Woerth-Bettencourt : Du pistonnage, des enveloppes... et des broutilles !
On n’en finit plus de l’affaire Bettencourt. A tel point que je ne m’arrête même plus sur les articles liés à ce sujet. Non pas qu’il ne faille pas en parler, mais on en parle beaucoup trop pour ce que cela représente réellement.
Après tout, quelles sont ces misérables sommes dont on parle ? 7 500 euros ? 20 000 euros ? C’est beaucoup pour le français moyen et, me direz-vous, peu importe la somme, ces magouilles sont à condamner. Mais que sont les enveloppes supposées de Mme Bettencourt, le salaire de Christine Boutin, les cigares de Christian Blanc, et même le jet de Joyandet, à côté des sommes pharamineuses qui circulent entre les partis et les Etats sans que quiconque ne puisse même l’imaginer ? Ces sommes, qui découlent des divers arrangements, de ventes d’armes, de bateaux… dépassent « le commun de mortels » comme dirait Alain Soral.
Les malheureuses sommes mise en cause dans les différentes affaires révélées au grand jour par Le Canard Enchaîné ou encore MédiaPart – qui jouent désormais les rôles de grands empêcheurs de tourner en rond – ne sont que des broutilles par rapport au vrai trafic qui existe depuis toujours dans le monde politique. Malheureusement, Le Canard Enchaîné ou encore nous pauvres contribuables sommes bien loin de tout cela.
Dénoncer ces agissements est normal. Mais une fois le Ministre impliqué viré, un autre prendra sa place, et tout recommencera. Pendant que tout ceci occupe l’opinion et le paysage médiatique, d’autres choses, d’autres arrangements bien plus importants ont lieu dans l’ombre de nos futiles préoccupations.
Vous avez dit pistonnage ?
Pour terminer sur un détail, je m’étonne également de la façon dont « l’affaire Woerth-Bettecourt » dévie. Désormais on ne parle plus que de l’éventuelle pression qu’aurait exercé Eric Woerth sur Patrice de Maistre afin que ce dernier face entrer la femme du Ministre à Clymène, la société chargée de faire fructifier la richesse de Liliane Bettencourt. En bref, on s’indigne d’un pistonnage quand le vrai sujet est ailleurs et concerne plutôt le problème du conflit d’intérêt, celui des enveloppes sous le manteau ou des évasions fiscales. Quitte à parler d’autres choses que des gros problèmes, autant que cela reste utile et centré.
Le pistonnage existe depuis longtemps et existera toujours. Lorsque l’on pistonne quelqu’un pour le faire accéder à un poste à haute responsabilité ou une place en politique, il y a là des raisons de s’indigner. Mais quelle importance que M. Woerth fasse entrer sa femme chez l’entreprise qui gère la fortune de L’Oréal ? Que celui ici qui n’a jamais été pistonné, pour un job, un stage, un emploi en intérim, un job d’été… jette la première pierre. C’est bien malheureux toute cette histoire, mais le pistonnage à l’air de focaliser l’attention des média ces jours-ci quand le vrai débat est ailleurs.
Est-ce un moyen d’étouffer l’affaire peu à peu ? De la rediriger vers des futilités comme celles-ci ? Peu importe. La meilleure solution n’est pas de virer Eric Woerth, Christine Boutin, Christian Blanc et j’en passe. La vraie solution ? Faire un grand ménage dans toute cette classe politique (de droite comme de gauche) mondialisée, corrompue, asservie par l’argent et complice d‘un système pitoyable et crapuleux. Mais ça, c’est une autre histoire, bien sûr…
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