Déconfinement n’est pas déconditionnement
Un consensus, toutefois : masques chirurgicaux ou FFP2 + frictions itératives aux gels hydroalcooliques + soleil + canicule – ça va faire un cocktail explosif. Parce que oui, ils sont vraiment nombreux, les adeptes du Conseil Scientifique. Il faudra quand même que quelqu’un se résigne à leur expliquer que l’alcool en frictions passe de toute façon dans le sang, jusqu’à être détectable par un éthylotest. Et que respirer son propre CO2, par 30° sous le soleil, ce n’est pas ce qui se fait de mieux, en termes de prévention des malaises...
Déconfinement n’est pas déconditionnement
Madame Penicaud exhorte les Français à dépenser l’argent économisé malgré eux pendant le confinement… C’est dire s’ils sont hors-sol, ces politiques : ils n’ont pas compris ce que ça donnait, les gestes barrières, une fois transposés dans la vraie vie. Les files d’attente pour entrer dans les boutiques, lesquelles sont parfois si petites, que seuls 2 ou 3 clients peuvent entrer en même temps. Le énième lavage obligé des mains au gel hydroalcoolique. Le port du masque de rigueur. Bien souvent, l’obligation d’essayer les vêtements chez soi, puis ramener ensuite ceux dont on ne veut pas. Pour des nu-pieds, nouvelle offense, l’obligation de se laver les pieds avec une lingette avant l’essayage. Paiement par carte bancaire uniquement. Et caetera.
Distanciation humaine, surtout. Et ça, dans le commerce, c’est pas top. Paroles étouffées, sourires absents. Tous soupçonnés d’être contaminants, de porter Covid sur la peau, de postillonner Covid, d’être Covid… Se sentir suspects, c’est pas la détente, pas la joie, pas l’humeur. Ne pas savoir si l’on pourra entrer dans nos boutiques préférées, covidemment saturées par le dixième de leur clientèle habituelle, ce n’est pas encourageant. Pas envie non plus de tomber sur un vigile qui vous barre la route d’un geste autoritaire, et/ou qui vous arrose d’un gel nettoyant sans vous demander votre avis. C’est insultant, à force. Attendez votre tour dans le carré, là, monsieur. Mettez ce gant pour taper votre commande sur l’écran. Passez par là. Faites le tour par ici. Les commerces sont vides, et pour cause.
Alors non, Madame Penicaud, nous garderons "nos milliards" pour un vrai retour à la normale, pas pour cette ruine de société que votre gouvernement nous a laissée, faite de tics et de TOC. N’avez-vous pas entendu parler de faillites, ses derniers jours ? Ah, mais non, votre espèce ne tient compte que des entreprises à participation publique ! Le menu fretin n’existe pas, c’est aux Français de remettre ces commerces-là à flots. Ceux-là mêmes qui ont perdu 20 % de leur salaire et à qui on a retiré plusieurs jours de RTT pour des vacances confinées. Ceux-là, qui ne savent pas s’ils vont conserver leur emploi ou qui l’ont déjà perdu. Cessez donc de nous dire ce que nous devons faire, vous manquez de pudeur. Vous êtes ce qu’on appelle une pauvre fille, Madame Penicaud.
Par ailleurs, et vu la tournure de ce quinquennat, nous sommes plusieurs à avoir parié sur une grosse canicule, pour cet été. Certains se sont dit que le gouvernement anticiperait. D’autres ont affirmés que non. Un consensus, toutefois : masques chirurgicaux ou FFP2 + frictions itératives aux gels hydroalcooliques + soleil + canicule – ça va faire un cocktail explosif… Parce que oui, ils sont vraiment nombreux, les adeptes du Conseil Scientifique. Il faudra quand même que quelqu’un se résigne à leur expliquer que l’alcool en frictions passe de toute façon dans le sang, jusqu’à être détectable par un éthylotest. Et que respirer son propre CO2, par 30° sous le soleil, ce n’est pas ce qui se fait de mieux, en termes de prévention des malaises.
Mesures et gestes barrières mettent à mal l’immunité en la bâillonnant. Car les "pratiquants" provoquent un dérèglement du fonctionnement de leur système immunitaire. Ils se verront donc obligés de poursuivre les fameux rituels à vie, sous peine d’une inflammation terriblement disproportionnée en cas d’affection, y compris par un virus bénin : trop d’asepsie transforme les germes habituellement bénins en germes malins. Ce n’est pas du scientisme, c’est de la logique. À peine différente de celle affirmant que trop de prise inutile d’antibiotiques entraîne une résistance des bactéries aux antibiotiques.
… Ils ont 80 ans, et pratiquent le nouveau culte céleste seuls ou par deux. Ils ont 30 ans, observent et font observer à leurs jeunes enfants le néo-hygiénisme séraphique. Ils sont adolescents et s’amusent du gel comme du masque, qu’ils trouvent plutôt tendance, voire franchement mode. Ils sont des êtres qui ont enfin vécu quelque chose d’extraordinaire dans leur vie, au point qu’ils n’arrêteront jamais d’appliquer les commandements de la Nouvelle Église Scientifique. Celle-ci serait-elle constituée de médecins, par hasard ? Non, bien plus que cela : des experts en confinement et gestes barrières. Qui soignent à distance respectable. Qui aplatissent la courbe en aplatissant le monde. Et qui s’enorgueillissent sans vergogne d’avoir fait en sorte que nos services d’urgence soufflent un peu, et que le nombre de patients en réanimation continue de baisser… Il y a quelque chose qui m’échappe, là : un hôpital public, excessivement sous-dimensionné par rapport à sa population, et dont l’engorgement chronique est le mode de fonctionnement normal, mais qui soudain parvient à souffler ? Je rêve, non ? Covid-19 est la seule affection ? C’est très, très insultant pour les personnes atteintes de pathologies graves, et très, très grossier pour les professionnels qui habituellement soignent ces patients-là… À ce propos, je dois saluer les docteurs Delépine pour leur courage ("Confinement, mesure sanitaire ou politique ?" sur Agoravox), simplement parce ce qu’il existe une authentique omerta autour de la séquence Covid. « On ne va quand même pas se tirer dans les pattes, ce n’est pas le moment ! », voilà, en gros, le mot d’ordre dans les CHU. Comme s’il n’y avait pas eu maltraitances, ni dommages collatéraux. Alors qu’en réalité, c’est là que les victimes sont déjà les plus nombreuses. Beaucoup, beaucoup plus nombreuses. Et ça la fout mal, pour des professionnels de santé.
Macron eut été bien plus avisé de s’entourer d’un concile de rebouteux, de sorciers et de marabouts. Ces derniers nous auraient enseigné des trucs kif-kif sympas, du genre « entrez à droite, arrêtez-vous à un mètre du voisin, attendez là, puis sortez à gauche », ou « frottez-vous les mains avec cette mixture magique, puis mangez votre hamburger et vos frites avec vos doigts », ou « toussez dans votre coude droit, dans votre coude gauche, puis dans votre genou droit, et enfin dans votre genou gauche », ou « marchez, marchez non stop, because que le virus ne s’attaque qu’à ceux qui s’arrêtent sur le sable (pas sur les rochers !) pour profiter du soleil ou simplement se reposer », ou « mettez ce bâillon béni par le Conseil Scientifique avant d’entrer, puis avancez, et fermez-la jusqu’à la sortie de crise »…
Mais elle est où, la sortie ?
Hein, il est où, le déconditionnement de la population ?
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