La CRIIRAD a reçu plus d’un millier de demandes concernant l’impact de l’arrivée sur la France des masses d’air contaminé : quels sont les risques pour ma santé ? Pour mes enfants ? Pour l’enfant que je porte ? Faut-il se protéger ? Si oui, comment ?
Le texte ci-dessous constitue un premier élément de réponse. Il sera progressivement enrichi et amélioré. Nous espérons pouvoir le présenter prochainement sous forme de « foire aux questions ». La charge de travail est telle que nous avons du mal à avancer autant qu’il le faudrait sur les différents volets (prélèvement et analyses d’échantillons, recensement et étude des données sur la situation au Japon, rédaction des documents d’informations, réponse aux appels, courriels, demandes d’interview, situation au Japon, impact en France, à l’étranger…). Sachez également qu’avant le déclenchement de la crise la CRIIRAD était déjà en situation difficile du fait du décalage entre ses moyens et l’importance des dossiers qu’elle traite. Quoi qu’il en soit, nous ferons tout notre pour répondre au plus grand nombre de questions et le plus rapidement possible mais nous comptons aussi sur votre compréhension.
Dans son communiqué du 22 mars dernier, rédigé avant que la contamination ne touche la France métropolitaine, la CRIIRAD avait essayé d’estimer les niveaux de risques en effectuant diverses hypothèses pour pallier le manque de données utilisables. Le texte indiquait ainsi :
1. « le risque d’irradiation (1) par les masses d’air contaminé sera négligeable ». Cette prévision est désormais confirmée sur la base de mesures, et non plus d’hypothèses.
La CRIIRAD dispose d’un équipement qui permet de mesurer en continu le débit de dose gamma (en microSievert par heure : μSv/h). Il a été acheté en 2009 grâce au soutien de la Région Rhône-Alpes. Il a permis de vérifier que l’augmentation de l’activité de l’air ne se traduisait par aucune augmentation mesurable du rayonnement gamma ambiant.
Comme on peut le voir sur la courbe ci-dessous qui reproduit les résultats enregistrés depuis le lundi 21 mars, les résultats fluctuent entre 0,08 à 0,1 μSv/h. On ne constate aucune augmentation mesurable depuis l’arrivée des masses d’air contaminé sur la France (autour des 23 / 24 mars).
A noter que l’élévation du flux de rayonnement enregistrée par la sonde dans la nuit du 4 au 5 avril (cf. sur la courbe la valeur supérieure à 0,1 μSv/h) est imputable à un épisode pluvieux et à une augmentation du rayonnement naturel, sans relation avec les rejets du Japon.
A ce propos, la CRIIRAD a reçu des dizaines de courriels de personnes disposant de radiamètres ou de dosimètres et signalant une augmentation du niveau de rayonnement ambiant et/ou mettant en cause les résultats des blaises de l’IRSN. Faute de temps pour analyser chaque dossier, nous proposons pour l’instant quelques indications générales (note d’information à l’attention des utilisateurs de radiamètres).
2. « le risque associé à l’inhalation des aérosols et halogènes radioactifs présents dans l’air devrait être très faible ». Les estimations de dose indiquent que la mise en oeuvre de contremesures, confinement à domicile ou prise de comprimés d’iode stable (2), n’est pas justifiée. Cette prévision est désormais confirmée sur la base des résultats d’analyse, et non plus d’hypothèses.
Afin de déterminer le niveau de contamination de l’air, les analyses ont d’abord porté sur les filtres à aérosols et les cartouches qui équipent les balises de surveillance de la radioactivité de l’air. Elles ont révélé la présence d’iode 131 (3).
Ainsi que nous l’indiquions dans notre communiqué du 26 mars, l’iode 131 est principalement présent dans l’air sous forme gazeuse. Les analyses effectuées sur les filtres et cartouches des balises d’Avignon, Montélimar, Valence, Romans-sur-Isère et Péage-de-Roussillon montrent qu’il représente de 70 à 89% de l’iode 131 présent dans l’air. La publication de résultats partiels, qu’ils portent sur les filtres qui retiennent les aérosols ou sur les cartouches à charbon actif qui piègent les gaz, conduit à sous-évaluer le niveau réel de la contamination : la sous-évaluation est limitée lorsque le résultat concerne l’iode gazeux mais elle peut atteindre un ordre de grandeur lorsque l’analyse porte sur le filtre à poussières.
Sur la base des analyses de son laboratoire et du recensement des données publiées par l’IRSN, la CRIIRAD considère que l’activité de l’iode 131 dans l’air a pu atteindre, et dépasser 10 mBq/m3. A Valence, l’activité volumique de l’air a atteint 9 mBq/m3 du 30 mars 15h29 au 31 mars 15h18. Elle était certainement supérieure, vers la même date, à Montélimar : de l’ordre de 12 mBq/m3. Ces chiffres sont les plus élevés publiés à ce jour. Or il est peu probable que les niveaux maximum concernent spécifiquement la vallée du Rhône. Bien d‘autres régions ont dû subir des niveaux de contamination du même ordre de grandeur, voire supérieurs.
Le recensement des résultats d’analyse publiés dans les bulletins d’information de l’IRSN (4)montre que très peu de résultats complets sont disponibles. Nous les avons reportés sur la carte de France disponible en annexe (pour y accéder revenir au sommaire). Faute de résultats utilisables, il faut approfondir la question du rapport iode gazeux / iode particulaire afin de pouvoir exploiter les résultats d’analyses de filtres pour évaluer de façon fiable l’activité réelle de l’air.
Le suivi de la qualité radiologique de l’air effectué sur le secteur de Valence montre que l’activité de l’iode 131 a dépassé 1 mBq/m3 les 27-28 mars, 5 mBq/m3 du 28 au 30 mars, pour atteindre un maximum de 9 mBq/m3 les 30-31 mars. Depuis lors, les concentrations ont diminué mais restent supérieures à 1 mBq/m3. L’analyse préliminaire de la cartouche qui a filtré l’air de Valence du mardi 5 au mercredi 6 avril suggère une activité de 3 mBq/m3 (à confirmer).
Le filtre à aérosols correspondant aux dépôts du 28 mars au 4 avril a été analysé afin de déterminer l’activité de l’iode 131 présent dans l’air sous forme particulaire (associé à des micro-poussières que l’on désigne sous le terme d’aérosols). L’activité moyenne de l’iode 131 est de 0,45 mBq/m3. Cette valeur nous a permis de déterminer, sur l’ensemble des 8 jours, la proportion d’iode gazeux (89%) et d’iode particulaire (11%). Ces ratios ont permis de calculer l’activité probable de l’iode particulaire à rajouter à l’activité de l’iode gazeux afin de disposer de résultats sur l’activité totale de l’iode 131 dans l’air. Ces valeurs résultent donc de calculs et sont notées en italique dans le tableau ci-dessous.
Sur la base des résultats d’analyse disponibles, la CRIIRAD a conduit des calculs de dose afin de vérifier si les niveaux de risque pouvaient être considérés comme négligeables ou s’ils justifiaient la mise en oeuvre de mesure de protection.
A ainsi été évaluée la dose que recevrait une personne respirant un air dont l’activité en iode 131 s’élèverait à 20 mBq/m3 (valeur enveloppe mais pas irréaliste) en supposant une exposition permanence sur 40 jours, soit du 22 mars au 30 avril (une hypothèse pour l’instant majorante).
Selon les âges, l’activité incorporée en respirant varie entre 4 Bq (enfant en bas âge) et 23 Bq (adultes). Ce qui correspond à des doses de rayonnement inférieures à 0,4 μSv, soit quelques pourcents du seuil de 10 μSv/an à partir de laquelle la réglementation européenne considère que les niveaux de risque ne sont plus négligeables et qu’il convient d’examiner les moyens de diminuer les expositions. Ces valeurs représentent une fraction encore plus faible de la limite de dose de 1 mSv/an (<0,04%).
Voir les explications plus détaillées en annexe : doses induites par l’inhalation d’iode 131
Rentrer chez soi pour se protéger de ces très faibles niveaux de contamination n’est ni justifié ni utile. Dès lors qu’une contamination atmosphérique se prolonge sur plusieurs jours, a fortiori sur plusieurs semaines, le confinement n'est pas une réponse appropriée : soit il est inefficace – cas le plus général – l’air des habitations étant entièrement renouvelé en quelques heures (de moins d’une heure à 8 ou 10 h maximum selon l’étanchéité de la construction) ; soit il est efficace, et cela pose problème car le volume d’air d’un logement doit être renouvelé complètement au minimum toutes les 3 heures. Les apports d’air frais permettent en effet d’évacuer les différents polluants (odeurs, humidité, fumée de tabac, vapeurs de produits de nettoyage, solvants, formaldéhydes, ...) et en particulier les oxydes d’azote (CO2, CO, NOx) qui s’accumulent avec le fonctionnement d’appareils au gaz ou d’une cheminée. Soulignons également que le confinement va également augmenter la concentration en radon, un gaz radioactif naturel, dont l’effet cancérigène est attesté.
En conclusion, il n’est pas utile, il est même déconseillé, de se confiner chez soi. Le risque radiologique est négligeable, bien inférieur aux problèmes posés par l’accumulation d’air vicié (et donc de polluants, y compris de radon, un gaz radioactifs naturel)
3. « le risque lié à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les retombées radioactives devrait rester limité. Le laboratoire de la CRIIRAD évaluera le plus rapidement possible les quantités de radioactivité déposées au sol (dépôts sec et dépôts liés aux précipitations) afin de vérifier les ordres de grandeurs attendus dans les aliments et de donner, si nécessaire, des conseils adaptés ».
>> EAUX DE PLUIE ET EAUX DE DISTRIBUTION
Afin d’évaluer les dépôts de radioactivité sur les sols, le laboratoire de la CRIIRAD a analysé 8 échantillons d’eau de pluie collectés sur différentes régions de France. En passant au travers des masses d’air contaminé, la pluie se charge de particules et de gaz radioactifs solubles (cas de l’iode gazeux). Les activités en iode 131 (seul radionucléide détecté) sont comprises entre 0,24 Bq/l (pluie tombée à Annecy le 27-28 mars) et 4,9 Bq/l (pluie tombée à une vingtaine de km au nord de Toulouse entre le 27 et le 30 mars).
La CRIIRAD a recensé les résultats d’analyse publiés par l’IRSN dans ses différents bulletins (5) : une vingtaine de résultats sont disponibles. Les activités sont comprises entre 0,246 Bq/l (pluie recueillie à Orsay le 27 mars) et 3,1 Bq/l pour de la pluie prélevée au CENBG, au sud de Bordeaux, à Gradignan, le 30 mars. L’ensemble des résultats (CRIIRAD, IRSN et autres laboratoires) a été reporté sur une carte de France.
Précisons tout d’abord que ces très faibles activités n’induisent aucun risque pour les personnes qui se sont trouvées sous la pluie sans protection. Si vos enfants ont joué sous la pluie, dans des flaques d’eau, s’ils ont eu la peau ou les cheveux mouillés, etc. il n’y a aucun motif de vous inquiéter.
La question se pose différemment pour la CONSOMMATION de l’eau de pluie.
De nombreuses personnes nous ont demandé si elles pouvaient continuer à consommer l’eau de leur citerne (eau collectée sur le toit de leur habitation). Compte tenu des niveaux de contamination mesurés jusqu’à présent, la consommation ponctuelle de quelques verres d’eau ne pose pas problème. En revanche, si l’eau recueillie doit servir de source principale d’alimentation sur 15 jours ou 3 semaines, la dose reçue pourrait atteindre, voire dépasser le seuil à partir duquel le risque n’est plus considéré comme négligeable, en particulier si les consommateurs sont de jeunes enfants. Il s’agit de niveaux de risque très faibles mais qu’il vaut mieux éviter (6).
Si vous ne pouvez pas éviter d’utiliser l’eau récoltée sur votre toit pour l’arrosage de votre jardin potager, veillez à arroser la terre et non pas les feuilles des légumes : l’absorption est importante et rapide au niveau des surfaces foliaires ; plus lente et beaucoup moins efficace à partir du système racinaire des plantes.
Un nombre important de demandes concernent l’eau de distribution. Lorsque les foyers sont alimentés par de l’eau provenant de nappes souterraines, la contamination actuelle est sans conséquence. Les activités déposées sont faibles, les capacités de dilution des aquifères souterrains importantes et l’iode radioactif se sera probablement désintégré avant de pouvoir les atteindre, même s’il s’agit de nappes peu profondes. Même conclusion pour l’alimentation en eau potable qui provient du traitement de cours d’eau. Pour que l’incidence soit notable, il faudrait imaginer des pluies abondantes et surtout continues, susceptibles de représenter dans la durée un pourcentage important du débit du cours d’eau. C’est assez improbable et cela ne correspond pas du tout aux conditions météorologiques actuelles. En revanche, il semble nécessaire d’examiner de plus près la situation des plans d’eau type lacs collinaires qui recueillent l’eau de pluie d’un ou plusieurs bassins versant. Ils sont évidemment plus exposés que l’eau circulante. Des analyses devraient permettre de lever rapidement le doute.
>> ALIMENTS POTENTIELLEMENT A RISQUE
Depuis quelques jours, les questions de nos correspondants portent plus particulièrement sur l’impact des retombées radioactives sur la chaîne alimentaire : les aliments sont-ils contaminés ? Si oui lesquels ? Doit-on éviter de les consommer ? Est-ce dangereux pour les enfants ? Pour une femme enceinte ? Pour une maman qui allaite son enfant ?
Il y a deux catégories d’aliments à risque : ceux qui sont contaminés par dépôt direct et ceux qui sont contaminés par transfert (lait et viande)
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L’importance de la contamination dépend, bien sûr de l’activité déposée (par voies sèche et humide) mais aussi du stade végétatif de la plante et des surfaces de captation disponibles : les végétaux à larges feuilles type salades, blettes, épinards, choux, oseille… font partie des aliments les plus exposés (sauf s’ils sont cultivés sous serre évidemment). Compte tenu du niveau de contamination de l’air, des coefficients de transfert de l’air au sol et à la pluie et de l’air et de la pluie aux végétaux, l’activité en iode 131 de ces végétaux devrait atteindre quelques becquerels par kilogramme, voire quelques dizaines de Bq/kg. Précisons que les particules radioactives déposées sur les surfaces foliaires sont rapidement métabolisées par la plante (phénomène de translocation) et le fait de laver la plante n’est pas efficace. Certaines techniques culinaires permettent en revanche d’éliminer une partie de la radioactivité.
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Le lait et les fromages frais et la viande provenant de troupeaux encore en stabulation ne posent évidemment pas problème. Par ailleurs, certains troupeaux sont actuellement conduits dans les pâturages mais l’essentiel de leur alimentation est encore apporté par du fourrage ou des grains. Dans ce cas, l’incidence de l’ingestion d’herbe contaminée reste limitée. Les animaux en pacage peuvent brouter l’herbe sur des surfaces étendues et ingérer ainsi les produits radioactifs captés par le couvert végétal. Une partie de la contamination est rapidement éliminée mais une partie se fixe dans leurs organes, en fonction des caractéristiques métaboliques de chaque radionucléide. L’iode radioactif se concentre dans la thyroïde de l’animal mais il est également fixé par les glandes mammaires et transféré au lait. On le retrouve également dans la viande mais en moindre concentration.
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Le facteur de transfert de l’herbe au lait varie fortement selon qu’il s’agit de lait de vache ou de lait de chèvre ou de brebis dont la contamination peut être supérieure d’un ordre de grandeur à celle du lait de vache. La radioactivité des fromages dépend de leur mode de fabrication et des délais d’affinage.
Dois-je faire attention à mon alimentation ?
La réponse à cette question est un choix individuel.
Les risques sont certes très faibles mais si l’on tient compte de la durée possible de la contamination, de l’existence d’habitudes alimentaires particulières et de la vulnérabilité de certains groupes de populations (enfants, femmes enceints ou allaitant), on n’est plus dans le domaine du risque négligeable et il semble utile d’éviter des comportements à risque.
La directive Euratom 96/29 (7) définit les principes généraux de radioprotection en vigueur en Europe. Elle indique que l’impact d’une activité nucléaire peut être considéré comme négligeable si la dose de rayonnement qu’elle induit ne dépasse pas 10 μSv/an (8). Au-delà de cette valeur, il convient de réfléchir aux mesures qu’il est possible de mettre en oeuvre pour diminuer les expositions. Dans le cas des retombées radioactives de FUKUSHIMA DAIICHI, il s’agit essentiellement de limiter l’ingestion d’iode 131.
La quantité d’iode 131 susceptible de délivrer une dose de 10 μSv varie fortement en fonction de l’âge du consommateur. Les enfants en bas âge (0 – 2 ans) sont les plus vulnérables : l’ingestion d’une cinquantaine de becquerels d’iode 131 suffit à délivrer à leur organisme une dose de 10 μSv. Si les aliments à risque (légumes à feuille, laits et fromages frais…) contiennent de l’ordre de 1 à 10 Bq/kg, voire plus, il est tout à fait possible d’imaginer qu’en 2 ou 3 semaines le seuil de référence de 10 μSv/an puisse être dépassé.
Il est cependant facile de limiter les expositions à des niveaux négligeables en veillant à ce que ces aliments ne constituent pas, tout au long du mois d’avril, la base de l’alimentation de la famille. 0n peut ainsi préférer le lait « longue conservation » au lait frais, ne pas faire d’excès avec les fromages frais de brebis, les blettes, les salades ou les épinards. Ces mesures de bon sens concernent tout particulièrement les enfants, les femmes enceintes et les mamans qui allaitent.
NB : la valeur prise en référence par la CRIIRAD est le seuil du risque « dit « négligeable » soit 10 μSv/an (ou 0,01 mSv/an). Il ne doit pas être confondu avec la limite de dose maximale admissible de 1 mSv/an qui est 100 fois plus élevée. Même en imaginant une alimentation centrée sur les aliments qui concentrent la radioactivité, les niveaux d’exposition en France devraient rester nettement inférieurs à cette valeur. Pour les habitants de la côte ouest des Etats-Unis, la situation est sensiblement différente.
Pour des explications plus détaillées lire : doses induites par l’ingestion d’iode 131
Combien de temps va durer la contamination ?
A ce jour, on en peut que donner une durée minimale : d’importantes quantités de produits radioactifs sont rejetées par la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI depuis le samedi 12 mars. Ce mardi 5 avril, soit 24 jours plus tard, les rejets continuent. Cela signifie que les apports d’air contaminé sur l’Europe dureront tout autant, avec un décalage dans le temps liés au déplacement des gaz et aérosols radioactifs sur quelques15 000 km.
La côte ouest des Etats-Unis reçoit 6 à 10 jours avant la France l’impact des rejets radioactifs de la centrale de FUKUSHIMA DAIICHI. Au vu des résultats disponibles, on peut s’attendre, en tout cas sur la prochaine semaine, à des activités en baisse légère mais régulière.
Les rapports techniques de l’exploitant (TEPCO) et de l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (NISA) laissent craindre des rejets sur encore plusieurs jours voire plusieurs semaines. Si de nouveaux incendies surviennent ou si les opérateurs sont à nouveaux contraints de relâcher de la vapeur afin d’éviter les explosions d’hydrogène, de nouvelles phases de rejets massifs pourraient survenir. En France, l’impact restera très faible et les mesures de protection relativement faciles à mettre en oeuvre. Au Japon, il en va tout autrement.
CRIIRAD – CASTANIER – Note d’information préliminaire
(1) Il s’agit de l’exposition des personnes aux rayonnements émis par les produits radioactifs présents dans les panaches et qui se désintègrent. Un peu comme on peut être exposé aux rayonnements ultra-violets émis par le soleil. Il n’y a pas d’incorporation de produits radioactifs ;
(2) En revanche, le contexte actuel peut amener chacun à réfléchir à l’équilibre de son régime alimentaire et à vérifier que les besoins en iode sont satisfaits. La thyroïde a besoin d’iode stable pour fabriquer les hormones nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Lorsqu’elle est carencée en iode, elle fixe d’autant plus l’iode radioactif.
(3) Les césiums 134 et 137 sont présents mais à des niveaux trop faibles pour être détectés. Le xénon 133 est également présent, à des activités probablement supérieures à celles de l’iode 131, mais il s’agit d’un gaz rare qui n’est pas piégé par les dispositifs filtrants qui équipent les balises.
(4) Ont été recensées les données publiées dans les bulletins : insérer référence + liens pdf.
(5) Ont été analysés les Bulletins d’information n°3 à 10 (pas de résultats dans les n°1 et 2) : Bulletin n°1 - 24 mars 2011 ; Bulletin n°2 - 25 mars 2011 ; Bulletin n°3 - 26 mars 2011 ; Bulletin n°4 - 27 mars 2011 ; Bulletin n°5 - 28 mars 2011 ; Bulletin n°6 - 29 mars 2011 ; Bulletin n°7 - 30 mars 2011 ;Bulletin n°8 - 31 mars 2011 ; Bulletin n°9 - 1er avril 2011 ; Bulletin n°10 - 2 avril 2011 ; Bulletin n°11 - 4 avril 2011
(6) Il est possible que la filtration de l’eau conduise à une décontamination efficace mais sans certitude à ce sujet mieux vaut être prudent.
(7) Directive du Conseil 96/29/Euratom du 13 mai 1996 fixant les normes de base relatives à la protection de la santé des travailleurs et du public contre les dangers des rayonnements ionisants.
(8) Les critères de décision pour l’exemption des activités générant une exposition aux rayonnements ionisants sont en fait double : qu’aucune personne du public ne reçoive une dose supérieure à 10 μSv/an et que la dose collective ne dépasse pas 1 Homme.Sievert (c’est-à-dire que le nombre de personnes exposés reste (relativement) limité).