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Religion et coexistence

A une époque où l’homme a marché sur la Lune et envoyé, avec succès, des sondes à la planète Mars dans l’espoir d’y atterrir un jour, à cette époque de découvertes et de créations scientifiques d’une grande importance pour l’humanité, certaines sectes musulmanes s’affrontent encore à coup de balles et de bombes, dans des combats fratricides, notamment entre sunnites et chiites, opposés les uns aux autres pour des différences, pour ne pas dire des détails futiles, dans la pratique de l’islam.

L’on se demande comment peut-on concevoir et encore moins admettre qu’au XXIe siècle il puisse encore exister de tels antagonismes religieux. Quatorze siècles environ se sont écoulés depuis la mort du prophète Mohammed. Un nombre incalculable d’ouvrages ont été consacrés à l’analyse et aux commentaires de chaque verset et de chaque mot du Coran, de toutes les paroles et actes du prophète. Et l’on continue encore aujourd’hui, à revenir sans cesse et fastidieusement, sur ce qu’on n’a pas cessé de dire et de répéter depuis 1 400 ans. Les plus grands et plus éminents docteurs musulmans ne trouvent pas d’autres sujets que ces thèmes, toujours les mêmes, relatifs à la pratique de la religion ?

Dans le présent article nous essayerons en premier lieu, de passer en revue les points de divergences qui opposent actuellement sunnites et chiites et, dans une deuxième partie, nous ferons état de la conception de la grande majorité de la jeunesse intellectuelle musulmane, de ce que devrait être demain, le visage d’une société islamique moderne, fondée sur la liberté religieuse et le respect des droits de l’homme.

POINTS DE DISCORDE ENTRE SUNNITES ET CHIITES

Les musulmans comptent actuellement environ 1 milliard 300 millions de fidèles dans le monde dont 940 millions en Asie, 340 millions en Afrique, 36 millions en Europe, et un peu plus de 5 millions en Amérique.

Les chiites ne représentent que 15 % environ du total, mais sont majoritaires en Iran (94 %), Irak (63 %), Liban (35 %). Par contre, ils sont minoritaires dans tous les autres pays du Moyen-Orient : 30 % au Koweït, 16 % aux Emirats, 12 % en Syrie. Le mot chiite vient du mot chi’at Ali, c’est-à-dire le parti d’Ali, cousin du prophète Mohammed.

La grande majorité des musulmans appartiennent donc à la secte sunnite.

Jusqu’à la mort du prophète en 632, sunnites et chiites vivaient dans une totale symbiose. Et c’est à partir de ce moment que l’OUMA, la communauté islamique, allait connaître les problèmes de succession. Mais après quelques brèves discussions et avis des différents proches du prophète et doctes religieux, le choix du premier calife (successeur de Mohammed) s’est fixé sur Abu Baker, décédé en 634, auquel succéda Omar (634-644) et Othman (644-656).

Ce n’est donc qu’après la mort de ces trois premiers califes que vint le tour d’Ali ibn Abi Talib, cousin du prophète, pour diriger la communauté musulmane. Et ce fut le point de départ des divergences entre les sunnites et les chiites.

Pour ce qui est de la nomination du calife.

Pour Ali et ses acolytes, la charge de calife, successeur du prophète, revient uniquement aux descendants en ligne du prophète Mohammed. Avant d’être un chef politique, le calife est d’abord l’imam des musulmans, personnage ayant un caractère sacré, censé être infaillible et possédant une science surhumaine. Son enseignement a valeur définitive, il connaît les choses cachées et, pour cette raison, tous les fidèles lui doivent allégeance.

Contrairement aux sunnites, les chiites considèrent que seuls les descendants de l’imam Ali sont susceptibles d’être nommés à cette haute fonction et de lui succéder à la tête de la communauté. C’est là en quelque sorte une glorification d’Ali. Les chiites soutiennent d’autre part que le prophète n’est pas mort dans les bras de son épouse Aicha, fille d’Abu Baker, comme cela est communément admis par les sunnites, mais plutôt dans les bras de sa propre fille Fatima, épouse d’Ali. C’est encore, dit-on, Ali qui s’occupa personnellement des obsèques du prophète. Pour les Chiites, Ali est le prototype de la bravoure, de la sagesse, un guerrier de valeur et un stratège habile. Pour certains, Ali a accompli des miracles comme la guérison des blessés pendant la guerre. Il reviendrait même, selon eux, après sa mort pour châtier ses ennemis.

Pour les sunnites, Ali est un personnage très quelconque et c’est pourquoi, dit-on, Abu Baker, Omar et Othman lui ont été préférés, après la mort du prophète.

LA FONCTION DE L’IMAM CHEZ LES UNS ET LES AUTRES

Les chiites attribuent une grande importance au culte de l’imam. Pour eux, l’imam est le continuateur de la mission de Mohammed. Il est le seul à connaître le sens intime de l’islam, communiqué secrètement selon les chiites, par Dieu à Mohammed, lors de son ascension en 621, puis par le prophète à Ali, et transmis par celui-ci à ses successeurs. L’imam est par conséquent infaillible, exempt de péché et d’erreur. Son autorité doctrinale est définitive et fait foi pour l’interprétation du Coran et de la Sunna. Les sunnites, par contre, considèrent que le calife est un souverain temporaire, chargé de conduire les affaires de la communauté et de veiller entre autres, à la protection du caractère religieux de l’Etat.

Chez les sunnites, l’impeccabilité et l’infaillibilité sont des qualités réservées au prophète. Quant aux choses cachées, elles sont du domaine de Dieu.

Depuis qu’il n’y a plus d’imam à la tête des Etats islamiques ayant adopté le rite sunnite, l’imam n’est plus qu’un homme parmi d’autres, qui préside la prière.

En plus de cette éminence et le caractère sacré donnés à l’imam, les chiites se distinguent des sunnites par l’existence d’un clergé, hiérarchisé et complètement indépendant du pouvoir politique. En Iran, le guide de la Révolution (Ayatollah) est nommé par un collège de 80 religieux (des mollahs). Il possède d’importantes prérogatives dont celles de nomination aux hautes fonctions de l’Etat. Hiérarchiquement, il est au-dessus du président de la République, lequel est élu suite à des élections ordinaires.

En dehors de ces quelques points de discordances au sujet de la fonction de l’imam, il n’existe pratiquement pas de grandes divergences dans l’observation des obligations religieuses, entre chiites et sunnites.

DES DIVERGENCES A LA HAINE ET AUX TUERIES

De l’avis unanime des doctes musulmans, les divergences entre sunnites et chiites ne changent en rien l’essentiel de la loi islamique.

Le contenu du Coran est resté intact et reconnu par l’ensemble des croyants, bien que les chiites soupçonnent les collaborateurs d’Abu Baker d’avoir supprimé des passages relatifs à leur imam Ali.

Les cinq obligations coraniques, à savoir la Chahada, la prière, le jeûne du ramadan, la Zakat et le pèlerinage aux Lieux saints, sont unanimement reconnues comme étant les piliers de l’islam, bien entendu avec quelques petites différences sans grande importance dans la pratique, comme nous l’avons signalé plus haut.

Les musulmans ne sont pas les seuls à avoir de telles divergences religieuses. Le judaïsme a connu un shiisme entre l’an 200 av. JC et l’an 200 de notre ère. Les églises romaines et byzantines ont eu leur conflit vers l’an 400. Les chrétiens, catholiques, protestants et autres se sont également affrontés entre 1400 et 1450. De véritables conflits les ont opposés dans le passé. Mais, avec le temps, chaque partie a fini par admettre et respecter la différence avec les autres.

Chez les musulmans, ce conflit a trop longtemps duré, s’est élargi pour s’étendre à des domaines qui n’ont rien à avoir avec la religion.

Après l’assassinat d’Ali en 661, son fils Hossein, qui a conduit les partisans de son père, fut à son tour tué par les sunnites à Karbala (Irak) en 680. Cette mort de Hossein allait consommer définitivement la rupture entre sunnites et chiites, une rupture qui dure pratiquement depuis presque 1400 ans.

Selon Hisham Hellyer (Mai 2008) « le problème du conflit entre sunnites et chiites est un vieux schisme historique, une division politique, devenue par la suite religieuse. Aujourd’hui, c’est bien le monde politique qui a fait de cette division un problème si monumental ».

En Irak et au Liban, les antagonistes s’opposent encore aujourd’hui dans des luttes armées fratricides, où les uns et les autres sont victimes d’atrocités abominables.

Les chiites nourrissent une haine implacable envers les sunnites, voire contre tous les autres musulmans qui n épousent pas leurs idéaux religieux. Leur théorie, rigide et monolithique, est imposée par la force à tous leurs adeptes. N’acceptant ni commentaire ni point de vue sur leur système religieux, les chiites sont restés de tout temps, enfermés dans un fanatisme sectaire et aveugle, repoussant toute évolution et toute ouverture.

A noter que les sunnites bien que plus souples et soi-disant plus tolérants, ne sont pas pour autant, plus respectueux des droits de l’homme.

DROITS DE L’HOMME ET LIBERTE RELIGIEUSE

L’Occident estime que la démocratie et la liberté ne font pas encore partie du vocabulaire arabe et musulman. Tous les discours et les prêches portent dit-on sur le culte de l’extrémisme et la défense, à n’importe quel prix, de l’héritage légué par le prophète. Plusieurs auteurs et penseurs arabes, de culture occidentale, soutiennent que la croyance en Dieu et le choix d’une religion sont des affaires strictement personnelles qui ne concernent que l’homme et lui seul. Chaque être humain a le droit, ajoute-t-on, de pratiquer la religion qui lui plaît selon ses convictions intimes et non pas sous la menace et la pression d’une autorité ou d’une organisation quelconque.

La plupart des observateurs constatent que les chiites prônent une grande rigueur dans la pratique de l’islam. Compliquer davantage les obligations de la religion, s’accrocher à des détails souvent sans grande importance, voire parfois même ridicules, ne peut, selon ces mêmes observateurs, que diviser les croyants et les opposer les uns aux autres, ce qui est le cas, depuis presque 14 siècles. Nul n’a le droit en effet, de se targuer d’être plus musulman que les autres ou de vouloir se passer comme maître dans l’art de prier Dieu. Le Très Haut accepte la prière du petit et du grand, du savant et de l’ignorant illettré. Ce qui compte, avant tout, c’est la foi, c’est la conduite de l’homme vis-à-vis de ses semblables, c’est son honnêteté et non pas son fanatisme et sa haine envers les autres.

Les musulmans ne représentent que le 1/6 des habitants de la Terre. Est-ce là une raison pour supprimer les 5/6 qui ont adopté une autre religion ? Sur le milliard 300 millions qui adhèrent à l’islam dans le monde, seuls 14 % sont arabes et peuvent lire le Coran dans sa version originelle. Doit-on exiger du reste des musulmans, soit la grande majorité, de pratiquer la religion et de célébrer la prière avec la même perfection que le prophète et ses compagnons ? Non ! Doit-on passer notre temps à prier et à écouter des prêches ? Non ! Ce n’est pas en adorant Dieu jour et nuit que le monde musulman combattra la misère et l’ignorance dans lesquels il est plongé, mais en s’activant, en s’évertuant à rattraper son retard, en travaillant comme l’ont fait les Chinois, en inventant et en créant comme le font les Japonais.

L’avenir du monde musulman réside dans le respect des droits de l’homme et plus particulièrement dans le respect du libre choix d’une religion et d’une certaine liberté dans sa pratique. Tout dernièrement, un pays arabe a condamné une femme à la prison, pour s’être convertie au christianisme. Je pose la question suivante à tous les doctes de la loi islamique et leur demande : est-ce qu’ils seraient aujourd’hui musulmans eux-mêmes, si leurs ancêtres et leurs parents étaient nés en Australie ou en Finlande ? Certainement non ! Alors ne lions pas la notion de nationalité à celle de confession. Un citoyen d’un pays quelconque a le droit de pratiquer la religion qu’il désire ou de ne croire à rien. C’est une chose qui ne concerne que lui. "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses", dit l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789).

J’admets que c’est là une attitude encore très difficile à envisager dans le monde musulman actuel. Cela n’est possible qu’avec l’adoption de la laïcité, autrement dit avec l’application du principe de la séparation des domaines politique et religieux, dans lequel l’Etat reste neutre entre les différentes religions. D’ailleurs comment peut-on, par exemple, appliquer l’obligation du port du voile dans un pays comme le Liban, où plus du tiers des femmes arabes sont chrétiennes ? Nous le répétons encore une fois, la religion est une affaire entre Dieu et l’homme, sans aucun intermédiaire.

Que tous ces prédicateurs bénévoles ou intéressés cessent donc leur prêchi-prêcha et aillent chercher d’autres occupations plus utiles à la société.

La laïcité n’a jamais été la négation de la religion, mais bien au contraire elle suppose le respect de toutes les croyances sans distinction, dans un Etat neutre.

Disons enfin qu’un Etat moderne et démocratique a le devoir et l’obligation de protéger ses citoyens contre toute oppression de quelque nature que ce soit.

La piété et le degré de dévotion de l’être humain doivent être jugés par le Créateur et non pas par l’individu. Mohamed BOUHOUCH


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19 réactions à cet article    



    • morice morice 20 juin 2008 12:16

       A une époque où l’Homme a marché sur la lune et envoyé avec succès, des sondes à la planète mars dans l’espoir d’y atterrir un jour, à cette époque de découvertes et de créations scientifiques d’une grande importance pour l’humanité, certaines sectes musulmanes s’affrontent encore à coup de balles et de bombes, dans des combats fratricides, notamment entre Sunnites et Chiites, opposés les uns aux autres pour des différences, pour ne pas dire des détails futiles, dans la pratique de l’Islam.

      euh, ptêt’ aussi qu’elles en jettent sur des soldats qui occupent leur sol ... ??? pourquoi donc voulez-vous cisconscrire ce qui se passe en Irak à un simple affrontement de factions religieuses ? C’est faux, et archi-faux.. les amércains eux-même parlent d’INSURGES ! le commandant en chef en Afghanistan de "résistance"... en faisant de la guerre en Irak un combat de tribus, vous oubliez l’essentiel, et c’est SCANDALEUX. 

       quand à la phrase 

      La piété et le degré de dévotion de l’être humain doivent être jugés par le Créateur et non pas par l’individu

      permettez-moi d’en douter. Il n’y a pas de créateur et rien donc à juger.


      • Spyc 20 juin 2008 13:05

        @morice : l’auteur n’insiste pas spécialement sur l’Irak mais sur le conflit généralisé entre les chiites et les sunnites et il a bien raison. Comme vous le dites morice, l’armée US parle d’"insurgés" car ils s’en prennent à eux (alors que dans leur esprit ils sont venus les libérer), mais il ne faut pas oublier que même ces "insurgés" s’attaquent les uns les autres pour des conflits d’ordre religieux (qui avaient juste été mis en stase sous le contrôle de Saddam Hussein). Le problème reste le même que dans le reste de la région, si l’armée US venait à partir il y aurait toujours un conflit entre sunnites et chiites en Irak pour savoir qui récupèrerait le pouvoir. L’armée US n’a de ce point de vue-là fait que réveiller précocement le conflit (il serait tout de façon réapparu à la fin du règne de Saddam si personne dans le parti Baas ne pouvait prendre la relève de manière aussi autoritaire) et c’est bien fait pour leur gueule (et oui fallait pas voter Bush).

        Sinon certe guerre de religion reste préoccupante, car si pour l’instant elle est cantonnée à une région du Moyen-Orient, elle pourrait bien s’étendre voire nous atteindre via l’immigration et créer des guerres de mosquées (déjà que ce n’est pas la joie à l’UOIF).

        Il va bien falloir que le Moyen-Âge musulman cesse un jour ...


        • morice morice 20 juin 2008 14:03

           Il va bien falloir que le Moyen-Âge musulman cesse un jour ... islamiste extrémiste, pas musulman ... la chrétienté ne le parait pas plus progressiste : attendez le prochain discours du pape à Lourdes. Les états-unis ne peuvent plus partir. Sinon c’est effectivement le chaos. L’irak, c’est la Yougoslavie : tenue ensemble par un dictateur seul. plus de dictateur, plus de pays. ce qu’ll y a de terrible, c’est qu’en 2002 Ryan Crocker aujourd’hui ambassadeur en Irak, avait écrit un memo PREVOYANT ces conflits inter-ethniques et inter-religieux. Depuis, il s’est ASSIS DESSUS avec Petraeus, qui avant hier a trouvé en DEUX SECONDES que l’attentat ayant faut plus de 60 morts était le fait de chiites. La dernière fois, Crocker avait trouvé aussi vite que c’étaient des femmes demeurées. La prochaine fois, les iraniens, OBLIGATOIREMENT. Cette occupation a une propagande qui n’arrêtera JAMAIS. 


          • Spyc 20 juin 2008 14:27

            Certe les chrétiens fondamentalistes ne volent pas plus haut que les islamistes. Mais les islamistes (qui sont extrémistes par définition fr.wiktionary.org/wiki/islamiste ) sont des musulmans jusqu’à preuve du contraire.

            Mais la civilisation occidentale (dans sa majorité) a évolué pour que ce ne soit plus eux qui aient le pouvoir, et de plus les guerres de religions chrétiennes ont cessé depuis longtemps.

            Et ce Moyen-Âge touche l’ensemble des musulmans et non seulement les islamistes, d’où sa qualification de "musulman" et la fin de cette guerre ne pourra venir que des musulmans, il ne faut pas trop compter sur les islamistes pour mettre un terme à leur gagne-pain.

            Et pitié, laissez les américains en dehors de ça, ça fait 1400 ans que cela dure, vous allez peut-être me dire que c’est aussi la faute des américains si on ne sait pas qui de Ali ou des autres était le préféré ? Les américains ont fait et font encore des conneries, il faudra bien un jour qu’ils les assument, mais ce n’est pas la peine de tout leur mettre sur le dos (au risque de perdre toute crédibilité)


          • Paradisial Paradisial 20 juin 2008 14:04

            Que des bobards - historiques, idéologiques et doctrinaux - racontés par l’auteur. Vraiment que des bobards.

            J’aurais l’occasion de les dénoncer un par un incha-Allah. Pour l’instant je suis pas mal occupé. Ce sera pour le samedi éventuellement.

            Entre temps, sachez que les iraniens et le Hezbollah libanais occupent une très grande estime dans le conscient des musulmans du monde entier, n’en déplaise à l’auteur. Quant à la considération réservée par l’Arabie Saoudite à leur égard, et celles de farfelus autres despotes arabes, sachez quelles ne sont nullement représentatives de cet estime dont jouissent ces deux représentations du chiisme moderne.

            Seuls les vrais-cons répondent à cette dissension entonnée par les faux-cons.



              • civis1 civis1 20 juin 2008 15:33

                Oui mais la vraie question c’est quoi ?

                C’est ce qu’aurait dit ou fait tel ou tel Mohamed ou Ali , il y a des millénaires ?

                Mais je rêve ou quoi ?

                L’enjeu c’est l’utilisation oportuniste qui peut être fait de tout type de discours et du rôle que joue l’idéologie religieuse et/ou politique à l’oeuvre dans tous conflits d’intérêts et toute tentative de prise de pouvoir. Il n’y a pas de meilleure moyen pour masquer les véritables mécanismes à l’oeuvre. Sous forme de variantes (il faut bien de temps en temps que l’idéologie renouvelle son discours) cette affaire là continue à fonctionner à plein rendement.

                A qui profite le crime ? Voilà la vraie question.

                En premier lieu à tous ceux qui ont tiré bénéfice des crédits votés par le congrès américains pour faire cette guerre qui n’est finalement qu’une guerre du pétrole.

                Chiites et sunites des factieux manipulés. Plus ou moins conscients de cette manipulation et plus ou moins "intéressés" selon leur position dans la hiérarchie ce ne sont que des marionnettes face à des enjeux économiques et financiers qui instrumentalisent les lobbys militaro-industriels et les lobbys religieux.

                La laïcité ? Une forme de coexistance pacifique ? Ne comptez par sur eux pour la promouvoir autrement que comme une manière de prospérer à l’ombre. D’ailleurs, même pas l’Europe - qui se veut pourtant une Europe de la paix - n’en a retenu le principe.

                Dire que les europhiles n’ont même pas eu idée de l’exploiter ! Pourtant, avec une politique de la solidarité, n’était-ce pas une des meilleures aspirations à proposer au citoyen européen euro-sceptique ?

                 


                • morice morice 20 juin 2008 15:44

                   Et pitié, laissez les américains en dehors de ça, ça fait 1400 ans que cela dure, vous allez peut-être me dire que c’est aussi la faute des américains si on ne sait pas qui de Ali ou des autres était le préféré ? Les américains ont fait et font encore des conneries, il faudra bien un jour qu’ils les assument, mais ce n’est pas la peine de tout leur mettre sur le dos (au risque de perdre toute crédibilité)

                  non, car un pays qui était demeuré laïc dans ses institutions verse islamiste en raison d’une intervention dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est... malencontreuse, sinon insensée. Le rapport de Crocker disait de ne PAS intervenir. 


                  • civis1 civis1 20 juin 2008 16:17

                    @ morice :

                    Bon ben d’accord !

                    On va laisser les américains tranquilles parce qu’ils ne sont pas en Irak ou alors s’ils y sont (je crois qu’on en a vu quelques uns quand même !) c’est pour venir en aide à la population , défendre la liberté . Ce n’est pas à cause de quelque intérêt. En Irak il n’y a pas de pétrole et la guerre civile entre chiites et sunites pendant que les kurdes soufflent un peu en surveillant les puits de pétrole n’est qu’une invention.

                    Passez il n’y a rien à voir ?

                    Dans ce post ’it Morice vous avez l’intention de nous dire quelque chose mais moi j’avoue que je n’y comprends pas grand chose.

                     


                  • civis1 civis1 20 juin 2008 16:28

                     

                    Je réaffirme donc que mettre l’accent sur l’historiographie et sur le contenu de ce type de discours sert toujours à masquer les véritables enjeux. Le conflit entre chiite et sunite est l’exemple même de l’utilisation conflictuelle et opportuniste qui peut être faite (ici par les américains et plus largement les occidentaux qui se sont engagés en Irak) de tout type de discours et du rôle que joue l’idéologie religieuse et/ou politique à l’oeuvre dans tous conflits d’intérêts et toute tentative de prise de pouvoir.

                    Et çà fait beaucoup plus de 1400 ans que ça dure.

                    Il y a comme qui dirait une constante dans cette manière de manipuler les foules et emporter les opinions publiques. En grèce antique les sophistes en faisait même profession.


                  • civis1 civis1 20 juin 2008 16:34

                    Il reste que l’article de Lecomte est intéressant car il vient à un premier niveau nous éclairer sur l’histoire qui oppose ces deux factions chiite et sunite .


                  • civis1 civis1 20 juin 2008 16:37

                    Au fait, pourquoi Morice se fâche-t-il toujours tout rouge ?

                    Bon je ne vais pas dire que moi je ne prends jamais de coup de sang !


                  • Sahtellil Sahtellil 20 juin 2008 19:41

                    Pour des infos historiques brutes (et exactes), je recommande Wikipedia.

                    Mr Lecomte, cher compatriote, ce papier franchement...

                    - Titre racoleur

                    - Données tronquées. Ex non exhaustif : "Jusqu’à la mort du prophète en 632, sunnites et chiites vivaient dans une totale symbiose." Je crois rêver. Parce que le mvt chiite existait avant la bataille de Siffine ?

                    - Réduction caricaturale du problème actuel à ses seules racines multiséculaires en occultant les bisbilles politiques actuelles favorisées et chouchoutées par les puissances que l’on sait.

                    J’en ai tant et plus en rab, mais plus tard peut-être parce que là .

                     

                    PS. Une question indiscrète Mr Lecomte, pourquoi ce pseudo très gaulois ?


                  • Sahtellil Sahtellil 20 juin 2008 19:49

                    Bug d’Agoravox qui a amputé le post ci-dessus de plusieurs . L’intelligibilité du propos en est altérée.


                  • poetiste poetiste 25 juin 2008 01:31

                    La bêtise

                     

                    L’invention du dieu unique n’a pas apporté de changement au comportement humain mais a au contraire exacerbé son tropisme de la violence. C’est que l’on peut faire dire ce que l’on veut à ce concept de dieu et rêver d’imposer partout sa culture par un expansionnisme prémédité. On n’a pas inventé de nos jours la publicité répétitive, voire assommante, elle existe depuis toujours dans les religions. La fameuse méthode Coué n’a pas fini de violer la cire vierge de la conscience des enfants dans les écoles, les madrasas ou près des postes de télévision. Les esclaves de la pensée unique n’ont guère d’autre argument que la violence et leur obscurantisme destructeur peut resurgir d’un moment à l’autre. Il y a des haines qui ne demandent qu’à s’exprimer. Candide de Voltaire est bien trop réaliste pour l’illusion religieuse, il dénonce trop bien l’imposture : la confusion entre la religion tribale et mimétique et la foi en la vie. La haine inhérente à l’âme humaine et le prétexte de la religion pour l’exercer ne procèdent que de l’instinct. Mais tout cela fait bavarder et écrire, ce qui permet pour un temps de laisser les couteaux au vestiaire ; c’est déjà ça. L’identité religieuse est un leurre qui dépend du pays où l’on est né et comme Voltaire, je dis : je vous le répèterai jusqu’à ce vous l’ayez compris. S’il reste des anges qui n’ont pas peur de se griller les ailes, qu’ils sortent de leur torpeur au nom de la passion de l’homme, cette qualité tellement rare qui seule, s’oppose à l’instinct, le transcende et conduit à la paix. La guerre est proche comme dirait Le Clézio, j’ai vu le regard haineux d’un automobiliste. Allez ! Continuez de vous faire plaisir sur ce forum d’échanges de jeux de mots virtuels. Si la religion ne débusque pas la bête qui se terre dans la part d’ombre de l’homme, le vingt et unième siècle ne sera jamais spirituel. Quand j’entends le nom d’un dieu particulier répété et vociféré comme un slogan de guerre, je me dis que l’homme a vraiment créé un dieu à son image. L’égotisme du mortel n’a pas le sens de l’absurde et du ridicule. Ceux qui n’ont pas conscience de leur violence sont comme des volcans qui ne savent pas quand ils vont entrer en éruption et quelle égratignure sur l’identité qu’ils croient avoir sera la cause de cette éruption. Il y a des adeptes soumis, volontaires d’une religion dictature qui sont plus royalistes que le roi. Ainsi va la barbarie, ainsi va l’obscurantisme religieux tribal. Mais que suis-je venu faire dans cette galère ?

                    A.C

                     


                  • jaja jaja 20 juin 2008 19:29

                    Les huit guerres de religion dans une France en déclin, qu’évoque l’auteur, sont loin de n’être que des guerres religieuses. Elles sont aussi politiques et sociales... Les guerres de religion pures n’existent pas. La "vraie foi" servait en France d’enveloppe idéologique pour des combats aux idéaux forts douteux très éloignés des mythes officiels...

                    Ainsi derrière les catholiques se tenait la puissante Espagne, l’Angleterre, elle, soutenant les protestants... Et ces deux Nations rivales avaient en commun un intérêt évident à affaiblir la France, encore puissante à cette époque malgré ses difficultés...

                    La réforme protestante a pu séduire une partie des élites qui cherchaient à se libérer de la tutelle économique et politique de la papauté et de ses tenants...

                    En somme ce n’était rien d’autre que le Monopoly guerrier planétaire encore vivace de nos jours, jeu auquel participaient les diverses forces sociales en lutte les unes contre les autres.

                    Pour ce qui est des divisions chiites sunnites dans le monde arabe elles sont attisées par l’impérialisme américain au premier chef. Ce dernier en attaquant l’Irak et en privilégiant les chiites a réussi un joli coup : diviser, en partie, la Résistance à l’occupation.

                    Au Liban, au contraire, ce sont les sunnites que les USA soutiennent au détriment du Hezbollah chiite... La raclée infligée aux partisans d’Harriri par le Hezbollah s’est faite au nom de Dieu. Mais dans les faits c’est bien la fraction pro-américaine libanaise qui a été défaite...

                    Ce qu’il faut bien voir c’est que les idéologies, religieuses ou non, masquent souvent les intérêts réels qui s’affrontent... Ne peuvent s’y retrouver que ceux qui derrière le spectacle donné en pâture font l’effort d’observer les coulisses...

                     

                     


                    • Sahtellil Sahtellil 20 juin 2008 19:52

                      Je souscris entièrement et je plussoie.


                    • Elatet 25 juin 2008 10:37

                      Très bon article à mon sens.

                      De toute évidence il y a différents courants très suivis dans chaque religion ; on se demande comment les gnoses s’impriment dans les cerveaux pour qu’ils soient aussi adhérents, sans remises en cause de quoi que ce soit...

                      Dans chaque religion ça pinaille, ça pinaille sur des tas de choses que nul ne peut prouver, et ça se perd dans des détails sans queue ni tête, ça s’ennerve, ça se passionne pour des diahrrées de mots que l’on prend pour ses vertèbres, ça passe son temps à critiquer les autres et à taper sur tout le monde, ça se chamaille, ça se vexe, ça se gonfle d’orgeuil, ça se drape de grandeur ou de petitesse et de dépendance interprêtée comme de la fidélité, ça conjure ses frayeurs par quelques gestes superstitieux, après tout on a le droit de choisir ses prisons, mais pas la peine d’y enfermer les autres... Voilà bien de l’hystérie humaine jetée dans un couloir sans fin et sans fond que l’on prend pour Dieu depuis des siècles. Ca pourrait être mignon et c’’est encore heureux que l’on puisse pinailler en toute démocratie, mais c’est quand même très grave quand on en arrive à tuer !

                      On s’approprie le Divin, on le connait toujours mieux que les autres, on sort à peine du berceau que l’on se constitue rabatteur pour gourous et prêtres, quand les autres ne sont pas des impies, des mauvais et des "pas-bien" à proscrire, chacun selon sa grille d’interprétation du Réel.

                      Mais l’expérience de l’autre, on s’en fout. Que l’autre s’intéresse à notre expérience spirituelle véritable, on s’en fout aussi. On annone et on attend de lui qu’’il annone la même gnose mot pour mot. Que les gnoses puissent être sources d’inspiration entre autres supports et selon les inclinations, c’est un autre sujet et c’est respectable. Mais cette adhérence hystérique constatable un peu partout est consternante.

                      J’ai envie d’écrire quelque-chose d’inspiré, mais ce ne sera valable que pour ce jour, car les mots c’est comme la salade, ça se consomme frais en plat du jour. Voilà : Qui veut un face à face avec Dieu doit se rendre seul au rendez-vous. Il faut avoir ce courage, comme devant la mort, sans même savoir si Dieu sera là. Parce-que Dieu a parfaitement le droit de poser des lapins.

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