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Accueil du site > Actualités > Religions > Adam et Eve : la théorie des relations

Adam et Eve : la théorie des relations

Pourquoi est-ce si difficile de maintenir une relation ? Les kabbalistes disent que tout a commencé avec l’histoire d’Adam et Eve. Voici un cours article à propos de l’âme générale asexuée qui s’est divisée en deux parties, une masculine et une féminine, et à propos de l’égoïsme représenté par le serpent.

Sans aucun doute, c’est le couple le plus célèbre de l’histoire. Beaucoup d’encre a coulé, ainsi que des coups de pinceaux des meilleurs écrivains et artistes dans leur tentative de décrire leur mystérieuse relation.

Elle, est la traîtresse, frivole, qui a priori pousse l’homme à commettre des actes répréhensibles. Lui, « le père de la nation », la vertueuse victime, l’érudit qui a failli en ne réfrénant pas sa têtue de femme qui l’a conduit à succomber au péché de la tentation.

Ou bien une version plus féministe : elle, la chaste et pieuse, pure et méritante, pleine de remords pour ce qu’elle a fait à Adam. Et lui, vulgaire et sans conscience, puni et vengé qui est tombé dans le gouffre en ce jour maudit. Adam, Eve et le serpent - assurément le premier trio romantique de l’histoire.

Alors que s’est-il vraiment passé en coulisses de la plus célèbre histoire d’amour de l’histoire ? Cette ancienne histoire est-elle encore d’actualité à notre époque moderne ? Les kabbalistes affirment que l’histoire d’Adam et Eve (selon sa signification kabbalistique) influence intrinsèquement encore notre vie de couple.

Commençons par le début

D’après la Kabbale, il agit une seule force dans la réalité, qui se nomme « Créateur ». Cette force n’a qu’un seul but : faire le bien - donner avec abondance et engendrer du plaisir. Pour réaliser Sa volonté, Il créa la créature - l’âme générale qui pourra recevoir toute Son abondance. Cette âme est appelée par les kabbalistes « Adam HaRishon » (le premier homme) ou plus simplement « Adam ». D’après la Bible, au début de la création, cette âme « dansait » joyeusement dans le jardin d’Eden, mais à un moment donné, le Créateur décida d’agir.

« L’Eternel Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide à ses côtés.  » (Genèse 2 ; 18)

Bien que le nombre d’interprétations de ce verset soit aussi nombreux que des grains de sable, la signification kabbalistique de la « création de la femme », comme d’habitude, est différente de ce qui est accepté.

A la première étape de sa création, il y a avait une âme générale asexuée, c’est-à-dire masculine et féminine. A ce stade, la situation ressemblait à celle d’un enfant qui vient de naître. Bien qu’elle recevait toute la nourriture nécessaire pour vivre et se développer, elle disposait néanmoins de petits désirs et n’était absolument pas consciente des processus qu’elle était en train de vivre.

Du fait que le Créateur ne pouvait pas réaliser Sa volonté originelle lorsqu’Il créa la créature, et de lui donner tous les plaisirs auxquels Il aspirait, tant que l’âme disposait d’un tout petit désir, et sous développé pour recevoir l’abondance, le plaisir qu’elle ressentait fut donc restreint. Autrement dit, le composant central qui fait avancer les processus spirituels est le désir ardent, le désir de la créature de recevoir l’abondance du Créateur. Sans un tel désir, l’âme ne pourra jamais réaliser le but de la création. Afin de faire grandir le désir de l’âme, le Créateur décide de lui faire emprunter une formation spéciale dans le Palais du Roi et de lui apprendre à recevoir le plaisir.

L’équivalence de forme

Une des lois centrales de la spiritualité s’appelle dans la Kabbale « la loi d’équivalence de forme ». Cette loi détermine que pour être équivalent au Créateur, nous devons ressembler à Ses attributs, cela signifie dans notre approche intérieure de la vie. Dans la mesure où nous parvenons à développer une telle attitude vis-à-vis de la réalité, alors « nous serons sur la même longueur d’onde » et nous pourrons nous remplir de Lumière Supérieure.

Comme nous venons de le voir, dans les relations qui se développent entre le Créateur et la créature au début de la création, le Créateur est bon et bienfaisant et Il ne veut que donner à sa créature, alors que la nature de ce dernier est un désir de recevoir cette amélioration. Pour parvenir à la réalisation du but de la création, et de se remplir de plaisir infini, la créature se doit de combiner deux attributs - l’attribut de réception et l’attribut de don. Pour apprendre ceci à la créature, le Créateur sépare l’âme générale en deux parties distinctes - « moitié masculine » dont l’attribut est le don, et la « moitié féminine » dont l’attribut est la réception. A présent, il existe la partie féminine pour recevoir l’abondance du Créateur, et la partie masculine qui se doit de s’efforcer de ressembler au Créateur. Ce n’est que si les deux parties participent et s’unissent entre elles, qu’elles formeront un récipient commun et parfait dans lequel la Lumière Supérieure pourra briller.

En fin de compte, la femme ne voulait que de l’amour

L’histoire d’Adam et Eve est un très bon exemple avec lequel la sagesse de la Kabbale apporte une nouvelle lumière sur les processus qui nous semblent familiers et elle nous explique que sa signification diffère complètement.

Le récit de « l’arbre de la connaissance » quant à lui, représente les désirs d’Adam et Eve de recevoir du plaisir qu’ils ne sont pas encore en mesure d’utiliser à cette étape de leur processus de purification spirituelle (dans la Kabbale, le verbe « manger » signifie « recevoir la lumière »). La crainte est que comme ils ne sont pas encore prêts, il leur est interdit de recevoir le plaisir sinon ils « retomberont » sous le contrôle de l’égoïsme. C’est pourquoi, il leur a été interdit d’en manger.

En fait, au début, l’interdiction fut respectée victorieusement. Adam ne mangea pas de l’arbre et Eve et lui continuèrent de vivre paisiblement dans le jardin d’Eden. Toutefois le Créateur veut qu’ils avancent dans le processus pour ne pas se reposer sur leurs lauriers, de ce fait, il sollicite le « plus rusé », le « serpent ».

Ici aussi la sagesse de la Kabbale nous oriente vers une vision intérieure de nous-mêmes et elle explique que « le serpent de la Bible » n’est pas le reptile que nous connaissons, mais le « serpent » qui se trouve en chacun de nous - le même égoïsme machiavélique dont nous devenons prisonniers.

Cependant sur le chemin du serpent se tient l’homme et à qui est confié le contrôle du « robinet de plaisir ». Cela signifie qu’Adam et Eve peuvent recevoir la lumière du Créateur uniquement s’ils mettent en équivalence de forme leurs attributs avec ceux du Créateur. S’il en est ainsi, que peut donc faire le serpent ?

Parce qu’il connaît la nature de la partie féminine de l’âme générale, d’Eve, il la persuade de convaincre Adam de goûter aux fruits défendus. Selon la signification kabbalistique, il le convainc de recevoir la lumière du Créateur bien qu’il ne soit pas prêt pour cela. Tel un conseiller matrimonial rusé, le serpent se sert du désir d’Eve de s’unir avec Adam pour une union éternelle et parfaite et la convainc qu’il existe un moyen de recevoir tout le plaisir sans limite, et ce dès à présent. Le serpent murmure machiavéliquement : « Si Adam devient plus judicieux et demande dès à présent le plaisir garanti par le Créateur, même avant qu’il finisse son processus de purification spirituelle, tous deux vous pourrez recevoir tout le plaisir attendu. »

La fin est bien connue. Eve s’adresse à Adam et le convainc de recevoir l’abondance. Adam décide d’essayer de recevoir tout le plaisir sans aucune limite ni considération, et dès l’instant où il s’exécute, ils voient qu’ils ne sont pas encore prêts pour réaliser leur but. Adam et Eve se remplissent en un instant d’un grand plaisir lequel devient plus important que leur connexion avec le Créateur. Il en résulte que leur relation à l’égard du Créateur s’inverse et ils perdent tout contact avec Lui.

Comme conséquence du « péché » ils sont bannis du jardin d’Eden - perdent leur degré spirituel et tombent au niveau matériel appelé « notre monde ». Dans le langage de la Kabbale, ce processus s’appelle le « péché du Premier Homme » ou « la brisure de l’âme du Premier Homme ».

D’après la Kabbale, nos âmes sont des fragments de ces deux âmes originelles - masculine et féminine - et le « péché originel » est la racine de notre réalité - une réalité dans laquelle l’homme et la femme sont coupés, séparés et ne se comprennent pas.

Retour vers le futur

Le processus qui gouverne actuellement la cellule familiale est le résultat direct de la poussée de l’égoïsme humain à notre génération.

« La chose la plus stable dans la vie moderne est l’instabilité » a dit dernièrement le sociologue Pr Oz Almog dans une interview. « On nous oblige à changer toute chose - cela part de notre mobilier jusqu’à notre conjoint, ainsi nous nous habituons à ne pas conserver la confiance, chose qui laisse ses marques également dans la vie matrimoniale. La première étape de la vie conjugale est euphorique puis après un an ou deux, la fatigue apparaît puis l’ennui. Chez les jeunes cela commence plus tôt, ils "jonglent avec les partenaires". Ils zappent leur conjoint lorsqu’ils en ont assez. Les sondages publiés dernièrement appuient cette approche : un couple sur deux divorce en Europe.  »

Papier caillou ciseaux - la solution

Tout d’abord, les conjoints doivent savoir que le serpent se trouve entre eux, comprendre que l’égoïsme destructeur est celui qui les conduit d’échec en échec et détruit leur relation. Cela semble simple, cependant le problème est que la prise de conscience du maudit serpent entre nous comme étant la racine de tout le mal, est immédiatement oubliée, et le sentiment de distance entre les conjoints s’installe à nouveau. C’est pourquoi il est de la responsabilité de chacun d’être constamment vigilant pour faire face continuellement à un égoïsme rusé.

La deuxième étape, les conjoints doivent comprendre que la vie conjugale fait partie d’un plus large processus spirituel, dont le but est d’unir les deux en un seul parfait. Les conjoints doivent aspirer à découvrir l’amour, les concessions et un travail mutuel.

En plus de ces étapes, nous devons comprendre que nous sommes les fragments de différents systèmes et c’est pourquoi tant que nous ne nous efforçons pas de réduire les écarts entre nous dans le cadre de notre monde, nous échouerons.

Nous ne sommes pas égaux dans nos attributs et nous ne sommes pas supposés l’être, mais nous devons projeter de nous compléter et vice versa. C’est précisément ainsi que nos Sages nous ont appelés « Moitié de corps » - pour nous suggérer que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons créer entre nous un récipient spirituel commun. Ce récipient spirituel est représenté par la célèbre phrase « homme et femme, la Shekhina repose entre eux ». C’est précisément l’union spirituelle entre deux fondements différents, qui ont été séparés, qui créera l’harmonie, permettant alors à la force supérieure de se dévoiler entre eux. Les couples qui agissent et qui s’unissent dans un but spirituel commun, construisent entre eux un lien d’un degré supérieur à celui de ce monde. Ils se trouvent déjà à un stade où ils comprennent que le plus beau cadeau qu’ils puissent se faire est un développement spirituel commun. Un processus qui donne à leur vie de couple une signification profonde et authentique.


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11 réactions à cet article    


  • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 31 mars 2008 11:25

    Hola ! Qu’est-ce qui se passe aujourd’hui chez AgoraVox ?

    Nous somme lundi 31 mars 2008 et le comité de sélection des articles nous gratifie de pas moins de quatre articles sur la religion !!! C’est quoi ce complot ?

    • Benoît XVI, chef de guerre
    • La résurrection de lazare dans l’évangile de jean
    • Adam et Eve, la théorie des relations
    • Les 5 soleils Maya

    Il ne manque plus que l’horoscope et un sudoku !


    • Sandro Ferretti SANDRO 31 mars 2008 11:31

      @ l’auteur

      Je ne suis pas un grand herpéthologue, mais il me semble que les serpents sont hermaphrodites, ce qui affaiblit considérablement la portée de votre raisonement sur le tentation .


      • Philou017 Philou017 31 mars 2008 11:44

        @L’auteur

        Belle présentation.

        Cependant, vous employez souvent le terme de ’plaisir’ concernant Adam et Eve, qui peut avoir une connotation un peu péjorative. J’aurais plutôt parlé de ’satisfaction des désirs’.

        @M de Saint-Cyr

        Je trouve que les athées et autres anti-cléricaux notoires ont suffisamment de place sur Agoravox. Je ne vois pas de probleme à ce qu’il y ait des articles ayant une approche spirituelle, si elle n’est pas sectaire. Un peu de hauteur de vue spirituelle ne fait pas de mal.


        • Céphale Céphale 31 mars 2008 12:12

          Cet article est dans le chapitre "religions". Il aurait pu être aussi bien dans le chapitre "étonnant".

           

          La Genèse est une légende.


          • Philou017 Philou017 31 mars 2008 15:48

            Toutes les légendes ont une origine réelle. Les hommes n’inventent pas, ils peuvent magnifier ou travestir.

            Récemment, on a bien découvert des traces du déluge et même de l’arche de Noé.


          • Maximilian_Slade 31 mars 2008 13:03

            A citer la Kabbale, pourquoi ne pas parler de Lilith, la première femme d’Adam et de tout ce qui est relaté avant que Dieu (Elohim dans ce contexte) ne crée Eve ?


            • chmoll chmoll 31 mars 2008 17:35

              L’Eternel Dieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai une aide à ses côtés

              là j’comprend que dalle,ou alors l’aide c’est la branlette sodomie,et pedophilie,pour l’vatican ?


              • Sigma Sigma 31 mars 2008 19:42

                on a retrouvé la mobylette d’Adam et le Scooter d’Eve au pied d’un vieux pommier ...

                ainsi qu’un vieux sac à main en peau de serpent .

                si jamais un spécialiste pouvait nous éclairer ?


                • ledefricheur 4 avril 2008 17:04

                  Bonjour,

                   Un peu court le commentaire et qui ne fait guère élever un débat sur les religions, jusqu’à présent dans l’impasse... Un examen objectif des fragments historiques sauvés du passé, nous permettrait, sans doute, d’envisager l’avenir de l’humanité autrement...

                   Peut-être pourriez-vous vous exercer à une critique constructive - qui tienne la route - en lisant :

                   "De la Farce, aux marrons..."

                   Cordialement.

                  Ledefricheur

                   


                  • PATI 31 mai 2008 15:19

                    Nous sommes donc bien ok, selon la Kabbbale, Adam a Richon a été créé en premier, mais il n’est pas ce qu’il est commun d’appeler un homme ; il est hermaphrodite.... et ensuite, Eva a été créée, non pas à partir l’une des côtes d’Adam A Richon, mais à côté de lui. Ils étaient bien dos à dos : une seule Néchama pour 2 fronts.... il finissent par de faire face..... En fait, Dieu a offert Eve à Adam, et comme Eve est l’amour, il a tout simplement offert l’amour aux hommes....


                    • PATI 31 mai 2008 15:24

                      Et la femme est bien l’égale de l’homme .....

                      (quoi que puissent en penser certains, la femme n’est pas l’obscurité : elle élaire encore plus que l’homme parfois....)

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