Croyants contre Athées, Musulmans contre Chrétiens... Halte aux pinailleries inutiles
Argumenter de l'originalité du livre est une ineptie.
En parcourant ce site, et quelques autres, je tombe régulièrement sur des tribunes nous démontrant, avec des arguments plus ou moins sérieux que le Livre (la Bible, la Torah ou le Coran) est un plagiat, une longue liste d'emprunts d'autres ouvrages plus anciens.
Force m'est de constater que ces articles sont presque toujours conçus pour nuire, plus que pour éclairer, parfois par pur militantisme athée et parfois par antagonisme religieux (dénigrer l'Autre religion).
Il me faut bien le dire ici, une fois pour toute, c'est l'argument le plus inepte et le plus incohérent qu'on puisse opposer à un texte religieux !
Par nature, un texte religieux n'est pas un "essai" ou un roman prétendant au titre d'oeuvre et encore moins d'oeuvre originale.
Un texte religieux est, dans la plupart des cas, et dans le cas de trois livres suscités en particulier, la retranscription d'une tradition orale vieille de plusieurs siècles et n'appartenant pas à un auteur, mais à une culture, une religion tout entière.
D'une part, la notion de plagiat, au sens d'une reproduction sans autorisation de l'auteur, n'a aucun sens les concernant et n'a, tout simplement, pas lieu d'être.
D'autre part, le reprise d'éléments des textes les plus anciens par les textes les plus récents s'inscrit dans l'enrichissement d'une tradition multiséculaire. Cette inclusion des textes anciens relève de la filiation et non de la reproduction.
En effet, chacun de ces livres se conçoit comme une contribution additionnelle à la transmission d'un message, divin en l'occurence, mais surtout pré-existant.
Que l'on croie en Dieu ou pas, qu'il s'agisse d'un message divin ou pas, il n'en reste pas moins que ces textes sont les mythes fondateurs de deux ou trois civlisations. "C'est pas rien !"
Discuter la véracité historique de ces mêmes textes est également une ineptie.
Toujours sur différents sites, je croise les textes de joyeux "plieurs de confettis en quatre" qui s'évertuent à démontrer la véracité historique de ces textes, ou au contraire à la battre en faux.
Je vais d'abord m'adresser au athées.
Si vous ne croyez pas en Dieu, vous ne croyez ni aux prophètes, ni aux miracles et ses trois livres sont, au mieux un mythe à vocation "éducative" (donner aux peuples sous-développés du bulbe quelques règles simples pour ne pas s'entretuer à tout bout de champs) soit, au pire, un vaste ramassis de conneries.
Dés lors, que vous importe qu'un quidam nommé Moïse ait réellement existé ou pas ? Que vous importe qu'un Rabin du nom de Yoshua ait côtoyé le Grand Ponce Pilate et n'ai même pas eu la présence d'esprit de lui demander un Selfie ? Que vous importe qu'un Berger inculte soit passé par la Mecque ou par Médine ?
A quoi bon tenter de mettre en faute les livres, sachant que, de toute façon, la Religion est avant tout affaire de Foi et que tous vos arguments, même répétés ad libitum, ne changeront pas d'un iota les convictions des croyants ?
Le mythe en tant que tel n'en reste pas moins respectable en tant que mythe fondateur d'une civilisation.
Je vais ensuite m'adresser aux croyants.
Le Créateur existe, que vous l'appeliez Dieu, Allah ou Yavé. Vous en avez la conviction.
Pourquoi vous fatiguer à essayer de trouver des correspondances historiques ?
Dieu a envoyé l'illumination à divers prophètes pour accompagner et guider ses ouailles sur le chemin qu'il a choisi pour elles.
L'élément fondamental de la croyance en ce Créateur, tel qu'il est décrit dans ces trois livres, est la Foi.
Pour que Dieu puisse "séparer le bon grain de l'ivraie", il doit nous laisser choisir.
La Foi n'existe que par le libre arbitre. Je choisis de croire, car si Dieu m'imposait la Foi, je n'aurais aucun mérite à croire.
La Foi n'existe que par le doute. Je crois malgré le doute, car si Dieu ne laissait aucune place au doute, je n'aurais aucun mérite à croire.
Dés lors, le texte n'a pas besoin d'être historiquement vrai... il devrait même plutôt ne pas être totalement historiquement vérifiable, histoire (justement) de laisser place au doute.
Si Dieu est Dieu, il peut tout aussi bien avoir effacé toute trace historique de son prophète il peut tout aussi bien avoir brouillé les pistes, juste pour éprouver notre Foi.
Il aurait pu enterrer des Os de Dinausore, ou réellement, créer les Dinausores avant nous, rien que pour éprouver notre Foi.
Il pourrait même avoir inspiré un mythe, historiquement faux de bout en bout, mais qui serait approprié pour nous montrer la voie sans pour autant nous contraindre à la suivre. Le message n'est resterait pas moins celui de Dieu.
De la divergence des rites et du respect de la lettre.
Là, je ne m'adresse plus qu'aux croyants, athées vous pouvez zaper :-).
Je pourrais, dès demain, me faire appeler Mohamed ou Rachid, pratiquer le Ramadan, m'agenouiller à la mosquée, réciter la prière, m'asbtenir de manger du porc, crier haut et fort qu'Allah est le seul Dieu et que Mahomet est son prophète... et pour autant, en mon fort intérieur, ne croire ni en Allah ni en son prophète Mahomet.
Je pourrais tout autant, ne pratiquer aucun des ces rites, ou en pratiquer d'autres et croire sincèrement en ce même Dieu en mon fort intérieur, que je le nomme Allah, Yavé ou Dieu.
Tant que la télépathie n'existera pas, seul Dieu pourra juger de la sincérité de ma Foi et quiconque prétendra le contraire n'est au pire qu'un escroc ou au mieux un fanatique.
La question fondamentale à se poser c'est : "A quoi servent les rites ?"
Pourquoi dois-je faire Carême (s'il existe encore un chrétien qui le fait) ?
Pourquoi dois-je faire Ramadan, Sabbath... ?
J'imagine mal Dieu dans son infinie sagesse, mettre au même plan "Tu ne tueras point" et "Tu récitera vingt Je vous salue Marie".
Il faut donc distinguer dans le Livre, ce qui relève de l'éthique (le bien, le mal), des principes et du rite.
Les principes : Je suis votre Dieux. Croissez et Multipliez. Aimez vous les uns les autres.
L'éthique : Tu ne tueras point, tu seras charitable, tu ne commettras pas l'adultère, ...
Les rites : Pas de viande le vendredi, pas de porc, mange Kasher, prie vers la Mecque, ...
Concernant l'éthique, à part deux ou trois absences (genre tu n'accapareras pas les richesses, tu ne profiteras pas de la faiblesse de ton prochain pour l'exploiter, tu ne harcèleras pas ta secrétaire...) on peut tous être d'accord, même les athées.
Concernant les principes, c'est Dieu, ça se discute pas !
Concernant les rites : il sont nécessairement liés à un environnement (vas trouver La Mecque dans la galaxie d'Andromède, vas t'agenouiller pour prier en apesanteur...).
Les rites sont là pour nous aider à manifester notre Foi, pour nous aider à l'affermir, pour nous "donner une routine" quand nous sommes assailllis par le doute, mais le rite n'est que l'instrument de la Foi, il ne doit pas en devenir le Maître.
Quel que soit le livre que mon peuple a reçu en héritage, je n'aurais pas l'orgueil de le croire meilleur que les autres. Je ne chercherais donc pas à imposer mon rite aux autres peuples.
Quel que soit le livre que Dieu m'a offert à travers ma culture et mon héritage, j'honorerai le présent qui m'a été fait et j'en appliquerai le rite, autant que je le pourrai, par respect et par Amour pour Dieu et aussi pour m'aider dans les moments difficiles.
S'il est un élément du rite que je ne peux appliquer, dés lors que c'est à mon corps défendant et que ce n'est ni par complaisance, ni par vice, ni par fainéantise, alors je ne faillis pas à Dieu.
Si je choisis de ne pas respecter un rite, parce qu'il me semble inapproprié ou inadapté aux circonstances, je ne faillis peut-être pas à Dieu. A moins que je ne commette là le péché d'orgueil en me croyant assez "malin" pour décider seul quel rite je peux pratiquer ou pas ?
Que penser alors de tous ceux qui veulent imposer aux autres, leur certitude, leur rite, appliqué à la lettre ?
Qu'ils n'ont rien compris au message de Dieu, car le rite n'est rien sans la Foi sincère.
Or, La Foi est une affaire strictement privée entre Dieu et chaque individu.
Le rite, dés lors qu'il est rendu obligatoire, ne relève plus de la Foi mais de l'Oppression.
Si le rite est imposé par le "plus grand nombre", il relève l'ordre social : on fait tous pareil pour pouvoir vivre ensemble. On respecte des règles communes pour vivre en société et le rite n'est alors qu'un ensemble de règles culturelles, une tradition.
On ne respecte alors plus le rite pour obéir à Dieu ou pour l'honorer, mais pour être "comme les autres", pour ne pas être "mal vu", pour s'inscrire dans une structure sociale à laquelle on veut ou croit appartenir.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que chacun des Prophètes, en son temps, a d'abord défié la structure sociale et brisé le rite en tant que "carcan social". Il n'avait pas besoin du rite comme "support" puisqu'il recevait directement l'illumination divine.
Si le rite est imposé par un "petit nombre", par la menace, par la force des armes, par la menace de l'anatème, par le terrorisme, alors il relève de la Dictature. Et il n'est plus que la manifestation de l'oppression.
Mais alors, peut-on interroger, peut-on questionner le livre ?
Bien sûr !
Celui qui ne doute pas, qui ne remet pas en cause l'enseignement qui lui est transmis, celui là ne saura jamais si ce qu'on lui a dit se trouve réellement dans le livre.
Ne pas douter, c'est le meilleur moyen de se faire embrigader par un faux prophète.
Mais il ne faut pas non plus se perdre ou se complaire dans le questionnement.
Se demander "quel est le sexe des anges ?" ne sert à rien, c'est juste un moyen de satisfaire son orgueil, de se croire plus malin que les autres.
Se demander ce qui relève de l'anecdote et se qui relève du Message, ça c'est utile pour un croyant !
Pour pouvoir éconduire ceux qui voudraient pinaller sur des sujets anecdotiques.
Pour pouvoir se recentrer sur les vraies valeurs portées par ces textes.
Que Marie ait été Vierge ou pas, cela changerait-il le Message de Jésus ? Non ? Alors pas la peine de poser la question ? On s'en fout !
Se demander réellement ce que signifie "Tu ne voleras point", et TOUT ce que cela implique, ça sert à quelque chose.
Alors oui, on peut interroger le livre.
A ce titre, je dirais que pour être un bon croyant, il faut étudier le Livre, pas l'apprendre par coeur.
Pour Rachid (il se reconnaîtra), c'est bien de connaître les versets du Coran par coeur... Mais si tu les comprends pas, ça sert à rien !
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