Un conclave sur fond de scandales
Alors que Benoît XVI a annoncé sa renonciation qui prendra effet le 28 février à 20 h 00, le conclave qui se réunira dans quelques semaines pour élire son successeur semble être celui de tous les scandales.

Plusieurs cardinaux ont déjà été pointés du doigt pour avoir étouffé des affaires de pédophilie mettant en cause des membres du clergé. C’est le cas, par exemple, de l’ex-archevêque de Los Angeles, le cardinal Roger Mahony, pour lequel une pétition circule afin qu’il ne puisse pas prendre part à l’élection du futur souverain pontife.
C’est au tour du cardinal Keith O’brien, archevêque d’Edimbourg et chef de l’Eglise catholique d’Ecosse d’être au cœur d’un scandale qui éclabousse encore une fois l’institution religieuse qui traverse une crise sans précédent, certainement la plus grave de toute son histoire. Il aurait fait des « avances inappropriées » à plusieurs de ses prêtres. Le prélat a donné sa démission au pape, qui l’a acceptée. Il conteste, malgré tout, les faits qui lui sont reprochés. Il a précisé qu'il ne participera pas au conclave.
Comble de l'ironie, le cardinal Keith O’Brien est connu en Grande-Bretagne pour être l’un des opposants les plus farouches à l’ouverture du mariage pour les couples de même sexe qu’il avait comparé à « l’esclavage », en affirmant qu’il s’agissait d’une « violation des droits de l’homme » et qu'il « serait nuisible au bien-être physique, mental et spirituel des contractants. » En 2012, il a été désigné « bigot de l'année » par l'association gay et lesbienne Stonewall.
Après les révélations fantaisistes selon lesquelles un « lobby gay » aurait été responsable de la démission de Benoît XVI, les déclarations du cardinal ghanéen Peter Turkson qui lie l'homosexualité à la pédophilie, les affaires de pédophilie où plusieurs cardinaux électeurs seraient impliqués, il semblerait que le prochain conclave ne puisse pas débuter sous les meilleurs auspices.
L'Eglise catholique semble avoir beaucoup de difficulté à se débarrasser de ses vieux démons qui reviennent la hanter à un moment crucial pour son avenir.
En renoncant à ses fonctions, Benoît XVI n'avait certainement pas imaginé un instant la portée de la gravité de son geste. Il plonge ainsi l'Eglise catholique dans une nouvelle tourmente. La tâche de son successeur ne sera pas facile. Il aura du pain sur la plance.
Le prochain conclave se voulait être « propre ». C'est raté. Le trône de Saint Pierre semble vaciller. Après tout, on ne récolte que ce que l'on a semé...
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