Le Pape réclame à nouveau l’abolition de la peine de mort
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Dimanche 21 février, devant des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre pour la traditionnelle prière de l’angélus, le pape François a livré, une fois encore, un plaidoyer contre la peine de mort. Car le commandement de ne pas tuer, explique-t-il, « a une valeur absolue et concerne autant l’innocent que le coupable ». Le Souverain Pontife fait donc appel à la conscience de ceux qui gouvernent pour que soit trouvé « un consensus international pour l’abolition de la peine de mort ».
Alors que l’Eglise célèbre cette année le jubilé de la miséricorde, le Pape propose aux dirigeants catholiques, « d’accomplir un geste courageux et exemplaire : qu’aucune condamnation ne soit exécutée au cours de cette année sainte de la miséricorde ». Ce jubilé, prévient-il, « est une bonne occasion de promouvoir dans le monde des formes toujours plus mûres de respect de la vie et de la dignité de chaque personne. Même le criminel, insiste le Saint-Père, conserve l'inviolable droit à la vie, don de Dieu ».
Du reste, ce n’est pas la première fois que le pape François condamne ouvertement la peine de mort. Déjà en 2015, il estimait dans une lettre que « la peine capitale ne rend pas justice aux victimes » en encourageant la vengeance. Selon lui, elle représente même un échec si elle oblige, dans un Etat de droit, « à tuer au nom de la justice ». « On n’arrive jamais à rendre justice en donnant la mort à un être humain », écrivait-il dans ce document adressé à la Commission internationale contre la peine de mort.
Si l’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, en cas d’absolue nécessité, le recours à la peine de mort, il préfère cependant les « moyens non sanglants », car ceux-ci « sont plus conformes à la dignité de la personne humaine ».
À ce propos, Jean Paul II affirmait en 1995 dans son encyclique Evangelium Vitae, qu’étant données « les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable sont désormais assez rares, sinon mêmes pratiquement inexistants ».
Benoît XVI à son tour, lors de son voyage au Bénin en 2011, insistait sur « la nécessité de faire tout ce qui est possible pour arriver à l’élimination de la peine capitale ».
Le pape François, par ses déclarations, s’inscrit donc dans le sillage de ses prédécesseurs. Mais non content de dénoncer la peine de mort, il condamne également les peines de prison à perpétuité, qui peuvent être, dit-il, « considérées comme des peines de mort cachées ».
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