons tous, les ficelles sont un peu grossières, il s’agit en effet pour le gouvernement de casser un principe, afin demain de s’engouffrer dans la brèche et de fragiliser toujours un peu plus les acquis sociaux.
Là aussi la stratégie est claire : faire des économies sur le dos des locataires et baisser les aides personnalisées du logement de 1,4 milliard. Un calcul rapide : si l’on divise cette somme par les 2,1 millions de locataires qui ont droit aux allocations logement, nous arrivons à une baisse de l’aide au logement par ménage de 60 à 70 euros … Bien loin des 5€ annoncés !!!
Même Frédéric Paul le délégué général de l’USH ne mâche pas ses mots : il explique que la politique de ce gouvernement vise à forcer les bailleurs sociaux à réduire les loyers à la hauteur de la baisse des APL
« Nous ne participerons plus aux discussions avec le gouvernement et nous retirons les propositions que nous avions faites car cette opération ne tient pas la route ! C’est un projet bâti à la hâte sur de fausses hypothèses. C’est techniquement, économiquement et socialement inepte, irresponsable ! »
Ainsi ce projet risque de plonger les bailleurs sociaux dans une grande difficulté financière avec là aussi une incidence directe pour les locataires : Les bailleurs devront rogner sur les constructions et les réhabilitations et certains seront obligés de vendre une partie de leur patrimoine, avec pour conséquences un nombre de logements sociaux réduits et des logements qui vieilliront sans obtenir les « rafraîchissements » pourtant nécessaires.
Demain ce mouvement de ventes risque de reprendre avec une double conséquence :
- La réduction du nombre de logements sociaux disponibles
- La fragilisation financière des ménages.
Devant cette injustice, le nombre de signataires à l’appel unitaire continue d’augmenter :
http://www.cnafal.org/apl-pas-deconomies-sur-le-dos-des-locataires/
et des initiatives diverses sont préparées tant à l’échelon national que dans les villes et quartiers afin d’obtenir le retrait de ce projet préjudiciable à l’intérêt collectif.
Les locataires comme les citoyens ne sauraient rester impuissants face à un projet dangereux pour la cohésion des territoires et la promesse républicaine d’un toit pour tous.
CNAFAL
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