« code pénal local », blasphème et intégristes
Après seize jours de présentation au Festival d'Avignon en juillet 2011, une pièce de Roméo Castelluci fut donnée au Théâtre de la Ville à Paris du 20 au 30 octobre 2011. A cette occasion, ce théâtre fut mis sur le devant de la scène plus qu'à l'accoutumée. Sul concetto di volto nel figlio di Dio. (Sur le concept du visage du fils de Dieu), pour quelques intégristes, était jugée blasphématoire et occasionna de nombreux incidents.
Le 14 et 15 novembre 2012, c'était au tour du Théâtre du Maillon de Strasbourg de présenter la pièce.
S'en était trop pour des intégristes religieux : une association (association Avenir de la Culture qui se présente comme un « ...rassemblement des Français de tous horizons soucieux de lutter contre la dégradation morale et culturelle des médias, notamment la télévision ») a porté plainte le 13 novembre 2012 auprès du procureur de la république pour « prévenir le délit de blasphème ».... « sur le fondement de l'article 166 du Code Pénal Local ».
En République le délit de blasphème n’existe pas.
Il n'existe pas, mais mais il sévit encore dans les trois départements d'Alsace-Moselle, survivance issue du droit pénal allemand, ce que confirma un ministre de l'intérieur en juin 2006 : « Par décret du 25 novembre 1919, ont été maintenues à titre provisoire en Alsace-Moselle les dispositions du code pénal local relatives à la protection des cultes (article 166 relatif au blasphème et article 167 relatif au trouble à l'exercice des cultes). L'article 166 dispose que « celui qui aura causé un scandale en blasphémant publiquement contre Dieu par des propos outrageants, ou aura publiquement outragé un des cultes chrétiens ou une communauté religieuse établie sur le territoire de la Confédération et reconnue comme corporation, ou les institutions ou cérémonies de ces cultes, ou qui, dans une église ou un autre lieu consacré à des assemblées religieuses, aura commis des actes injurieux et scandaleux, sera puni d'un emprisonnement de trois ans au plus »...
Ainsi, les convictions religieuses n’auraient pas le droit d’être moquées ou tournées en dérision et rien pour y parvenir ne serait plus efficace que de créer la confusion entre le respect de la liberté de croire et le respect des croyances, afin de remettre en cause la stricte indépendance de la loi commune pour y substituer un droit en faveur de la foi particulière à certains.
Une nouvelle occasion de demander l'abrogation de cette exception juridique sur le territoire de notre République laïque.
Léon
et déjà... : http://www.laicite-republique.org/l-alsace-et-la-moselle-ne-veulent.html
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