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Accueil du site > Actualités > Religions > En finir avec le fondamentalisme

En finir avec le fondamentalisme

Jamais depuis le Moyen Age, les fondamentalismes ne se sont aussi bien portés à travers le monde. En s’adaptant parfaitement à une société mondialisée et en réseau(x), des mouvements jusqu’alors marginaux sont parvenus à s’imposer comme quasi dominants dans les média, régentant l’actualité à défaut de pouvoir contrôler le pouvoir réel. Un noyau d’initiés suffit désormais à animer des multitudes soigneusement maintenues dans l’ignorance grâce à une propagande efficace déclinant une idéologie simpliste autour d’une caricature de religion. L’argumentaire passe d’autant plus facilement que cette multitude subit au quotidien des injustices flagrantes, la moindre illusion d’espoir rendant plus supportable la misère absolue.

Ces phénomènes ne datent pas d’hier, mais la frustration a été récemment exacerbée par de trop nombreux espoirs déçus. Par incurie parfois, mais souvent aussi par le torpillage systématique des rares initiatives de résolution, ou encore l’élimination méthodique des rares personnes susceptibles de concrétiser un mince espoir de réconciliation. Ce n’est pas un hasard si Yitzak Rabin en Israël et Ahmed Chah Massoud en Afghanistan ont été assassiné par des courants supposés partager la même religion : le principal ennemi d’un fondamentaliste c’est le modéré dans ses rangs, certainement pas le fondamentaliste d’en face. Car le fondamentaliste d’en face, c’est le miroir qui renvoie de lui aux yeux du monde une image encore plus grande et plus belle. A eux deux, les fondamentalistes se faisant face captent toute la lumière, masquent leur desseins obscurantistes, et focalisent leurs rayons pour réduire en poussière tout ce qui ose bouger dans leur terrain de jeu commun...

Le coup d’envoi de la ligue mondiale nouvelle formule a été donné par Osama Ben Laden le 9 septembre 2001. Il n’en était certes pas à son coup d’essai mais, cette fois-ci, il savait à quel genre de "wi(l)d receiver" il avait affaire : un "born again Christian" proche des cercles les plus fanatiques, comme ces fous furieux qui soutiennent les fondamentalistes israëliens dans l’espoir de déclencher la guerre finale supposée provoquer le retour du Christ... un homme qui se présente comme le simple exécutant de la volonté divine, inscrivant dès le départ son mandat sous le signe de la théocratie.

L’accusé de réception n’a pas traîné : dès son premier discours suivant l’attentat, George W. Bush a lâché le signal que tous les islamistes attendaient, et que les fondamentalistes chrétiens appelaient de tous leurs voeux ; le mot "croisade".

On peut critiquer Bush sur de nombreux points, mais pas sur sa stratégie à l’international. Le bourbier et la partition de l’Irak, l’avènement d’un illuminé en Iran, le sinistre remake de la partition Pakistan-Bangladesh en Palestine ou le renforcement des extrémistes en Israël ne constituent pas des échecs mais des succès éclatants. Car George W. Bush n’a pas agi en président des Etats-Unis dans l’intérêt de son pays, ni même en Républicain dans l’intérêt de son parti, mais avant tout en fondamentaliste dans l’intérêt du fondamentalisme. Et donc des fondamentalismes.

Ce commandeur des crédules a ainsi permis à des courants pour le moins alternatifs d’étendre durablement leurs congrégations sur l’ensemble du territoire américain et en particulier en son coeur, dans les régions en forte croissance démographique. Bush a également prêché par l’exemple en s’attaquant aux piliers de la démocratie au plus haut niveau de l’Etat : la justice, la science ou l’éducation ne doivent pas faire obstacle à l’avènement d’une authentique théocratie. Au niveau international, il aura systématiquement cherché à s’affranchir de toute contrainte ou interdépendance, à rendre caduques les accords de toute nature (de Kyoto à Genève), à vider de leur sens les véhicules de la communauté internationale (l’ONU, bien sûr, mais même l’OMC en lui substituant une raffale sans précédent d’accords bilatéraux de - plus ou moins - libre échange)...

Le maintien d’un état permanent de guerre et de terreur est essentiel pour le fonctionnement de la propagande et l’affirmation d’un pouvoir faisant parfaitement écho au grand Satan d’en face, qualifié par un habile effet de miroir d’islamo-fascisme. Les amis de Bush doivent toutefois lui conseiller régulièrement de ne pas trop en faire dans le maniement de l’épée : d’accord pour supprimer des ennemis communs, du menu fretin et des petites frappes élevées au rang de martyr par la propagande, mais attention à ne pas décapiter tout le monde... C’est d’abord Ben Laden qui lui rappelle que son ennemi n’est pas le peuple américain mais les musulmans corrompus par les infidèles, puis Mahmoud Ahmadinejad qui lui écrit pourquoi tant de haine ? nous avons tant de choses en commun dans notre approche de la foi...

Certes, les Américains ont sanctionné le sanctifié de la Maison-Blanche, mais essentiellement sur son bilan militaire, et la victoire démocrate de 2006 demande confirmation. En attendant, les fondamentalistes US sont enfin montrés du doigt, et deviendraient presque moins fréquentables : aucun candidat cherchant leur soutien ne prendra le risque d’un coming out trop marqué... La déroute irakienne a par ailleurs provoqué le divorce neocons - theocons : ce sont les "religieux" de la Maison-Blanche qui avaient vendu la guerre aux néocons, qui l’avaient à leur tour vendue aux grands lobbies économiques... ces derniers s’étaient alors logiquement retournés contre leurs vendeurs en constatant les vices cachés.

Le poids des fondamentalistes demeure cependant... fondamental. Et démocrate ou républicain, aucun candidat à la présidence en 2008 ne voudra se les mettre à dos.

Une chose est sûre : Bush ne sera pas réélu, le mouvement a besoin de nouveaux leaders pour poursuivre la croisade.

Si Benoît XVI peut difficilement incarner l’avenir, il a déjà prouvé sa capacité à relayer le témoin sur quelques précieux mètres. Et en dépit des apparences, ce théologien possède lui aussi un sens aigü de la communication. De sa "malheureuse gaffe" de Ratisbonne, le commun des mortels n’aura retenu que la citation d’un texte critique envers Mahomet (Controverse de Manuel II Paléologue relative à la violence dans l’islam), mais il ne s’agissait-là que de la caisse de résonnance généreusement offerte aux prêcheurs radicaux derrière le "miroir d’en face". Le coeur de son message résidait dans la primauté de la religion sur la raison. La profession de foi d’un fondamentaliste à l’attention de fondamentalistes, discrètement formulée par un érudit à l’attention d’érudits... et au passage, une authentique bénédiction urbi et orbi accordée à ces révisionnistes de la science qui prônent l’imposture du créationnisme et de l’intelligent design.

Tout ceci quelques jours après avoir réhabilité les traditionnalistes jusqu’ici considérés comme déviants et archaïques. Et quelques jours avant de rendre visite à la Turquie, cette clef de voûte de la laïcité au carrefour de l’Orient et de l’Occident, cette pierre que tant de fous souhaitent faire tomber, cette pierre sur laquelle tant de fous veulent construire leur caricature d’église...

Le fondamentalisme se nourrit du fondamentalisme et pour imposer des idées radicales, il n’est de meilleur allié qu’une idéologie radicale rivale. Les modérés sont trop longtemps restés silencieux et il est temps de faire tomber les miroirs et les masques, d’exposer les manoeuvres destinées à miner la société dans son ensemble et dans toutes ses composantes, d’exiger des représentants du peuple un engagement formel sur leur respect des principes de la démocratie. Il ne s’agit surtout pas de s’engager dans une contre-croisade, une chasse aux sorcières, ou d’interdire la religion pour satisfaire les ayatollahs de l’ultra-laïcité mais au contraire d’ouvrir les bras aux autres, de faire triompher le respect, la tolérance et surtout la transparence.


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18 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 3 juillet 2007 14:51

    A Florentin, vous demandez «  » un petit exercice de définition.«  » Croyez-vous que lorsqu’on dénonce les staliniens de tous bord il est nécessaire de faire un distinguo entre bolchevisme et nazisme ? Un tel distinguo nul ne saurait mieux le faire que les fondamentalistes eux-mêmes. Ce n’est vraisemblablement pas l’orientation de notre ami stéphanemot.


  • stephanemot stephanemot 3 juillet 2007 19:40

    @ Florentin

    Par fondamentalisme, j’endends un mouvement s’autoproclamant infaillible et cherchant à imposer ses vues à l’ensemble de la société, à la contrôler.

    Par ailleurs, je m’efforce justement d’éviter le manichéisme dans lequel on souhaite nous enfermer (noir ou blanc, us vs them, good vs evil*...). Le monde est bien plus complexe, riche en diversité. Personne n’est exempt de reproches (surtout pas nous, anciennes puissances coloniales), c’est bien pour cela que les idées extrêmes parviennent à s’imposer.

    La violence n’est pas tolérable et la guerre contre le régime Taliban s’inscrivait bien comme une réponse militaire pertinente au 9/11. Mais la réponse au terrorisme ne peut être que militaire : à la source, ce sont l’injustice et à la misère qui doivent être éradiquées. L’espoir afghan a par ailleurs été torpillé par la diversion irakienne.

    * un terme d’ailleurs clef dans le discours « baptême du feu » de Gordon Brown


  • Francis, agnotologue JL 5 juillet 2007 11:29

    stephanemot vous écrivez : «  »Mais la réponse au terrorisme ne peut être que militaire«  ».

    Vous voulez dire, je pense : « Mais la réponse au terrorisme ne PAS être (que) militaire. » ?

    GWB a dit : « le terrorisme est là pour durer, et nous le combattrons jusqu’au bout ». En somme, GWB a fait une déclaration de guerre permanente aux nations occidentales, je dis bien occidentales.

    Mais ceci sort du cadre de cet article.


  • dom y loulou dom 5 juillet 2007 12:59

    Florentin, vous tournez autour du pot, l’article est limpide et les « victoires »de Bush c’est de l’ironie je pense, assez réussie, non ? De voir que les fondamentalistes s’alimentent ensemble contre toute raison et bon sens logique allant interdire l’intelligence à leurs ouailles sou prétexte de sagesse divine inatteignable et interdite est propre à l’obscurantisme et Stephanemot nous explicite très bien les processus à l’heure actuelle, vos phrases savantes ne peuvent cacher un attrait irrésistible pour le fondamentalisme. Je me trompe ?

    De tous temps la liberté d’expression, par exemple, fut une notion sacrée pour les individus, une notion de la substance de l’origine des êtres, notion essentielle pour la bonne cohabitation des AOM (je trouve cette appellation vraiment plus agréable que 2hommes" excluant les femmes de l’humanité de fait, encore un beau travail de sape des fondamentalistes. Mais la liberté d’expression est jugée hérétique par les fanatiques de tous acabits puisqu’elle met en cause la notion d’initié et d’abruti, chacun a son angle de vue, son point de perception et plus il y en a , mieux celà vaut pour un passioné du vivant.

    Les religions fanatiques ont toujours essayé de réduire l’utilisation du raisonnement des citoyens pour enraciner leurs institutions principalement axées sur la peur au lieu de l’amour des êtres et on ne peut que constater avec l’auteur, tristement, que cette plaie est si déployée sur tous les continents encore aujourd’hui et sans doute jusqu’à la fin des temps puisque c’est leur but.

    Trop nombreux sont toutefois ceux qui attribuent l’explicitation d’une vérité au soulèvement de résistances chez des décervelés qui n’ont comme but sociétal que de se taper dessus et de faire taire des oppositions à leur incurie, car il n’y a pas d’autre mot pour le fondamentalisme fanatique, les croyances erronées ne pouvant être guéries puisque leurs tenants les tiennent pour des bastions éternels, aucune place chez eux pour faire évoluer leur regard.

    Donc oui, Gog et Magog se tiennent les mains d’un pôle équatorial à l’autre pour se conforter ensemble que tout doit être ravagé puisque c’est écrit dans leurs saints textes... qu’ils ont quand même soigneusement amputés de toutes références à la nécessité des êtres de se cultiver et d’apprendre du monde, des égos très énormes donc qui ne supportent pas d’apprendre tant ils veulent être les enseinants... armés s’il- le faut... pauvres de chez les pauvres, en guerre contre l’amour-même de la divinité universelle, la mort intérieure est le mauvais fruit chéri par les trois singes, ils sont comme les fanatiques des trois religions du Livre, pris en otage par des siècles de gommages, de raturages, de transcriptions frauduleuses, de distorsions de vérité, d’élimination méthodique de toute référence au fait que nous VIVONS au SEIN-MEME de la divinité, en nous bassinant avec l’après-vie comme s’ils le connaissaient.

    Les fanatiques détournent les êtres de là où la divinité les a placés, dans le vivant, le lieu de tous les apprentissages, rien n’indique dans la nature qu’il faille croire quoi que ce soit, avoir la foi dans l’amour oui, tout y amène, mais le regard qui ne cherche pas l’amour... comment peut-il le voir ? smiley


  • stephanemot stephanemot 8 juillet 2007 13:06

    @jl

    merci pour relever le potentiel contre-sens. la reponse ne doit pas etre uniquement militaire.


  • ZEN ZEN 3 juillet 2007 13:31

    Bonjour, Stéphane

    Trés bonne mise au point

    « Le maintien d’un état permanent de guerre et de terreur est essentiel pour le fonctionnement de la propagande et l’affirmation d’un pouvoir faisant parfaitement écho au Grand Satan d’en face, qualifié par un habile effet de miroir d’Islamo-fascisme. »

    c’est bon aussi pour Général Electric et toutes les industries de la mort qui gravitent autour du Pentagone...


    • Francis, agnotologue JL 3 juillet 2007 14:49

      à Stéphanemot, beaucoup d’idées dans ce texte. Ce n’est pas une critique, mais cela nuit peut-être un peu au message.

      cdt


      • bersace bersace 3 juillet 2007 15:20

        Salut,

        Tu pouvais aussi sortir l’exemple de Chavez qui sort le Grand Satan américain en ce moment même pour « maintenir » la révolution permanente. La différence entre la révolution communiste de Chavez et la revolution Islamique des Ayatollah d’Iran n’est que dans l’idéologie utilisé, ça reste du fondamentalisme.

        Parcontre, visiblement tu n’a pas bien compris ce que voulait dire Benoît XVI à Ratisbonne. Il n’a pas définit la « primauté » de la religion sur la raison. Il a justement démontré que mettre en opposition religion et raison est un non sens qui conduit au fondamentalisme ! C’est justement là qu’il prend l’exemple d’un Islam emporté par la folie guerrière de la Djihad (du VIIIe au XVIIIe siècle), exemple parmi d’autres.

        Ou est l’idéologie guerrière de Benoît XVI ? « Le pape ? Combien de divisions ? » ! Benoît XVI propose une réflexion et un combat d’idée. Il argumente contre le relativisme, contre le laïcisme, contre le fondamentalisme, pour une recherche authentique de la vérité, pour la paix, pour le respect du sacré et pour la foi de chacun. Bref, le boulot d’un pape et pas d’un dictateur construisant son pouvoir grâce à une idéologie (ou alors, il se plante méchamment).

        Cordialement, Étienne.


        • stephanemot stephanemot 4 juillet 2007 11:37

          @bersace

          Le discours de Ratisbonne est particulierement subtil. Le refus de la negation de la science, l’appel au dialogue des religions, tant d’autres points semblent aller dans le bon sens... Je suis par ailleurs favorable a un renouveau de la theologie au sens ou le debat a ete souvent escamote, comme le constatent actuellement les modernisateurs de l’Islam, par exemple.

          Je m’inquiete cependant de la reconstitution d’une boite a outils a multiple tranchants, comme le retour de la theologie au coeur de l’universite, du religieux au coeur du dialogue des sciences, des religieux eux-meme au coeur de la societe civile. C’est une premiere etape non suffisante mais necessaire a bien des desseins plus ou moins intelligents.

          PS : le jeu de ping-pong Chavez-Bush releve d’un autre sport... et la revolution bolivarienne plus du populisme corrompu que du communisme stalinien. On retrouve cependant des travers comme l’etouffement de la contradiction et le triomphe de la propagande.


        • non666 non666 4 juillet 2007 11:55

          Je ne crois pas que ce soit dans l’islam qu’il y a la reference a une race des seigneurs, meme de droit divin...

          Un musulman pourrait il confirmer que l’Islam n’est pas un concept elitiste, mais un un concept a vocation universel ?

          Or l’Elitisme et l’universel sont bel et bien les deux branches opposées de toute structure humaine .

          Le national socialisme , en restreignant son groupe aux seuls « aryens » est bel et bien une vision elitiste de sa gestion humaine.

          Quelqu’un pourrait il me rappeler quelle religion monotheiste restreint son champs a une seule ethnie ?

          Et oui, quand on lance un boomerang, on risque de se le reprendre dans la tronche .


        • Fares 3 juillet 2007 22:16

          @ l’auteur : Excellent article !!! « des mouvements jusqu’alors marginaux sont parvenus à s’imposer comme quasi dominants dans les média »

          « Ce n’est pas un hasard si Yitzak Rabin en Israël et Ahmed Chah Massoud en Afghanistan ont été assassiné par des courants supposés partager la même religion : le principal ennemi d’un fondamentaliste c’est le modéré dans ses rangs, certainement pas le fondamentaliste d’en face. »

          Tout à fait d’accord avec ces deux extraits. A mon sens, le conflit Israelo-Palestinien illustre tout à fait ce que vous dites. C’est tout à fait révélateur de voir que des initiatives pacifiques sont totalement absentes du paysage médiatique. Par exemple : http://souk.zeblog.com/217460-one-voice-movement/

          @ bersace : La révolution de Chavez n’a rien de communiste. Etes-vous certain de maitriser les concepts que vous essayez d’utiliser ? On a dit beaucoup de choses sur Chavez... Beaucoup de contre-vérités. Attention à ne pas vous égarer en chemin : http://souk.zeblog.com/210876-censure-a-la-chavez-retour-sur-une-campagne-d-39-intox-a-la-francaise/

          @ Thierry JACOB : Diriez-vous que la religion chretienne est totalitaire ? Diriez-vous que la religion juive est totalitaire ? Pourriez-vous expliciter les points communs qui, selon vous, conduisent à rapproche : fascisme, nazisme, stalinisme et islam ? Pourriez-vous également expliciter en quoi Adolf Hitler et Ahmadi Nejad sont similaires ?


          • dan 6 juillet 2007 18:01

            L’Islam fait référence à l’Oumma, la « meilleure des communautés » ce qui est l’analogue au « peuple élu » des juifs et la « race des seigneurs » des nazis.Quant aux catholiques il y a le « en dehors de l’Eglise point de salut » qui heureusement n’a plus cours depuis le concile Vatican II.---------La prétention à la domination temporelle universelle des religions croyancières dogmatiques est encore plus dangereuse en principe que celle des idéologies athées car elles ont ce caractère sacré et absolu par assimilation à la volonté divine que n’ont pas celles-ci et qui empêche toute critique rationnelle,toute remise en cause et toute évolution possible par dogmatisme et absolutisation des croyances.D’autre part,ceux qui commettent des exactions criminelles(tuerie,massacre,génocide)sont absous par leur religion,n’éprouvent pas de culpabilités mais au contraire se sentent confortés par la voix divine.Le catholicisme a renoncé à cette domination temporelle en acceptant en principe et en théorie l’autorité de la raison dans le domaine terrestre,rejetant dans sa doctrine même l’idée de « religion du Livre » et en se basant sur les paroles et les actes de son prophète fondateur qui a rejeté tout au long de sa vie toute ambition terrestre comme le de multiples épisodes de sa vie ,en particulier lors de la tentation dans le désert par le Diable qui lui demande de l’adorer en échange de toutes les royaumes avec toutes ses gloires et ses richesses,échange rejeté, catégoriquement par Jésus.Ce qui n’est pas malheureusement le cas pour les autres religions monothéistes et du néoprotestantisme.


            • acha.qandisha 10 juillet 2007 13:05

              « Le terme fondamentalisme désigne l’attachement strict à une doctrine précise, religieuse ou autre. Il est donc essentiellement synonyme d’intégrisme ». Vouloir en faire l’attribut exclusif de l’islamisme relève de la mauvaise foi et de la manipulation intellectuelle. Le mouvement judaïque hassidique est fondamentaliste, tout comme le sont certaines tendances dans le catholicisme ou le protestantisme.


              • stephanemot stephanemot 17 juillet 2007 12:34

                @dan

                Ne comptez pas sur moi pour entrer dans le jeu du comparatif des religions.

                NB : l’Oumma représente au départ la communauté musulmane au sens large et donc neutre. elle ne prend un sens politique que sous certains avatars, comme le parti oumma soudanais.

                @acha.qandisha

                C’est justement le coeur de mon argumentaire : je renvoie dos à dos les différents fondamentalismes qui ont pour véritables ennemis les modérés dans leurs propres confessions, et se renforcent mutuellement.

                Jusqu’à la caricature parfois, comme ces fanatiques islamistes cherchant la guerre pour provoquer la venue du Mahdi face à des fanatiques chrétiens cherchant la guerre pour provoquer le retour du Christ alliés à des fanatiques juifs sous prétexte qu’Israël est supposé porter leur espoir dans ce conflit final. Bienvenue au XXIe siècle...


              • dan 19 juillet 2007 21:42

                à l’auteur-------------------------------------------------Vous pouvez nier de manière abstraite qu’il y a une différence sur le plan théorique de la doctrine et des principes théologiques entre le catholicisme et les autres religions monothéïstes par des affirmations purement gratuites sans aucune justification concrète,mais les faits sont là irréductibles à tout sophisme,il faut être de mauvaise foi pour ne pas voir des différences doctrinales et théologiques entre ces différentes religions.Je répète que le catholicisme a rejeté officiellement et solennellement la notion de religion du Livre,en clair il affirme que les différents livres sur lesquels il se repose ou fait référence sont des livres créés et écrits par des humains et peuvent être étudiés sous l’angle de l’histoire,et d’autre part met en équivalence la raison divine et la raison humaine dans tout le domaine terrestre comme l’a confirmé à nouveau Benoit XVI dans son fameux discours de Ratisbonne.La doctrine catholique condamne le biblisme et le fidéïsme comme des perversions ou déviations religieuses,péchés commis par le protestantisme,il n’y a donc aucune ambiguïté là dessus.-------Par contre tous les courants officiels de l’islam dit modéré croient que le Coran est un livre divin créé et écrit par Dieu lui-même,c’est la doctrine théologique du Coran incréé(en opposition avec la doctrine du Coran créé des moutazilites du VIIIè siècle) directement descendu du ciel et donc tous ses écrits sont des paroles d’Allah intangibles et anhistoriques qui ne peuvent être changées.C’est là le fondement des religions du Livre.


                • cdub 2 août 2007 15:03

                  « Une chose est sûre : Bush ne sera pas réélu » [...] parce que la constitution américaine n’autorise qu’un seul renouvellement de mandat !

                   smiley


                  • fouadraiden fouadraiden 2 août 2007 15:18

                    c’est très gentil tout ça.

                    mais j’ai un mal fou à m’expliquer le désastre irakien par la rengaine fondamentaliste,à moins de supposer que les fondamentalistes occidentaux(ce sont les seuls qui ont les moyens de leur politique,les islmaistes sont justes de rigolos bédouins) agissent discrètement ,secrètement ou manifestement depuis l’origine du monde.

                    ce que vous dites sur la sociologie politique,pour une partie d’entre elle , des Etats-Unis est juste.

                    OUI,les fanatiques evangélistes comptent,et alors ?.tout comme le vote des juifs américains explique pour une partie le soutien inconditionnel des différentes administaritons américianes à la politique de l’Etat juif.et alors ?

                    le fondamentalisme religieux n’explique absolument rien aux problemes du monde contemporain.

                    discuter le fondamentalisme c’est précisement faire le jeu de cette opinion là.


                    • stephanemot stephanemot 3 août 2007 13:28

                      Le fondamentalisme se nourrit des temps de crise et n’explique certainement pas tous les problèmes actuels.

                      Je crois néanmoins qu’il est préférable d’exposer leur petit jeu. Trop de modérés n’ont pas la chance de pouvoir élever la voix contre eux, et on voit ce que ça donne quand on leur laisse le champ libre.

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