Cancer : la chimiothérapie est-elle indispensable ?
Le cancer n’est pas une pathologie ordinaire comme peut l’être un rhume ou une angine dont on se débarrasse en peu de temps. C’est un mal qui ronge lentement l’organisme, entraînant le plus souvent la mort dans un délai moyen. Des maux persistants, on en connaît beaucoup. Les rhumatismes par exemple, parfois handicapants sans que ce soir une maladie mortelle. Arthrites et autres arthroses engendrent des maux persistants en affectant un type spécifique de tissus. Alzheimer affecte les fibres nerveuses avec des conséquences dramatiques pour les patients. Le cancer ne repose pas sur un tissu dysfonctionnant mais une prolifération de cellules à partir d’un organe du corps, ce qui n’est pas la même chose. A cela s’ajoutent d’autres conséquences, notamment sur le psychisme du patient lorsqu’il a été informé du diagnostic et de son issue. Le cancer arrive à tous les âges. La plupart se produisant après 65 ans. S’il y a bien une maladie qui ne peut se satisfaire de généralités, c’est le cancer. La diversité des situations empêche de faire des statistiques sérieuses. On parle d’un cancer sur deux guéri mais tout dépend comment on fait les calculs. J’ai fait une requête sur Internet pour avoir des données sur la mortalité par cancer. On trouve bien souvent des résultats faisant état de survie au-delà de 5 ans, seuil qui semble être pris comme critère de guérison. On peut mourir 6 ans après un cancer diagnostiqué puis traité et figurer dans les statistiques comme un patient guéri. Bref, méfions-nous des statistiques, surtout lorsqu’elles émanent d’un corps professionnel qui n’est pas exempt d’intérêts privés.
Le cancer est, comme d’autres pathologies lourdes, un problème de société qui a fait l’objet de plans successifs, pour améliorer ou trouver des traitements, pour prendre en charge les malades. Les succès ne sont pas à la hauteur des sommes dépensées. Les progrès thérapeutiques ne sont pas si fulgurants. On pourrait les juger comme en quasi-stagnation depuis des décennies. Après, l’opinion peut toujours s’en remettre aux officiels qui, usant de "statistiques", annoncent des succès et une progression continue dans le traitement de cette maladie. Pour ma part je n’y crois pas, faisant confiance aux voix dissidentes pas très bien considérées car impactant la propagande officielle et de ce fait, risquant d’altérer les moyens mis en jeu ainsi que les dons effectués aux associations censées lutter contre ce mal. C’est surtout la chimiothérapie qui peu à peu, se trouve sous les radars des expertises citoyennes. Les médecins sont souvent face à des patients qui ne sont pas forcément bien informés et se trouvent en situation de fragilité psychologique pour éventuellement refuser ce traitement. Ce dont ils ont parfaitement le droit depuis que la législation s’est prononcée sur ce sujet en 2002.
L’usage de la chimiothérapie dans le traitement du cancer n’a rien d’automatique ni d’obligatoire. Hélas, ce n’est pas l’avis des spécialistes qui n’hésitent pas à prescrire ce traitement à des patients qu’ils savent condamnés à court terme, pour quelques mois de vie gagnés mais à quel prix. Lourdeur du traitement, effets secondaires, qualité de vie dégradée. Les molécules utilisées en thérapie antitumorale sont de vrais poisons et de plus, selon quelques scientifiques, ces traitements pourraient même favoriser la prolifération du cancer après une intervention chirurgicale. Afin d’étayer ces propos, je suggère de consulter les quelques études sérieuses parmi lesquelles ce papier assorti de 110 références publié en 2004 par des chercheurs australiens (G. Morgan et al., Clinical Oncology, 16, 549-560). Les résultats sont édifiants pour ne pas dire accablants. La contribution de la chimiothérapie dans la survie à 5 ans est de 2.3 % en Australie et 2.1 % aux Etats-Unis. La conclusion est sans ambiguïté. Alors que la survie à 5 ans de patients atteints de cancer est de 60 % en Australie, la contribution de la chimiothérapie est pratiquement insignifiante.
Si ces chiffres sont exacts, alors on peut les traduire en terme individué afin de configurer le choix réel offert au patient. En acceptant un traitement chimiothérapique, la probabilité d’un effet tangible sur la survie est très faible. Une chance sur quarante d’après les données fournies par l’étude des Australiens. Même en admettant qu’il y ait un biais dans ces résultats, cette probabilité restera quand même faible. Faut-il alors risquer un traitement aussi lourd pour un bénéfice dont la probabilité qu’il soit nul ou même négatif est assez élevée ?
Il ne m’appartient pas de dire ce qu’il convient de décider lorsqu’une chimiothérapie est proposée. Je ne fais qu’apporter les données permettant de faire un choix. Refuser une chimiothérapie suppose une présence d’esprit présentant des similitudes avec la sagesse stoïcienne inclinant à ne pas s’attarder sur les choses qu’on ne peut changer. C’est un premier point suivi d’un second. Refuser une chimiothérapie n’implique pas forcément une absence de combat face à la maladie. Mais simplement une autre manière de tenter ce qui semble impossible. Les alternatives existent. Comme par exemple les principes de la médecine ayurvédique. Une démarche inscrite dans ce principe s’avère porteuse de sens. Le patient n’est plus une matière vivante livrée aux perfusions mais un acteur agissant dans le processus de maintient de la vie. Alors, mourir pour mourir, autant le faire debout plutôt que couché (à prendre dans un sens allégorique évidemment).
Le choix n’est pas facile. J’ai récemment évoqué cette question de chimiothérapie à une militante FO croisée dans la rue en développant mon argumentaire. J’ai senti une hostilité vite éclairée par un propos tout à fait recevable. Cette personne avait un proche ayant bénéficié d’une chimio et apparemment, ce patient avait été bien soigné et sa vie prolongée. Pourtant, rien ne permet de penser que sans chimio l’issue aurait été différente d’après l’étude présentée ci-dessus. Alors une explication rationnelle ? Oui, on peut raisonnablement penser que la chimiothérapie retarde le développement de la tumeur mais en affaiblissant l’organisme, elle donne une « seconde chance » au cancer ce qui au final s’équilibre, expliquant que l’effet de la chimiothérapie sur la survie moyenne est très limité. Récemment, une étude a confirmé l’impact d’une substance anticancéreuse sur des cellules saines, plus précisément des fibroblastes qui en situation « normale » tendent à limiter l’invasion des cellules cancéreuses mais qui, en cas de traitement chimique, voient leur ADN modifié au point de produire une protéine favorisant le développement des tumeurs. Ce qui est l’inverse de l’effet recherché.
Au risque de me répéter, je ne préconise aucun choix, ne faisant qu’exposer une alternative qui en général n’est que rarement suggérée au patient. Au vu des données disponibles, un tel choix repose sur des déterminants essentiellement psychologiques. Sauf évidemment dans les rares cas où les résultats de la chimiothérapie sont si tangibles qu’on peut se dire, il n’y a pas photo ! Ce qui n’est pas le cas dans la plupart des situations ; alors la réalité est difficile à admettre. La chimiothérapie n’a rien d’obligatoire d’autant plus qu’elle impacte fortement le quotidien. On peut se demander pourquoi la subir en cas de cancer avancé si c’est pour gagner un ou deux mois dans des conditions de vie « mauvaises ». On s’interrogera aussi sur cet « impératif chimiothérapique » qui occulte l’étude d’options moins conventionnelles mais dont quelques indices incitent à s’y intéresser. Je ne parlerai pas des thérapies magnétiques qui ont leur place dans ce contexte mais plutôt de méthodes dites holistiques et jouant sur une certaine pratique spirituelle, comme la médecine ayurvédique dont les bénéfices sont connus depuis des millénaires et dont l’intérêt pour le cancer date de plusieurs décennies. Un livre sur ce sujet a même été publié en 1990 par le controversé Dr Chopra chez InterEdition, maison plus que sérieuse puisqu’elle émane du CNRS. La médecine ayurvédique prend en considération le sujet dans sa globalité, contrairement à la médecine occidentale qui use de routines validées par les statistiques. Un mal, un remède et hop, au suivant ! Rien ne prouve que des techniques de méditation et de travail sur soi ne soient pas plus efficaces que la chimio contre les cancers y compris ceux en phase terminale. On ne le sait pas tout simplement parce que les cliniciens sont étrangers à cette approche et donc qu’aucune étude sérieuse n’a été réalisée sur ce sujet. Ces recherches sont-elles impossibles ou indésirables par le système de santé ? Chacun aura sa réponse.
Je crois que le volet psycho et santé individuelle est achevé. Reste l’aspect santé et recherche publique. Autrement dit le volet politique dans l’approche du cancer. Un volet qui nous concerne tous en tant que citoyens dans la mesure où les sommes engagées relèvent du domaine public. Surtout au niveau de la prise en charge de soins coûteux dont on peut discuter l’utilité compte tenu des bénéfices assez douteux de la chimiothérapie alors que d’autres pathologies mériteraient une meilleure prise en charge parce que des traitements efficaces existent. Le débat est lancé. Il y a peu de chance qu’il se déplace dans les médias de masse. Le cancer et la mort sont des sujets tabous. Le système de soins est d’autant plus préservés des critiques que les traitements qu’ils administrent le sont sur des patients souvent condamnées à court ou moyen terme. La cancérologie est une affaire controversée qui pour l’instant a su éviter que les controverses se ne déroulent dans l’espace public.
Le cancer ne sera pas guéri par la science mais il ne faut pas forcément désespérer car les forces de l’esprit restent une option crédible, sous réserve que l’on parvienne à s’en rendre maître pour réaliser des choses que la science ne peut pas faire. Dommage que les gens et les institutions ne croient plus dans ces « options » qui ont donné, rarement certes mais de manière étonnante, des résultats tangibles. Je ne parle pas évidemment du « tourisme paralytique » à Lourdes mais d’authentiques pratiques spirituelles. Qui évidemment ne sont pas ancrées dans l’époque du clic instantané parce que la marche de l’esprit possède ses propres règles et une temporalité qui se moque de l’agitation du monde avec ses horloges numériques.
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