La mélodie catholique de l’abbé Lafitte
« Ah un prêtre ! Quoi ? Un curé ? Cela existe encore en 2013 ? » Le discours ambiant a ce côté si prévisible qu’il devient facile de lui couper l’herbe sous le pied en relevant sa stupidité. Il en va de même avec l’idéologie dominante maçonnique qui ne le sera qu’un temps, le temps de se perdre dans ses incohérences et trahisons.
Il est des exemples utiles à mettre en évidence dans un but d’intérêt général et, dans le cas présent, de salut des âmes. Des personnes discrètes sans artifices dont l’activité quotidienne mérite le plus grand respect. Monsieur l’abbé Lafitte, homme d’Eglise offrant des messes « non una cum », est de ceux-là. Les esprits modernes laïcisés rétorqueront volontiers que la vocation est ringarde, désuète et donc hors du temps. Car il faut vivre avec son temps d’après ces gens-là. Sauf que les conseilleurs ne sont pas les payeurs et l’orgueil est le péché favori de ces architectes de la ruine qui nous font peu à peu creuser notre propre tombe.
Il faut donc nous attacher au fond du propos, et en l’occurrence à la qualité de l’enseignement de ce prêtre basé à Nantes. Un abbé qui s’en réfère avec rigueur au théologien officiel de l’Eglise Saint Thomas d’Aquin, ainsi qu’au catéchisme de saint Pie X qu’il connaît sur le bout des doigts.
Certains vendredis et chaque dimanche, quand Monsieur l’abbé Lafitte donne ses sermons ou conférences, c’est fluide, limpide, comme la vérité l’a toujours été. Mieux encore, le discours est mélodieux. Il n’agresse pas, ne lasse pas, n’ennuie pas. Car il attire l’oreille et touche les cœurs. Cela est suffisamment rare, aujourd’hui, en cette époque d’apostasie générale, pour être souligné. Ses sermons poussent à avoir toujours plus la foi car l’homme l’a en lui et sait la transmettre. Or, on ne peut transmettre que ce que l’on a.
Le problème d’aujourd’hui, c’est que les prêtres, dans leur majorité, n’ont plus la foi, notamment chez les « una cum » (Vatican comme FSSPX). Ils tiennent simplement une boutique cléricale, méprisés par le monde et obéissant aux ordres d’une hiérarchie plus que douteuse. Ils ont oublié qu’un Catholique doit être dans le camp du bien, de la Vérité et non dans celui de la compromission. Ce triste constat nous amène à traiter un point sensible. Marranes et modernistes se sont donnés la main pour qu’aujourd’hui, le Corps mystique du Christ soit pourri de l’intérieur, tel un corps malade diminué par un fâcheux cancer.
Nous vivons une époque dramatique sur le plan spirituel, notamment pour la communauté catholique qui n’a de catholique que le nom. Le poisson pourrit toujours par la tête. Or, depuis Vatican II, la chute est à la fois lente et violente. Avec de pareilles élites, il n’est point étonnant que les fidèles se perdent ou désertent l’Eglise du Christ. Il n’y a qu’à voir le Père Metzinger minimiser le péché, le tourner à la dérision, l’abbé de la Morandais dénigrer les Catholiques traditionalistes sur les plateaux télévisés, Benoît XVI faire amplement l’éloge des idées nouvelles issues de 1789 ou encore le Vatican revendiquer le droit des sodomites. Il ne fait d’ailleurs aucun doute que, une fois cet intérimaire de la papauté démissionné, son successeur sera pire que lui ; histoire que les Catholiques comprennent une bonne fois pour toute que l’Eglise est éclipsée.
La situation actuelle nous rappelle inévitablement ce terrible passage du message de Notre-Dame de La Salette : « Tremblez, Terre, et vous qui faites profession de servir Jésus-Christ, et qui au-dedans vous adorez vous-mêmes ! Tremblez car Dieu va vous livrer à son ennemi parce que les lieux saints sont dans la corruption. Beaucoup de couvents ne sont plus les maisons de Dieu mais les pâturages d’Asmodée et des siens. […] Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist. »
Parfaitement conscient de cet effondrement programmé comme des hérésies du Vatican, Monsieur l’abbé Lafitte a raison de stigmatiser cette crise des hommes d’Eglise et non de l’Eglise. « Ferme sur les principes, souple avec les hommes », disait le chef d’Etat portugais Salazar. Monsieur l’abbé Lafitte évolue ainsi puisque dans le registre « rigide sur les principes » et « pédagogue au contact de l’humain ». Cet humain qui est un pécheur, qui naît pécheur et se doit d’effectuer un travail intérieur constant afin de vivre en état de grâce. C’est la notion sur laquelle cet homme d’Eglise ne se lasse point d’insister et c’est en quelque sorte le refrain de sa douce mélodie. Vivre en état de grâce, dans la sainteté, pour mourir comme tel et ainsi sauver son âme. Cela paraît si simple lorsqu’on le dit mais bien moins lorsqu’il s’agit de le mettre en application.
A longueur d’année, Monsieur l’abbé Lafitte distille les bons conseils comme Platini et Zidane délivraient leurs passes décisives. Efficace car rigoureux, pédagogue puisque dévoué. Le travail bien fait revêt une importance colossale. Encore plus dans une activité comme celle-ci où se joue notre salut spirituel. Mais Monsieur l’abbé Lafitte n’est pas Zorro car comme disait Saint Augustin, « Celui qui t’a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi. » C’est donc en chacun de nous que cela se joue, du plus profond de notre âme commandant la conscience et le corps.
Or, en ce début de troisième millénaire, le tunnel du salut est aussi tortueux qu’alambiqué. Il est ô combien difficile, aujourd’hui, de rester dans ce droit chemin purement chrétien. L’Evangile selon saint Matthieu (7:13-14) nous le rappelle au cas où nous l’aurions oublié : « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent. » Il y aura en effet beaucoup d’appelés et peu d’élus, tant d’impostures et si peu d’authenticité, de surcroît en cette sombre époque d’inversion totale des valeurs. Raison de plus pour renouer avec ces principes chantées et répétées, sermon après sermon, ces instructions utiles faisant le mode de vie de chacun et construisant le pur Catholique de tradition marchant sur les traces du Christ.
Car de ce travail intérieur des plus rigoureux, de ce combat faisant face à toutes les tempêtes, de cette transmission si cruciale et vertueuse, cette indispensable charité retrouvée et répandue par chacun de nous, débouchera peut-être sur ce que même le plus antichrétien du continent ne peut ignorer : le salut de l’âme menant à la vie éternelle.
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