Confinement : pourquoi y sommes-nous entrés et comment en sortir ?
Quelles sont les raisons profondes du confinement ? Et comment en sortir ?
Aujourd'hui, beaucoup d'interrogations demeurent. Voici quelques éléments pour faciliter la compréhension de ce qui vient.
Quel est le principal motif du confinement ?
Le principal motif avancé, consistant à lisser le pic de l’épidémie afin de permettre aux services sanitaires de faire face à un épisode exceptionnel, constitue une partie de la réponse.
Une autre raison, issue de l’histoire des pandémies
« L’histoire ne se répète pas, elle bégaie ».
Cette citation, attribuée à Marx, a le mérite de nous amener à examiner avec curiosité les épidémies et pandémies précédentes.
Lors de la grippe espagnole, il y a eu une première vague. Et une seconde vague, bien plus létale.
« Pendant cette première phase, qui s’étend d’avril à fin juin 1918, la maladie, même si elle se caractérise par une diffusion très importante et une très forte contagiosité, connaît une évolution brève et bénigne, et est rarement mortelle.
En juillet 1918, beaucoup en France pensent même que l’épidémie est en voie d’extinction, car le nombre de cas de grippe a diminué comme en témoignent les rapports du Service de santé des Armées. Ainsi, on croit avoir échappé au pire...
En réalité, si la grippe semble en voie de décroissance, les malades présentent de plus en plus de complications pulmonaires graves et mortelles. En mai, un grippé sur huit seulement présente des complications. En août, c’est un sur deux. »
Cela a échappé à pas mal d’entre nous, mais Emmanuel Macron a bien parlé de la deuxième vague, dès son discours du 12 mars.
La grippe espagnole nous apporte une autre leçon : « les médecins constatèrent que celle-ci affaiblissait les organismes, si bien que de nombreuses personnes décédèrent dans la décennie suivante des suites du virus, notamment des femmes lors de leur accouchement. »
C’est clair ? Même si vous vous en sortez bien, les conséquences à long terme sur votre organisme peuvent être dommageables.
Bien sûr, le Covid-19 n’est pas la grippe espagnole. Mais l’exemple de 1918-1919 doit tout de même non inciter à la prudence.
Le mode de transmission : un festival d’inconnues
Avant d’aborder la question du confinement à proprement parler, il faudrait avoir les idées claires sur les modes de transmission. Dans ce domaine, les informations officielles apparaissent imprécises quand elles ne sont pas erronées.
Distance de sécurité
Ainsi, l’OMS ou le Ministère de la Santé préconisent une distance de sécurité d’un mètre. Or, celle-ci semble vraiment insuffisante, comme le montre l’étude d’ANSYS. Un article de 2014 du Figaro Santé précisait en outre que les postillons peuvent aller jusqu’à six mètres.
Je cherche avec un grand intérêt des études solides disant qu’à 1 mètre, la distanciation sociale nous met à l’abri de la transmission. En attendant, tout laisse à penser que c’est insuffisant !
Durée de la contagion
Sur le site du Gouvernement, il est écrit : « Le délai d’incubation est la période entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes. Le délai d’incubation du coronavirus COVID-19 est de 3 à 5 jours en général, il peut toutefois s’étendre jusqu’à 14 jours. Pendant cette période, le sujet peut être contagieux : il peut être porteur du virus avant l’apparition des symptômes ou à l’apparition de signaux faibles. »
Pas de chance, le virus peut rester dans l’organisme plus d’un mois et l’individu reste contagieux. La fameuse « quatorzaine » a du plomb dans l’aile.
Transmission par la respiration
On continue dans le flou artistique. Dans un article de Science et Vie, on lit que « la seule respiration pourrait suffire à transmettre l'infection à Covid-19 ». Bref, les porteurs de masques constitués par un simple film plastique anti-postillons sont-ils protégés ? Euh, comment dire ?
Transmission par les objets
En dehors du fait que le cuivre est un excellent matériau pour lutter contre les germes, en gros, on ne sait rien, sauf que la durée de vie du virus sur les objets peut aller jusqu’à plusieurs jours. J’adore en particulier ce passage « En réalité, ce qui est important, c'est la charge virale - la dose de virus présente à un certain endroit. "La dose du virus à laquelle on est exposé joue sur la probabilité d'être infecté mais aussi sur la gravité de l'infection" ». Qu’est-ce qu’on peut en tirer ? Rien, si ce n’est de se laver les mains après avoir touché n’importe quoi.
Pour les fruits et légumes, c’est un festival : dans le même article, on lit d’abord « Prenons l’exemple d’une pomme achetée au rayon vrac. « Il faut la laver, la frotter, mais on ne désinfecte pas », assure le spécialiste. « La transmission ne se fait que par voie respiratoire ou par les muqueuses, rappelle-t-il, et non par voie digestive. » »
Et ensuite : « selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), « une personne infectée peut contaminer les aliments en les préparant ou en les manipulant avec des mains souillées, ou en les exposant à des gouttelettes infectieuses lors de toux et d’éternuements ». »
C’est clair ? Eh bien non, pas du tout.
Résumé sur la transmission
Je vous la fais courte :
- La distance de sécurité d’un mètre, pourtant portée par les autorités, est insuffisante
- La durée de la contagion de quatorze jours est une fable
- La transmission par la respiration et par les objets : il faut des études complémentaires pour savoir ce qu’il en est
Déconfiner sans avoir un minimum d’idées sur la transmission, c’est tout de même un peu gênant, non ?
Plutôt que de faire des études notoirement inutiles comme le fameux essai Discovery, ne ferait-on pas mieux de répondre aux questions essentielles sur la contamination ?
Sortie du confinement : encore des questions
Pour moi, la première étape, c'est de caractériser la dangerosité de cette maladie, via une étude auprès des populations. Ainsi, on sait que les diabétiques, les personnes cardiaques, celles souffrant d’affections pulmonaires, les obèses, les personnes âgées enregistrent un taux de létalité élevée.
La recontamination existe bel et bien, même si on commence à peine à la prendre en compte au niveau médical. Ensuite, la notion de fragilisation des défenses immunitaires n'est pas absurde. Comme mentionné plus haut, l’épidémie de grippe espagnole a visiblement fragilisé les individus touchés,
Il y a donc un choix stratégique entre l’immunité de masse ou le choix du blocage de la pandémie.
Immunité de masse.
Dans ce cas, on choisit de déconfiner la population générale et choisir l'immunité de masse (tout en confinant les fragiles).
Dans ce cas, on fait une étude sur les différentes populations. En fonction de l'âge, de l'état de santé et de toutes les caractéristiques que l'on a pu relever comme étant déterminantes dans le développement de complications, Il serait alors plus facile de déconfiner les personnes peu fragiles, en les laissant travailler, et en choisissant délibérément pour eux la fameuse "immunité de masse". En clair, on laisserait les personnes peu fragiles attraper la maladie.
D'un autre côté, on protègerait très sérieusement les personnes fragiles, en mettant en place des protocoles très exigeants pour les protéger et pour détecter précocement (avec des tests bien organisés) les signes de maladie, avec tous les dispositifs économiques et sociaux qui conviennent. Et pour eux, on maintiendrait le confinement. Il n'empêche que ce beau raisonnement peut être problématique dans certaines configurations. Ainsi, je reste étonné du nombre de médecins décédés, en particulier du médecin chinois lanceur d'alerte, qui semblait à la fois jeune et en bonne santé.
Cette piste peut donc représenter une forme de sur-accident, une véritable catastrophe dans le cadre d'un scénario proche de la grippe espagnole.
Contrôle de la contamination
Dans cette autre approche, il s’agirait d’appliquer les principes de base qui ont fonctionné dans les pays d’Asie où l’épidémie est sous contrôle (Taiwan, Corée du Sud, Hong-King, Singapour…) :
- détecter (en masse)
- isoler (les malades et les fragiles)
- traiter (les malades).
Cela, c'est un choix de refus de l'immunité de masse, et c'est finalement ce qui a marché avec le SRAS en 2003. On détecte à grande échelle, et on déconfine tous les négatifs, qu’ils aient formé des anticorps ou non.
Le problème de cette option, qui est la plus soutenable politiquement une fois qu'on en aura fini avec les pénuries, c'est que la partie traitement n'est pas encore vraiment résolue. Car en toute objectivité, aucun traitement ne fait pour l'instant consensus. Et il reste, même dans l'hypothèse d'un traitement efficace, la question des séquelles, même si on peut penser qu'une maladie traitée précocement en laissera peu.
Quelle conclusion ?
Pour conclure, face aux risques sanitaires et économiques gravissimes, il me semble préférable d’opter pour le contrôle de la contamination, en s'appuyant sur un maximum de données éclairées issues des points signalés plus haut.
Et bien entendu, le défi, c’est de mener toutes les études nécessaires pour comprendre les conditions de la contamination, de lancer les tests en masse, de généraliser les masques pour la population générale. En clair, de décréter la mobilisation générale pour organiser au plus vite un déconfinement contrôlé et sans recherche de l’immunité de masse.
L’autre défi, c’est de faire en sorte que les positifs contaminent un minimum de négatifs. Et là, sera-t-il possible d’éviter Big Brother, avec Apple et Google à la manoeuvre ? Ce n’est pas gagné !
En tout cas, ne comptons pas sur le vaccin, qui pourrait bien être une chimère (toujours pas de vaccin pour le SIDA, pas de vaccin trouvé pour le SRAS). L’intérêt des labos n’est pas l’intérêt général
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