Evidences inaudibles
C'est un interview de Marcel Rufo qui inspire ce tout petit billet. Beaucoup définisse le pédopsychiatre comme un "atypique". Marcel Rufo pratique avec facilité la communication et son slogan préféré est « je ne sais rien ». Figure de style, fausse modestie ? Peu importe. En dépit d’une liste impressionnante de titres et travaux, ce professeur agrégé avoue finalement ses tâtonnements, ses hésitations. N’est-ce pas là le premier pas vers la recherche d’une véritable connaissance, le secret d’une intelligence en prise sur le réel ?
Dans une émission très « grand public » à l’occasion de la parution de son dernier livre « Grands –Parents : à vous de jouer » ; il a été amené à répondre à une question annexe concernant l’exercice de la médecine générale, les urgences en crise et la quête laborieuse des patients pour être simplement examinés à l'occasion de pathologies banales, souvent mineures.
Avec une simplicité déroutante Rufo, en quelques mots, décrit la situation. Les médecins libéraux signent des feuilles de sécurité sociale. En conséquence ils appartiennent, bien que libéraux, à un système public qui contribue beaucoup à les nourrir. Ils devraient donc honorer jusqu’au bout la main qui les abreuve en participant à une partie de la charge publique représentée en particulier par l’organisation des gardes de nuit ou du week end ; ce qu'il est convenu d'appeler la permanence des soins.
Prenons un exemple récurrent. Comment comprendre que dans une petite ville de province dans laquelle 12 médecins libéraux sont installés, il n’y ait aucun médecin de garde les fins de semaine ? Le patient grippé ou simplement inquiet est obligé d’en passer par la case des urgences du grand centre le plus proche complétement débordé par ces « vraies-fausses urgences »
Cet exemple est très fréquent, l’évidence du propos aveuglante. Il est grand temps d’en revenir à ces constatations simples avec des mots simples. Grand temps d’arrêter de complexifier des problèmes simples pour éviter d’y répondre efficacement.
Celui qui vit en partie par les biens faits de l’argent public doit accepter de participer à ce service public, quel que soit par ailleurs son statut. S’il ne l’accepte pas, il faut devenir coercitif et supprimer pour lui les bien faits de la manne issue de la solidarité. Il doit avoir le droit d’être entièrement libre, mais il ne peut en aucun cas réclamer « le beurre et l’argent du beurre »
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