Chirurgie ambulatoire à l’AP-HP : avantage au malade
Arriver à 8 heures à l’hôpital, se faire opérer à 12 heures et ressortir pour le dîner… Qui n’a jamais rêvé d’entrer en chirurgie digestive comme on va chez le dentiste ? Se faire opérer d’une hernie n’est pas aussi anodin que se faire poser une couronne dentaire. Il est pourtant bien plus confortable pour un patient, et souvent plus sûr pour lui, de subir une journée en hôpital de jour et de se rétablir chez lui sous contrôle médical que de passer plusieurs jours dans une chambre de malade.
L’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) a décidé de faire des efforts conséquents pour que la chirurgie ambulatoire représente fin 2011 30% de son activité chirurgicale. France Soir rappelle que sur ces actes, la France accuse un retard conséquent sur les établissements étrangers. Alors que 35% des actes sont réalisés chez nous en ambulatoire, leur part est de 79% au Danemark et de 90% aux Etats-Unis… Les premiers résultats chiffrés de la politique volontariste de l’institution (France Soir parle de « révolution ») sont plutôt bons : sur les 17 gestes chirurgicaux les plus fréquents suivis par l’assurance maladie (les gestes « marqueurs »), 72% étaient pris en charge en chirurgie ambulatoire en 2010 et 75% pour les quatre premiers mois de 2011. Sur cette dernière période, l’ensemble des actes ambulatoires a progressé de 6%. « Dès la fin 2011, 30 % de notre activité chirurgicale devront être réalisés en ambulatoire, 80 % pour les gestes marqueurs », précise Mireille Faugère. Il va de soi que ces progrès d’accompagnent d’économies substantielles pour la sécurité sociale.
On pourrait en conclure que jusqu’à présent, on était mieux soigné à l’étranger, ou au contraire, que l’on se dirige vers une chirurgie au rabais. Dans un communiqué publié lundi, les Hôpitaux de Paris annoncent que leur objectif est de devenir « un centre moteur de développement, de l’enseignement, de la recherche et de l’évaluation » en chirurgie ambulatoire. L’institution est le premier CHU d’Europe : il s’agit donc de former les futurs chirurgiens à ce type d’acte mais aussi de développer les procédures les plus innovantes. D’autant plus que l’AP-HP dispose d’un savoir-faire précieux sur certains actes ambulatoires complexes, « peu pratiqués ailleurs. »
Pour tenir ces objectifs, le Pr Corinne Vons, chirurgienne digestive, responsable de l’unité de chirurgie ambulatoire de l’hôpital Jean Verdier, a été désignée pour diriger un « groupe projet stratégique » qui définira les objectifs opérationnels.
Les bénéfices pour le patient ? Ce type de prise en charge chirurgicale lui permet de se rétablir plus rapidement d’un opération de la vésicule, par exemple. Les techniques mises en œuvre sont en effet moins invasives et traumatisantes. Il en découle une convalescence plus courte. D’autre part, les risques de contraction d’une maladie nosocomiale est réduit de 15%. Enfin, Mireille Faugère, le principal bénéfice par une formule qui tombe sous le sens : « On est mieux chez soi qu'à l'hôpital » !
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