Préservativez nous du mal
L’affaire, ce ne sont pas les propos de Benoît XVI. L’affaire c’est la manipulation de l’information en France. Lorsque la presse est unanime (comme dirait Ruquier) et que l’ensemble du monde politique lui emboîte le pas, le mensonge est évident. Et plus il est gros, plus il est efficace, tout le monde sait ça depuis Goebbels. Les esprits forts d’Agoravox devraient être un peu plus méfiants.
Ca me démangeait de rentrer dans votre mêlée. Il faut toujours un déclencheur. Ce fut une phrase. Que le curé de la paroisse que je fréquente a glissée après la messe, sur le parvis de la ravissante église de campagne où se retrouvait la dizaine de participants à l’office. Pas des "poulets de l’année" les participants !
J’entends d’ici le chuintement des couteaux sur les affûtoirs….
Il faut préciser que le curé est polonais. Si le plombier n’est pas passé, les pères sont les bienvenus, de même que les religieux burkinabés, congolais, camerounais etc. Nos séminaires sont quasi déserts.
La nationalité du prêtre a son importance au regard de la phrase prononcée :
"L’information en France ressemble de plus en plus à celle de l’Union Soviétique à la grande époque"
Voilà un homme qui sait de quoi il parle. Mais force est de constater…
Nous savions déjà que
"Révisionniste" ! La vieille insulte stalinienne est-elle encore usitée ailleurs qu’ici ? L’histoire ne doit-elle pas être "révisée" en permanence ? Une histoire qui ne peut être révisée ne porte-t-elle pas le nom de "propagande" ?
Mais ce n’était pas l’évènement du jour. La grande affaire était
Notre curé pouvait être stupéfait. La totalité du monde politique, de Juppé à Royal en passant par le catho honteux du MODEM tombait sur le Pape à bras raccourcis, à l’exception, comme d’habitude hautement maladroite, de madame Boutin.
Tous les médias vociféraient en chœur.
Pour mettre un peu de baume au cœur de notre curé, je lui ai fait remarquer que, comme lors de la campagne pour
Pour en remettre une petite couche, revenons à l’objet de ce chef d’œuvre du ridicule "à la française", comme la laïcité du même métal.
"Je dirais qu’on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n’y met pas l’âme, si les Africains ne s’entraident pas, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème.
La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l’un avec l’autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. "
Voilà ce qu’il dit Benoît. Il ne bannit pas Sa Sainteté
Quelques remarques :
Déjà, la capote en elle-même. Selon un certain nombre d’"experts", de "scientifiques", de "spécialistes" exhibés pour
Mais ce n’est qu’un détail, venons en aux faits, toujours têtus et qui ont la particularité de se dérober à la vindicte de nos éminents penseurs. On a relevé l’exemple de l’Ouganda qui est passé d’un taux de prévalence de 17% à 5% en dix ans. Avec le fameux discours "fidélité et abstinence" appuyé par les cathos et les Evangélistes américains. C’est ainsi, et personne n’empêche les Ougandais d’utiliser des préservatifs si nécessaire. Comme partout.
Dans le même laps de temps, on a tenté une expérience "massive capote et c’est tout" dans un petit pays où les horribles cathos sévissent peu, le Botswana. Durant la période où les progrès Ougandais ont pu être observés, le taux de prévalence au Botswana est passé de 5% à 38% ! Tous ces malheureux contaminés peuvent adresser leurs remerciements à qui ?
On est toujours dans les généralités. Affinons le trait. J’ai passé vingt cinq ans en Afrique Noire. J’ai vécu la lutte contre le SIDA d’un peu près, j’ai même distribué des préservatifs à mes collègues nationaux qui partaient en mission. Des anecdotes croustillantes sur les bévues qui en ont découlé, je pourrais vous en noircir des pages, personne ne vous obligerait à me croire et je risquerais de blesser beaucoup d’amis Africains. Je m’abstiendrai donc. J’ai perdu beaucoup de monde, là-bas. Ce que je puis affirmer, c’est que la totalité des amis qui ont été emportés par cette saloperie de maladie étaient des gens parfaitement informés, organisateurs eux-mêmes d’actions de formation pour lutter contre l’épidémie, voire de séminaires pour expliquer l’emploi du préservatif. Hauts fonctionnaires, écrivains, anciens ministres, ministres en activité (je n’y peux rien, je travaillais avec eux…). Tous, à un moment où un autre, de leur activité sexuelle passablement compliquée ont omis de se "couvrir". Et certainement plus d’une fois.
Enfin, pour illustrer le propos, je vous propose un exemple bien connu, pas le plus sinistre, loin de là, et qui, jusqu’à peu, faisait sourire en Côte d’Ivoire. Savez vous ce que l’on nomme une MST à Abidjan ? La "Moyenne Sexuellement Transmissible" Ce qui signifie qu’une collégienne ou une lycéenne, si elle veut accéder à la classe supérieure, doit passer dans le lit de ses profs. Vous faites quoi devant çà ? Vous distribuez des capotes aux enseignants afin qu’ils soient équipés pour ces réjouissances. Ils les utiliseront ou pas. Vous normaliserez la chose, la rendrez quasiment officielle. Ce que l’on nomme une mesure incitative. Ou alors vous tentez d’"humaniser la sexualité". J’espère vos suggestions. Les bons pères n’ont pas de temps à perdre en parlottes. Ils soignent !
Pour ma part j’attends de savoir ce que pense mon curé polonais de la manifestation communiste à Notre Dame de Paris. Le parti de Jaruzelski, Staline, Ceausescu, Mao, Pol Pot, Mengistu, le parti qui a envoyé à la mort des dizaines de millions de croyants de toutes confessions. Notre "presse" a trouvé cela tout naturel et a clamé sa fureur envers les catholiques d’EXTRÊME DROITE qui ont osé leur botter les fesses. Pendant ce temps, Benoît célébrait la messe devant un million d’Angolais.
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