Vivement 2012 !
« Ce n’est rien qu’un président qui nous fait perdre du temps », c’était le titre d’un petit livre, sorti en début d’année, écrit par Thomas Legrand, éditorialiste à France inter.
Rappelons nous, il y a 3 ans, ce président « d’une république irréprochable » (…) , « d’une démocratie qui sera exemplaire au regard du monde » (N.Sarkozy, spot de campagne, avril 2007), annonçait à qui voulait l’entendre, et ils étaient malheureusement nombreux, qu’il allait transformer la France, lui donner un nouvel élan, « booster » la vie des Français. Le pouvoir d’achat allait progresser, la dette publique serait comblée et la France réindustrialisée. Le pays serait à la tête de la lutte pour sauver la planète et la sécurité serait enfin rétablie. La politique allait être réhabilitée aux yeux des citoyens.
Les résultats sont en effet très clairs. En dehors d’une amélioration de la sécurité…routière…, non négligeable (il faut savoir reconnaître le succès quand il existe !), toutes ses promesses se sont transformées en un énorme fiasco !
Tout ça pour ça !
Socialement, si les riches ont vu incontestablement leur pouvoir d’achat progresser, celui des classes populaires, mais aussi celui des classes moyennes, se sont, eux, réduits au prorata. La dette publique a explosé et l’industrie française est toujours au creux de la vague, pour ne pas dire au fond du trou ! Le chômage frôle les 10 %, et encore, à condition de ne comptabiliser que la catégorie 1 des demandeurs d’emplois. Les grandes promesses du Grenelle de l’environnement ont été oubliées en chemin. Et, en fait de réhabilitation de la politique, on a eu les affaires mettant en cause des membres du gouvernement évoluant visiblement dans un monde… que ceux qui n’ont pas d’argent ne peuvent pas connaitre ! Où l’on continue de surcroit à rembourser des sommes astronomiques à des milliardaires dont on sait qu’ils se feront un plaisir de « remercier » leurs généreux protecteurs !
Et, clou du spectacle, la sécurité ! Atteinte aux personnes en forte augmentation, explosions de violences dans les banlieues défavorisées, mais aussi chez des populations habituellement plus discrètes, comme les gens du voyage. Huit ans au pouvoir, huit ans de guerre à l’insécurité, tout ça pour ça !
Panique à bord
Sondages en berne, panique à bord ! Bilan social, économique et écologique calamiteux, passe encore. On mettra tout ça sur le compte de la crise…même si la quasi-totalité des économistes pointent les erreurs commises et les enfermements idéologiques qui plombent la confiance. Et on sait combien la confiance est un critère primordial dans le monde économique.
Mais l’ordre, la sécurité !... déclarés causes nationales, et pré-carré de la droite, comment justifier des résultats aussi médiocres ? Comment continuer à instrumentaliser à son profit, une fois encore, les peurs et les inquiétudes souvent légitimes de nombreux Français ?
Nicolas Sarkozy n’a jamais hésité, c’est sa principale force, devant les solutions les plus extrêmes pour gérer ses difficultés. Non, il n’est pas, comme certains l’affirment, un xénophobe ou un pétainiste, voire pour les plus révoltés, un fasciste. Non, Nicolas Sarkozy n’est pas mû par une quelconque idéologie. Son seul objectif, sa seule obsession c’est 2012, la présidentielle, garder le pouvoir.
Alors, tout est permis ! On louvoie à gauche avec débauchage de personnalités fragiles, avec un pragmatisme de temps de crise où l’on invoque, par exemple, les vertus intrinsèques du modèle social français… qu’on s’acharne par ailleurs à démanteler. Et puis on revient à droite, et même à la lisière de l’extrême droite avec des thèmes classiques comme l’identité, l’immigration, la délinquance, le tout entremêlé dans le même paquet cadeau destiné à des électeurs qu’on espère ainsi récupérer. Tout est possible, tout est réalisable !
Cette fois-ci c’est la grande offensive sécuritaire. Seulement, après huit ans d’échecs, ou plutôt à cause de ces huit ans d’échecs, la seule issue c’est la fuite en avant avec des mesures symboliquement fortes à défaut d’être efficaces : déchéance de la nationalité (les malfaiteurs vont sûrement y penser avant de commettre leurs délits !), expulsion de populations en situation irrégulière, entre autres. Et, courageux mais pas fou, on s’attaque à des groupes qui ne risquent pas de résister. En état de faiblesse physique, psychologique, traqués partout où ils vivent, ils seront des proies faciles, et on affichera ainsi unebelle autorité !
Malheureusement, tous les observateurs s’accordent sur ce point : les démantèlements de quelques centaines de camps illégaux de Roms , peuplés d’hommes mais aussi de femmes , d’enfants et de vieillards, et l’expulsion de d’une partie d’entre eux, n’auront quasiment aucune incidence sur les statistiques de la délinquance enregistrées sur le territoire. On aura juste ajouté de l’angoisse à la misère !
Trop c’est trop !
Deuxième étape, les banlieues. Mais là, le problème est beaucoup plus compliqué, beaucoup plus dangereux. Alors, tant pis pour la morale, on n’hésite devant aucune iniquité, aucune indignité : l’état, ou plutôt ce gouvernement qui a pourtant pris la décision de diminuer le nombre de policiers et de gendarmes, n’y serait pratiquement pour rien … ce sont les maires les grands responsables, qui refusent de faire leur travail et, forcément, particulièrement ceux de gauche. On en nomme même deux au hasard : Martine Aubry à Lille et Michel Destot à Grenoble. Mauvaise foi, mensonges éhontés, rien n’est épargné.
Mais trop c’est trop ! Face à un président qui se présente comme le garant de l’ordre, paradoxalement au prix d’une agitation médiatique qui semble même cette fois le dépasser, les réactions fusent de tous côtés : la gauche bien sûr, mais bien au-delà, les associations, de nombreux élus de droite, et même l’église catholique, sans compter les Français de plus en plus indignés par ces pratiques d’une autre époque.
Nicolas Sarkozy est peut-être en train de griller une carte qu’il considère pourtant comme maitresse dans son jeu. Sortie trop tôt, trop fort, il finit par indisposer beaucoup de Français et notamment beaucoup de ceux qui s’étaient laissé attirer par sa ruse et son agitation permanente.
Le temps politique s’est accéléré
Alors qui tirera les marrons du feu de cette pitoyable stratégie électorale ? Beaucoup de commentateurs évoquent le Front National. Et il n’est pas idiot de penser qu’en mettant en musique des arguments d’extrême droite, on légitimise ceux qui les emploie traditionnellement.
Mais une autre voie heureusement existe qu’il nous appartient, à gauche, de développer et de rendre crédible auprès de nos concitoyens. Si, longtemps, l’accusation d’angélisme qui nous était adressée pouvait avoir quelque fondement, ce temps-là est aujourd’hui dépassé. La réalité des communes dirigées par la gauche le démontre aisément. La répression des délits de toute sorte est incontournable, même si nous savons aussi qu’il est indispensable de développer une politique de prévention qui doit permettre d’éviter les embrasements auxquels nous assistons aujourd’hui. La police de proximité, qui n’a rien à voir avec les gentils animateurs brocardés par Sarkozy au début de son quinquennat, en est un exemple, réclamé par tous ….et c’était bien une initiative de la gauche ! Ce thème sera traité avec tout le sérieux nécessaire dans notre projet, pas dans un but électoraliste comme l’utilise la droite, mais parce que nous avons conscience que les valeurs de la république, liberté, égalité, fraternité, sont indissociables, pour chaque être humain, du besoin fondamental de sécurité.
En ce mois d’aout 2010, le temps politique s’est accéléré. Cette offensive générale, nous n’oublions pas, non plus, qu’elle avait pour but de faire oublier les affaires, avant le grand combat de la rentrée sur les retraites. Dans le calme et la détermination, nous serons du côté des Français qui travaillent, et souvent pour des salaires modestes. Nous serons présents avec un vrai projet alternatif qui permettrait une réforme juste, équilibrée et durable de notre système de retraite.
La campagne électorale de 2012 vient d’être lancée par Nicolas Sarkozy. Qu’il sache que si son agitation et son ton péremptoire ont pu, la dernière fois, laisser penser aux Français qu’il avait une vision pour la France, ce temps est révolu et qu’il sera jugé sur ses actes. Aujourd’hui nous avons face à nous un pseudo réformateur, immobile, qui s’agite sur place….un Chirac en sueur( !), sans stratégie réelle pour la France, si ce n’est celle de garder le pouvoir pour pérenniser la répartition actuelle des richesses !
Quant à nous, nous travaillons, nous développons des idées, des propositions. Autour de nous de nombreux intellectuels sont de retour. Ce sont les idées nouvelles de la gauche qui vont tracer le chemin pour un monde plus juste, mais aussi plus fraternel, plus chaleureux. Nos militants et nos sympathisants sont un formidable potentiel qui ne demande qu’à s’exprimer. Nous avons la volonté et l’énergie nécessaire. Nous devons gagner en 2012, et nous devons gagner parce qu’après 5 ans d’agitation stérile et sans ligne directrice la France et les Français en auront bien besoin !
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