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Accueil du site > Actualités > Religions > Regard sur la piété étatsunienne en 2006

Regard sur la piété étatsunienne en 2006

La fondation religieuse Templeton a commandé au Baylor Institute for Studies of Religion, Waco, Texas, une enquête sur l’état de la religiosité aux Etats-Unis d’Amérique. Cette étude, The Baylor Religion Survey (Septembre 2006), a été rendue publique le 11 septembre 2006. Lecture commentée.

Le champ de l’enquête survole toutes les facettes de la religion et de la spiritualité aux USA, soit environ 400 items couvrant des sujets tels que les croyances et pratiques religieuses, la consommation de biens et services en lien avec ces croyances et pratiques, les croyances alternatives (astrologie, “Bigfoot”, visiteurs extraterrestres, etc.) et pratiques du même ordre (méditation, thérapies new age, etc.).

Cette contribution survolera quelques points permettant de mieux connaître le contexte nord-américain et de s’interroger de façon plus universelle.

Les affiliations religieuses

Les individus consultés devaient se déclarer une affiliation religieuse, ce qu’ils ont réalisé pour 1687 d’entre eux. Les différentes confessions de rattachement ont été regroupées selon les familles usuelles outre-Atlantique :

Protestants évangéliques (anabaptistes, pentecôtistes, etc.) 33,6 %

Protestants « classiques » (baptistes, anglicans, luthériens, etc.) 22,1 %

Protestants « black » (obédiences afro-américaines) 5,0 %

Catholiques (romains et nationaux) 21,2 %

Juifs 2,5 %

Autres (bouddhistes, musulmans, mormons, etc.) 4,9 %

Non affiliés 10,8 %

Attention aux lectures trop rapides...

Non affilié ne veut pas dire « incroyant » ; 62,9 % d’entre eux déclarent croire en Dieu avec plus ou moins de force ( 18,4 %) ou en quelque pouvoir supérieur (44,5 %) ; seuls 37,1 % des non affiliés se déclarent incroyants. Sur le plan des pratiques 68,4 % des « non affiliés » « ne prient jamais » et 89,3 % ne fréquentent jamais de service religieux.

A l’inverse certains revendiquant une « affiliation » religieuse se déclarent néanmoins « athées » (c’est le cas notamment pour plus de 8 % de ceux qui se sont déclarés affiliés au judaïsme). C’est ainsi qu’au total on verra par la suite que 5,2 % des Etatsuniens se déclarent athées.

Quelques lignes de force semblent pouvoir être dégagées.

Facteur « âge »

Au total les 18-30 ans sont trois fois plus nombreux (18,6 %) à ne pas avoir d’affiliation religieuse que les 65 ans et plus (5,4 %) ; ceci n’est néanmoins pas homogène suivant les affiliations ; on note en effet une relative stabilité de la plupart des dénominations religieuses en fonction de l’âge ; les églises évangéliques sont populaires (39 %) auprès des 18-30 ; seule la religion catholique connaît un fort déclin chez les 18-30 (10 % contre 20 % et plus pour les autres classes d’âge).

Facteur « niveau d’instruction »

Usuellement les enquêtes révèlent que le taux de religiosité est une fonction décroissante du niveau d’instruction ; celle-ci montre, en addition, qu’aux Etats-Unis le niveau d’instruction n’est pas fortement discriminant pour les dénominations minoritaires (catholiques inclus) ; ceci suggère que l’affiliation religieuse revendiquée joue aussi le rôle de « marqueur communautaire » sans être pour autant accompagnée d’une religiosité effective ; cela saute aux yeux lorsqu’on lit le pourcentage de sondés revendiquant à la fois une affiliation au judaïsme et une posture athée affirmée (8 %) ; par des mécanismes identitaires similaires l’histoire de l’immigration aux Etats-Unis peut suggérer par exemple la permanence de la revendication catholique par les étatsuniens d’origine irlandaise, ou de l’affiliation luthérienne pour ceux d’origine allemande, etc.

Le « littéralisme biblique » comme « marqueur » pertinent du conservatisme


Quelques questions complémentaires éclairent également les « signatures » des différentes obédiences religieuses.

D’un côté les fidèles des Eglises évangéliques ou protestantes afro-américaines ne doutent quasiment pas de l’existence de Dieu et sont près de la moitié à affirmer que ce qui est écrit dans la Bible est littéralement vrai... A l’opposé seuls 43 % de ceux qui revendiquent le judaïsme n’ont aucun doute sur l’existence de Dieu, et plus de la moitié des juifs américains considèrent la Bible comme un simple recueil historique et de légendes. Occupant une position centrale, trois catholiques américains sur quatre ne doutent pas de l’existence de Dieu, et s’ils ne considèrent pas la Bible comme un recueil d’histoire et de légendes (19,8 %) ils ne sont guère nombreux non plus à en développer une lecture littérale (11,8 %).

Plus que les frontières entre obédiences religieuses revendiquées, certains facteurs se révèlent être des marqueurs plus pertinents pour approcher les comportements au sein de la société américaine ; ainsi par exemple, au sein des croyants, le littéralisme, qui traverse plus ou moins les différentes dénominations, permet mieux de prédire la sensibilité politique que ne le permet la dénomination officielle : ceux qui, quelle que soit leur confession revendiquée, affirment que la Bible est “littéralement vraie” seront significativement plus conservateurs, et notamment estiment que le gouvernement devrait augmenter le budget de la Défense, devrait mettre en avant les valeurs chrétiennes, devrait punir plus fortement les criminels, devrait financer les organisations religieuses et devrait autoriser à faire la prière dans les écoles.

Le rapport à « l’agent surnaturel » : une approche transversale


L’enquête, par-delà les dénominations religieuses revendiquées, s’est interrogée sur la perception concrète par les fidèles de l’agent surnaturel à l’existence duquel ils croient en distinguant :

Croyants type A  : un Dieu autoritaire interférant fortement dans leur vie de tous les jours : les aidant à prendre des décisions et responsable des éléments globaux tels que les retournements de conjoncture économique ou les tsunamis ; ils pensent que Dieu n’est pas content et est capable de punir ceux qui sont sans foi ou sans dieu.

Croyants type B  : un Dieu bienveillant interférant fortement dans la vie de tous les jours ; ils pensent plutôt que Dieu a une influence positive sur le monde et moins que la volonté de Dieu soit de condamner et de punir les individus.

Croyants type C  : un Dieu critique, qui n’interagit pas franchement avec le monde mais qui observe ce qui s’y passe et ne l’apprécie guère. Ces croyants pensent que l’insatisfaction de Dieu se mesurera dans une autre vie et pas dans ce monde.

Croyants type D : un Dieu distant, qui n’interagit pas avec le monde et n’est pas spécialement mécontent. Ces croyants tendent à penser un Dieu comme une force cosmique qui a donné les lois de nature. Ainsi ce Dieu n’agit pas sur le monde et n’a pas des opinion bien établie sur les actes individuels et les événements mondiaux

Athées  : la définition des athées vaut la peine d’être citée in extenso ; en gros, ils sont certains que Dieu n’existe pas mais ils ne sont pas nécessairement méchants pour autant : « Atheists are certain that God does not exist. Nevertheless, atheists may still hold very strong perspectives concerning the moralitu of human behavior and ideals of social order but have no place for the supernatural in their larger worldview »

Indépendamment de l’affiliation à une religion, les Etatsuniens peuvent se décomposer en :

Croyants type A (dieu autoritaire) : 31,4 %
Croyants type B (dieu bienveillant) : 23,0 %
Croyants type C (dieu critique) : 16,0 %
Croyants type D (dieu distant) : 24,4 %
Athées : 5,2 %

Pour cette approche de la croyance religieuse, là aussi une approche factorielle peut être réalisée.

C’est ici par exemple que la croyance apparaît le plus sexuée ; les femmes conçoivent préférentiellement un dieu actif (croyances type A et B) alors que les croyances type C ou D et l’athéisme sont plus masculins. Mais les autres facteurs méritent aussi un examen. Ainsi 40,2 % des 18-30 ans sont des croyants type A (dieu autoritaire), tout comme ceux ayant un niveau d’instruction inférieur au baccalauréat (40,4 %).

Une interrogation à travers le filtre des obédiences religieuses révèle comparativement à une position moyenne tenue par les catholiques et les protestants « classiques », que les protestants « évangéliques » et « black » se distinguent par une croyance type A (dieu autoritaire) majoritaire (52,3 % pour les premiers, 68,0 % pour les seconds), alors qu’à l’opposé les juifs considèrent préférentiellement un dieu distant (croyance type D à 41,7 %) quand ils ne le déclarent pas inexistant (8,3 %).

L’Amérique paranormale

L’enquête ne se confine pas aux croyances religieuses et aborde le paranormal. Le rapport pointe ce qu’il considère comme un « niveau surprenant » de croyances dans le paranormal aux USA.

Des civilisations avancées aujourd’hui disparues ont existé (Atlantide) : 41,2 %
Des traitements alternatifs sont au moins aussi efficaces que la médecine : 74,5 %
Il est possible d’agir sur le monde par le pouvoir de l’esprit (télékinésie) : 28,2 %
Les astrologues, voyants, cartomanciens, etc., peuvent prédire le futur : 12,8 %
L’astrologie influence la vie et la personnalité de chacun : 12,3 %
Il est possible de communiquer avec les morts (médiums) : 19,9 %
Des emplacements, comme les maisons, peuvent être hantés : 37,2 %
Les rêves peuvent être prémonitoires ou révéler des vérités cachées : 52,0 %
Des OVNI sont probablement des vaisseaux spatiaux de visiteurs de l’espace : 24,6 %
Des créatures telles Big Foot seront un jour découvertes par la science : 17,9 %

Là aussi, la sensibilité paranormale est sexuée : les femmes croient environ deux fois plus aux pouvoirs psychiques de prévision du futur (voyance, cartomancie, astrologie, etc.) et à l’influence des astres sur les caractères (astrologie) que les hommes ; sur 8 des 10 items testés les plus hauts pourcentages sont recueillis auprès des femmes.

Les fidèles des églises évangéliques portent moins crédit aux croyances paranormales que les autres, et d’une façon générale, l’attirance vers le paranormal est d’autant plus faible que l’investissement religieux (jugé par la fréquentation des lieux de culte) se trouve être fort.

Conclusion personnelle

Cette enquête illustre une fois de plus que ce n’est pas parce que l’adhésion aux religions traditionnelles (et surtout la pratique associée) régresse que la pensée rationnelle (au sens du rationalisme scientifique, du matérialisme méthodologique de la science, du naturalisme, etc.) progresse nécessairement pour autant ; d’autres croyances prennent spontanément la place des anciennes, et peuvent parfaitement cohabiter avec un athéisme revendiqué (il suffit de regarder le mouvement raëlien pour s’en persuader).

C’est là que des thèses comme celles de Pascal Boyer ou de Bruce Hood apportent leur éclairage : les systèmes mentaux d’Homo Sapiens (le "pré-cablage" du cerveau) sont, comme le reste, un produit de la sélection naturelle remontant aux profondeurs de l’humanité ; les croyances dans le surnaturel ou le paranormal (l’existence d’agents surnaturels tels le(s) dieu(x), des esprits, les ancêtres... la possibilité de médiateurs avec ces agents surnaturels (les prêtres, les médiums, etc.), ne sont que des sous-produits probables du fonctionnement normal (naturel) de nos cerveaux...

La méthode scientifique, elle, est récente à l’échelle de l’histoire de l’humanité et n’est pas naturelle (contre-intuitive). C’est en développant une instruction publique de qualité, en particulier l’enseignement des sciences et de la méthode scientifique, la formation au développement de l’esprit critique, que de tels phénomènes pourront évoluer.

Note : L’enquête a été réalisée par l’institut GALLUP sur un échantillon représentatif de 1721 résidents des Etats-Unis d’Amérique. L’enquête (1,5 Mo au format .pdf) est téléchargeable : http://www.baylor.edu/content/services/document.php/33304.pdf. Une version documentée de cette analyse (avec des extraits des tableaux de l’enquête) est mise en ligne sur le site brightsfrance animé par l’auteur : http://brightsfrance.free.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=225


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13 réactions à cet article    


  • (---.---.148.174) 14 novembre 2006 14:34

    Je suis heureux grâce aux Etasuniens de découvrir quant en qu’athée je n’en suis pas pour autant méchant... Je m’étais toujours posé la question !!


    • miaou miaou 14 novembre 2006 14:46

      A propos des questions posées dans le sondage, quelques ambiguïtés :

      « Des civilisations avancées aujourd’hui disparues ont existé » bien sûr que des civilisations « avancées » ont existé ; mais avancées jusqu’à quel point ? (Egypte, Babylone, Empire Romain)

      « Des traitements alternatifs sont au moins aussi efficaces que la médecine » certains médicaments ne sont pas plus efficaces que l’effet placebo ; idem pour « les traitements alternatifs »

      « Les rêves peuvent être prémonitoires ou révéler des vérités cachées » c’est de la psychanalyse ; d’ailleurs, la psychanalyse, à défaut d’être une science, est-elle une croyance ?

      « Les systèmes mentaux d’Homo Sapiens (le »pré-cablage« du cerveau) sont, comme le reste, un produit de la sélection naturelle remontant aux profondeurs de l’humanité »

      Le lien entre cette bizarre théorie, et la disqualification des croyances qu’elle est censée implicitement amener ,n’est pas évident. Admettons cette théorie :

      * la vision, entre autres exemples, constitue aussi un produit de la sélection naturelle. A partir de l’image fournie par la rétine, le cerveau, après traitements (inversion de l’image, 3D, mise en évidence des éléments importants...) nous restitue une sorte de représentation mentale ; la vision, au fond, ne serait qu’une illusion produite par notre cerveau. ces faits sont-ils suffisant pour disqualifier complètement la vision comme outil de perception de notre environnement ?

      * j’estime que l’existence (ou non) de Dieu ou de dieux est disjointe de nos perceptions ou de nos illusions : la question « pourquoi y-a-il quelque chose plutôt que rien ? » correspond à une problématique réelle, indépendamment de la façon dont elle codée par le cerveau dans la suite des générations. D’une certaine façon, le débat existe également en mathématiques ; les objets mathématiques « existent-ils » de manière autonome (ce que pensent la plupart des mathématiciens), ou ne sont-ils que des représentations de notre cerveau ? (voir Platon...)


      • bright nantes michel naud 14 novembre 2006 15:17

        Bonjour miaou, amusant ... je postais une réponse à un de tes messages sur un autre sujet quand tu postais ici une réponse au mien. 1) sur le questionnaire « paranormal » : le plus simple est de te reporter à la version intégrale de l’enquête. 2)je te rassure, il n’y a aucune intention disqualifiante en avancant les thèses de Boyer ou de Hood, mais simplement une intention explicatrice ; les sciences cognitives (car c’est bien de cela que je parle) sont des sciences expérimentales ; par delà l’habillage discursif qu’on se plaît (toi comme moi) à donner, nos systèmes mentaux (notre cerveau) admettent facilement certaines choses, infèrent quelques conclusions à partir de certaines sollicitations ... etc. des choses sont acceptées sont trop de difficultés (voire sans difficultés du tout) par nos systèmes mentaux, alors qu’elles sont objectivement fausses, pendant que d’autres, tout aussi objectivement fausses sont spontanément rejetées. Les systèmes de croyances (et pas simplement que religieuses ; on trouve effectivement la même chose sur des versions séculières, par exemple au sein du fondamentalisme environnementaliste - la peur de la contagion OGM est sur ce point intéressante dans ses ressorts -). Le problème c’est qu’en un post il est difficile de présenter ce que nous commençons à savoir (je dis bien savoir) sur notre « machine biologique à penser » ; lis Boyer, Pinker, Wright (pour ce qui a été traduit en français). Non, décidemment, disqualifier n’a aucun intérêt ; c’est comprendre et expliquer qui était mon objet.


      • miteny (---.---.165.158) 14 novembre 2006 16:57

        Une étude très intéressante mais néanmoins la question posée par miaou est pertinente : pourquoi y a-t il quelque chose plutôt que rien (une soupe inféconde de matière et d’antimatière par exemple) ?

        C’est une problématique réelle qui par sa simple existence prouve l’existence de Dieu (le dessein intelligent).

        Sinon le cerveau fabrique la douleur, la vue... Pas vraiment. Disons qu’il est nécessaire mais pas suffisant (de MON point de vue, VOTRE cerveau ne produit rien de tout ça par exemple... voir dieuexiste.com pour plus de détails).

        En d’autres termes, postuler l’existence d’un esprit transcendant est absolument nécessaire pour expliquer l’existence de la conscience (d’avoir mal par exemple).


        • (---.---.192.187) 14 novembre 2006 17:43

          Donc si je vous suis, dieu existe parce qu’il n’y a pas rien dans l’univers ???

          Ca se mord complètement la queue comme non-raisonnement... la thermodynamique n’a pas besoin de facteur « dieu » pour expliquer ses observations, non plus que l’évolution (particulièrement celle des fonctions cognitives puisque vous en prenez exemple)...


        • meta-babar (---.---.121.41) 15 novembre 2006 00:12

          L’existence de dieu n’a jamais été la réponse a la question « Pourquoi y a t’il quelquechose plutot que rien ? » Supposons que Dieu existe à la place du rien :p Alors on peut se poser la question suivante : « Pourquoi y a t’il dieu plutot que rien ? » Peut etre qu’Il se pose lui meme la question :D


        • fredal (---.---.121.76) 15 novembre 2006 05:24

          "pourquoi y a-t il quelque chose plutôt que rien (une soupe inféconde de matière et d’antimatière par exemple) ?

          C’est une problématique réelle qui par sa simple existence prouve l’existence de Dieu (le dessein intelligent)."

          Pas d’accord avec ce raisonemment :

          Q- pourquoi le monde existe ?

          Réponse1- dieu existe c’est lui qui l’a créé.

          Réponse2- j’en sais rien !

          Je vote pour la réponse 2, et ce n’est pas parce qu’on ne connait pas la réponse a une question que dieu existe.


        • Marsupilami (---.---.53.14) 15 novembre 2006 10:10

          Bon et utile article, qui nous rappelle à quel point la civilisation étasunienne est différente de l’européenne. Sur le même sujet lire Au pays de Dieu de l’excellent Douglas Kennedy.


          • Jules 17 novembre 2006 11:12

            Merci de nous avoir rapporté cette excellente description de l’état de la religiosité aux EU. Je m’étonne néanmoins de n’y trouver aucune référence au créationnisme, dernière révolution à l’envers de la société américaine. Autre point : l’expression « civilisation avancée » devrait être préalablement définie, tant cette notion est culturellement subjective.


            • bright nantes michel naud 17 novembre 2006 11:39

              Bonjour Jules, et merci de votre appréciation générale.

              En ce qui concerne le « créationnisme » il est en fait inclus dans ce qui est désigné dans l’article par « littéralisme », autrement dit l’interprétation littérale de la bible : ce qui est dans la bible est littéralement vrai, et donc en particulier la création.


            • docdory docdory 6 décembre 2006 13:51

              @ Miteny

              vous affirmez que le fait qu’il y a quelque chose plutôt que rien prouve l’existence de « dieu » . Je conteste cette affirmation . En effet l’ensemble des monothéismes ont en commun trois axiomes fondamentaux :

              1°) « dieu » existe ,

              2°) « dieu » a crée l’univers et

              3°) « dieu » est éternel .

              Or ces trois propositions sont contradictoires , et je vais le démontrer :

              On peut définir l’univers comme l’ensemble de tout ce qui existe . Si « dieu » existe , il fait donc par définition partie de l’univers . Par conséquent , la proposition « dieu a crée l’univers » signifie que l’univers a été successivement composé de « dieu » seul , puis à partir d’un certain moment , de « dieu » ...et du reste . Or de l’affirmation « dieu est éternel » , il résulte de ce qui précède

              1°) soit que l’univers ( dont « dieu » fait par définition partie ) est éternel dans le passé , et donc n’a pas connu d’instant de création ,

              2°) Soit que l’univers est apparu a un instant donné et donc « dieu » , qui en fait par définition partie si il existe , est apparu simultanément , et donc ne l’a donc pas créé , ou n’est pas éternel .

              3°) Soit tout simplement que « dieu » n’existe pas , ou du moins pas avec les trois caractéristiques que lui attribuent les trois principaux monothéismes !

              Il est consternant de constater dans ces conditions que ces trois monothéismes , qui sont déjà à l’origine de millions de morts dans le passé et de 95 % des guerres actuelles soient basés sur des axiomes aussi manifestement illogiques et contradictoires entre eux !


              • erik-gershom (---.---.42.120) 27 janvier 2007 14:43

                tout d’abord pourquoi lier systématiquement le créationnisme à la Bible, celui qui croit en une entité divine, non anthropomorphe, totalement indescriptible, liée à aucune croyance littéraire, mythique, historique ou autre, et surtout aucunement liée aux religions actuelles et antérieures dans quelle catégorie le mettez vous. concernant la différence de la civilisation étatsunienne par rapport à la notre, peut être n’est elle du qu’en partie parce que les gens dans ces sondages vont répondre plus directement sur leur croyances, au même titre que sur leur salaire et autres, car leur survie au départ de la création de leur civilisation était liée au rattachement à un groupe, à une entitée organique pensante se situant au dessus d’eux en l’occurence les groupes religieux, ce qui fait qu’ils répondent ouvertement de leur croyance alors qu’en France lorsque l’on pose la question cela semble être un viol de la pensée personnelle. La meilleure façon de cerner les croyances des gens c’est leur mort, car beaucoup se disant non croyant se font néanmoins faire des funérailles religieuses. Même si c’est au tréfonds d’eux mêmes avant leur décès qu’ils se sont dit « si jamais il y avait quelque chose, cela ne me coute rien de me faire enterrer religieusement » comme m’avait dit un ami, ce qui dénote quand même une certaine croyance sous -jacente tout au long de sa vie. Il suffit de voir autour de soi et de compter le nombre d’enterrement dit civil et l’on verra un peu plus sérieusement les vrais athées ou ceux qui ne croient plus aux religions. Les français pour ce que j’ai pu questionner autour de moi, soi parents, collègues de travail, et autres, se cachent derrière le fait que c’est personnel pour ne pas avoir à répondre, soit par peur d’être jugé sur leur croyance ou peut être par peur de devoir répondre à un questionnement sur leur foi. je trouve qu’il y a une grande similitude avec les salaires l’argent, comme si répondre les mettait dans un état de nudité face à vous. J’ai même vu des gens aller régulièrement à l’église, et ne pas vouloir dans d’autres occasions répondre sur leur foi.


                • hugomonte1124 (---.---.10.214) 3 février 2007 11:21

                  J’ai envie de regarder le problème d’un autre point de vue. Moi je ne crois pas en Dieu, par contre j’ai été éduqué dans la foie Catholique (en Amérique du sud-plutôt de gauche) et beaucoup de ses valeurs me conviennent contrairement aux non valeurs que je trouve en ce moment en Europe. Moi, je crois à la méthode scientifique, tout a une explication, aussi compliqué soit elle. Mais la science et la technologie ont beaucoup avancé et pas toujours au profit des hommes (ou plutôt au profit de quelques uns). Toute nouvelle découverte scientifique, si elle est ’marchandisable’ sera mise sur le marché (aussi immorale soit-elle, pardon la morale c’est conservateur et rétrograde). C’est pourquoi on se demande parfois si ce n’est pas mieux d’interdire certaines dérives, rejoignant ainsi le discours de quelques grandes réligions (hurlements de groupes de pression-manque à gagner, perte de postes de travail, et autres slogans mille fois écoutés).

                  De plus la plupart des gens n’ont pas une éducation supérieure, ou une capacité de compréhension aussi grande qu’un ingénieur. Vous pourrez leur faire toutes les démonstrations que vous voudrez ils ne comprendront pas. C’est un combat perdu d’avance, pour autant il faut que les éclairés interdisent les réligions, qui font partie intégrante de la formation d’ une nation ? Chaque nation a une réligion heureusement ou malheureusement. Il faut la renier comme ça se fait en Europe ? Des gens anxieux à qui la science et la philosophie ne donnent aucun espoir ou réponse claire, ils vont se tourner vers quoi pour trouver un sens à leur vie ? A mon avis ils quitteront la réligion catholique, très critiqué en France (celle-là on a le droit de la critiquer) pour d’autres réligions, sectes ou croyances dans l’air du temps.

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