Exclusif ! Le film des Sanofi censuré par la Direction
Le documentaire de 52 minutes sur la rencontre à Gentilly entre les Sanofi de Toulouse et la Direction, représentée par Christian Lajoux, a été censuré. Il devait être projeté dans la petite salle de l'Utopia Tournefeuille à Toulouse. Un courrier signé du Directeur Juridique a été adressé par la Direction du groupe au cinéma et à l'intersyndicale. Sanofi se réserve la possibilité de prendre toute mesure et d'engager toute poursuite. Ce n'est pas la première fois que le géant pharmaceutique déploie ses énormes ressources contre ses propres salariés pour les réduire au silence. Le recrutement du cabinet de lobbying Boury Tallon & Associés pour préparer l'opinion publique était une première étape. Les menaces de poursuite témoignent de la volonté de la Direction d'etouffer le scandale des licenciements boursiers. Ce film bouleversant qui montre la souffrance, la détresse mais aussi la détermination des chercheurs du site de Toulouse est accessible (pour combien de temps encore ?) sur YouTube.
Il sera certainement retiré sous la pression de la Direction Juridique. Pour immortaliser cette rencontre, voici la retranscription quasi-exhaustive des idées fortes développées par les salariés. Le texte est long, mais c'est le prix à payer pour contrer la censure.
Les films sont disponibles ici :
Les sanofi face à leur Direction, Version intégrale (1/2) non censurée
Les sanofi face à leur Direction, Version intégrale (2/2) non censurée
Le film commence par le Aka des Sanofi sous l’oeil indifférent, presque amusé, de la Direction. C’est l’occasion pour les chercheurs de Toulouse de faire passer d’une manière pacifique, bon-enfant, un message déterminé, sous-tendu par un formidable esprit d’équipe.
Un salarié à l’attention de Christian Lajoux : Moi ma récompense, quand je visite mes parents, quand je visite mon père, ma mère, putain que je suis fier ! Un fils de Plavix [un médicament vedette de Sanofi que l’on donne aux personnes cardiaques]. Ils sont en vie ! Toulouse, merci à ton génie ! Mes amis de l’explo ne sont pas des manchots. Grâce à eux demain, on soignera bien ! Alors écoute-moi bien ! Pour un monde meilleur... Va faire tes calculs ailleurs !
La Direction de Sanofi, représentée par Christian Lajoux « applaudit un certain talent artistique ». Il est aussitôt repris par la foule : « scientifique ! »
Ce thème, nous le retrouverons tout au long de ce documentaire : la fierté des salariés de Sanofi de travailler pour le groupe, la fierté de rechercher et découvrir de nouveaux médicaments.
1. La Direction dément avoir critiqué la Recherche toulousaine
La Direction : Sur le scientifique, parlons-en ! Jamais, et là dessus je m’engage, et je le redis, vous pouvez prendre tous mes écrits, toutes mes prises de parole, jamais nous n’avons fait la moindre objection sur la qualité scientifique de nos collaborateurs de Toulouse. (...) Je représente la Direction. Je me suis efforcé dans tous les endroits où nous nous sommes exprimés de dire que nos collaborateurs avaient autant de talent, et notamment nos collaborateurs de Toulouse et de Montpellier avaient autant de talent que les autres collaborateurs.
Marquons un temps l’arrêt. Christian Lajoux a la mémoire courte. Rappelons la stratégie de communication du cabinet de lobbying Boury Tallon, qui consiste notamment à dénigrer la performance de la recherche de Sanofi en France, à l’heure où le laboratoire se tourne vers d’autres partenaires étrangers dans des pays comme l’Inde.
La question légitime d’un salarié : Pourquoi s’en débarrasser alors ?
La Direction : Mais on ne veut pas s’en débarasser !
Une salariée : Mais Monsieur Lajoux, pourquoi nous avez-vous dit que nous sommes très bons à Toulouse ? Pourquoi nous avoir dit que le site de Toulouse a été mis entre parenthèses ? Expliquez nous !
La Direction bafouille et élude la question : toute la problématique avec Toulouse, c’est que Toulouse a un pied dans le plan et un pied hors du plan.
Un salarié : Mais qui a créé le problème ?
Christian Lajoux répète inlassablement des « laissez-moi répondre à la dame », « laissez-moi parler »... Il se positionne en victime. « Je veux bien que vous me fustigiez mais laissez-moi répondre d’abord ». Il cherche un échappatoire, mais n’apporte toujours pas de réponse.
Une salariée : le 5 juillet vous avez annoncé qu’il fallait réfléchir à notre avenir parce que ce qui était prévu aujourd’hui dans la recherche n’intégrait pas Toulouse. C’est à ça qu’on revient Monsieur Lajoux. Rien n’a changé. Alors pourquoi Toulouse est un problème ? Pourquoi Toulouse ne peut pas être intégré aujourd’hui comme les autres sites de la recherche dans le Groupe Sanofi ? C’est la question.
2. La Direction de Sanofi se décharge de sa responsabilité sur le gouvernement
Christian Lajoux, bafouillant : c’est la question fondamentale. Quand je dis c’est un problème, c’est pas Toulouse qui est un problème. Après une interruption : Attendez ! On ne vient pas vous voir en vous disant tout est bien on n’a pas fait de conneries. Non je ne suis pas du tout dans cet état d’esprit là. Et quand je dis que c’est une difficulté, la difficulté c’est parce que vous avez un pied dedans et un pied dehors. Et pourquoi vous avez un pied dehors et un pied dedans, parce que le gouvernement nous l’a demandé !
La Direction se fait alors huer, siffler.
Un salarié invective Christian Lajoux : les décisions qui sont appliquées sur le site de Toulouse sont des décisions de Sanofi ! C’est votre entière responsabilité !
Applaudissements
Des salariés : le 5 juillet, vous avez utilisé le terme « désengagement ». Le 5 juillet, c’était Sanofi qui pilotait. Le gouvernement n’était pas en tout cas officiellement dans le processus.
Christian Lajoux commente : officiellement non, mais il l’était officieusement.
Plusieurs personnes indiquent à ce moment à Christian Lajoux d’une manière claire et distinctive que la réunion est filmée.
La Direction : J’essaye d’expliquer mais vous ne me laissez pas terminer mes explications. Je dis que dans le plan initial, conformément à ce que plusieurs d’entre vous dites, Madame, Monsieur, effectivement il était prévu de mettre Toulouse dans le plan.
Les salariés : Pourquoi ?
Une salariée : Pourquoi ? Parce que mettre un site dans le plan en disant vous y êtes tous mais on ne sait pas quoi faire avec vous, c’est un concept un peu particulier. Il faut que vous nous l’expliquiez. On y était mais pour faire quoi ?
La Direction bafouille que Toulouse y était mais avec un manque de visibilité.
3. Le rationnel du plan de restructuration
Une salariée : Pourquoi l’infectiologie, la cancérologie, la médecine translationnelle qui sont travaillées à Toulouse, et qui sont prioritaires aujourd’hui chez Sanofi ne sont pas à Toulouse ? Expliquez-nous ça scientifiquement !
La Direction : Le rationnel de l’annonce qui a été faite le 5 juillet était de dire : l’industrie pharmaceutique en général, pas Sanofi en particulier se trouve devant un dilemne qui est que ...
Protestations de la foule.
Une salariée : 600 gens mis à la rue. 9 milliards de bénéfice !, 900 personnes ! ajoute un autre salarié. Premier au CAC 40 ! scande un troisième.
Un salarié : la seule chose que vous voulez faire, comme d’autres labos, c’est externaliser la Recherche. Vous ne voulez pas garder Toulouse dans Sanofi. Vous voulez faire de Toulouse des spin-off comme les autres. Dites pourquoi vous voulez faire ça ! Parce que les revenus de Monsieur Zerhouni [patron de la R&D mondiale] sont indexés sur l’externalisation !
4. Par rapport au « cas » Toulouse
Les salariés : on n’est pas tout seul ! On ne va pas saucissonner les affaires ! On est tous ensembles ! On a voulu nous diviser ! Tous ensembles ! On n’a pas à sortir un site de cette manière là, à mettre des gens à la rue de cette manière là en disant après qu’on veut du dialogue social. C’est facile de faire très peu de réductions de postes lorsqu’on sort des personnes, qu’on ne les compte plus et qu’on raisonne sur celles qui restent. Vous pourriez même en sortir plus ! Comme ça vous pourriez presque créer des postes !
La Direction bafouille et garde le silence.
5. Chiffres et médias
La Direction, après avoir été interpelée par un salarié sur le plan Chimie : On s’est rencontré la semaine dernière dans mon bureau et on a parlé spécifiquement des salariés de Romainville à reclasser. Je vous rappelle que sur les presque 1000 salariés qui ont été inclus dans le plan Chimie il en reste moins de 100 à reclasser.
Un salarié : Nous on n’a pas envie que sur Toulouse ou sur les sites de chimie, il y ait des gens sur les cartons à cause de vos décisions d’aujourd’hui... Vous dites il y a 20% de déchets. Ce n’est pas grave, on a fait 80%, on a fait le maximum.
La Direction : il y a 0 déchets monsieur.
Le salarié : c’est ça la vérité des plans sociaux. (...) Ces 80%, les directions en sont fières ! Elles l’exposent médiatiquement. Mais les gens qui subissent ça. Les gens au quotidien avec leur famille. Aujourd’hui on a un chômage à 10%. C’est aussi ça ! Je pleure déjà des futurs pauvres que vous allez créer ! C’est ça qui nous heurte profondément, qui nous indigne jusqu’au plus profond de notre âme ! La deuxième chose, c’est l’activité économique, l’activité scientifique, l’activité pour les malades, ça on n’a pas à l’abandonner ! Vous nous demandez de l’abandonner, nous ne l’abondonnerons JAMAIS !
Applaudissements
La Direction : nous ne laisserons tomber aucun collaborateur de Toulouse !
Les salariés : Et les autres ?
La Direction : il faut que nous en parlions !
Un salarié : On sait comment ça se passe Monsieur Lajoux ! 3 ans après la fin du plan, où seront les gens ? Combien seront dans la rue ? Combien alors qu’ils ont fait des études de biochimie, de chimie, des études où on s’engage, où il y a l’âme des personnes qui est en jeu au nom de la santé. Combien de ces personnes seront à la rue ? Et bien ça sera peut-être quelques uns, peut-être une dizaine mais pour moi c’est trop ! Ce sera toujours trop ! Et c’est pour ça qu’on est pour le retrait du plan !
La Direction : Je reviens sur la question sur le plan chimie. Sur l’ensemble des personnels qui étaient dans le plan, il en reste moins de 100 à repositionner pas à l’extérieur mais dans l’entreprise. C’est une honte sauf qu’on s’était donné jusque fin 2014 pour le faire.
Le salarié : Ce qui se passe dans le groupe, c’est que vous détruisez la recherche. Les conséquences pour la recherche, avec Romainville, c’est la fermeture de nos sites industriels. Demain vous dégagerez Toulouse et Montpellier. On parle aujourd’hui de Toulouse et Montpellier mais les futures restructurations qu’il va y avoir, elles vont être de combien ?
La Direction : Très clairement je vais vous dire, si la recherche de Sanofi n’arrive pas à générer des innovations qu’on peut apporter sur le marché, il y aura un problème pour les usines !
Protestations
6. Motivez les gens plutôt que de vous en séparer !
Un salarié : ce que vous dites est très intéressant parce qu’il y a parmi vous ici des gens spécialisés dans la RH. Alors on dit que la recherche n’est peut-être pas extraordinairement performante par rapport à vos yeux. Rendez-la performante ! C’est de votre faute si elle ne l’est pas autant que vous le souhaiteriez. Vous faites des formations pour les managers très intéressantes pour que les gens soient motivés, que les troupes soient motivées, que les managers cascadent cette motivation pour qu’elle se ressente. [Faisant allusion à JF Dehecq, le précédent patron de Sanofi] Vous aviez ici un bonhomme qui arrivait à motiver tout le monde, qui faisait un discours et on mouillait la chemise pendant 2 ans pour ce bonhomme. Depuis que nous avons Viehbacher à la tête, vous êtes en train de tout casser. Alors plutôt que de virer des gens et de les enlever des labos, gardez-les dans les labos, motivez-les et vous verrez ce dont ils sont capables. La force des gens motivés, vous n’imaginez pas ! Vous êtes en train de vous planter complètement ! Mesurez-le ! Une force de gens motivés, vous n’imaginez pas ce que ça peut faire ! Ce sont ces messages là que vous devez cascader. Motivez vos troupes !
Acclamations
Le salarié : Non ! Ne passez pas la parole à quelqu’un d’autre ! Répondez-moi ! Ne vous débinez pas et répondez-moi ! Il y a des gens de la RH ici qui sont entre le marteau et l’enclume et qui savent que ce que je dis c’est vrai et qui appliquent à la lettre parce qu’ils n’ont pas le choix. On rentre ici dans le couloir et il y a de magnifiques posters avec des valeurs extraordinaires !
La Direction : l’enjeu stratégique pour notre Maison, c’est de retrouver une innovation qui produise !
7. Zerhouni et Viehbacher, un nouvel « élan » pour la recherche
Un salarié : Virez Zerhouni !
La Direction : je vois que vous êtes des passionnés et c’est une force ! Ce que l’on a dit et Monsieur Zerhouni vous l’a dit et d’autres de la R&D vous l’ont dit, c’est qu’il fallait regrouper les ressources de R&D sur 3 pôles principaux.
Sifflements
Une salariée : Vous citez Monsieur Zerhouni, mais Monsieur Zerhouni ne connaît même pas la liste des produits en développement !
La foule : Zerhouni de-hors ! Zerhouni de-hors ! Viehbacher aus-si !
Un salarié : ils sont là depuis 2 ou 3 ans chez nous, nous on a 25, 30 ou 40 ans d’ancienneté. Là vous avez des années d’ancienneté et de motivation.
Un salarié : cette entreprise était un capitalisme de construction, vous en faites un capitalisme de destruction ! On serait racheté par un fond de pension américain, ce serait pareil ! Vous menez l’entreprise comme un fond de pension point barre !
Un salarié : il suffit de lire les brochures financières que vous distribuez aux actionnaires, on les reçoit et on les lit. Et votre discours il est là. Parce que là vous ne dites pas que la recherche est un échec !
Un salarié : Et sur quoi on vit aujourd’hui ? Sur du Coca-Cola ! On est en pharmacie !
8. Vous désespérez les salariés !
Un salarié : Moi je suis dans une catégorie particulière de salariés puisque j’ai fait l’essentiel de ma carrière dans la recherche et je suis devenu fonction centrale. Sauf que ce que vivent mes collègues, non seulement je le comprends mais je le partage. Vous êtes en train de désespérer les salariés. Je vois ici dans cette salle des gens qui pleurent. J’ai honte pour vous. J’ai honte pour vous de voir des gens qui pleurent de vos réponses. Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous êtes en train de faire au personnel. Par contre, ce que je peux dire aux salariés qui sont dans cette salle, c’est que quand vous dites qu’on va s’occuper d’abord de Toulouse et Montpellier, parce que ça c’est un problème particulier, on fait comme dans le nucléaire. On compartimente et on s’occupe de ce qui est le plus dangereux et ensuite on s’occupe du reste. Ca on l’a bien compris ! Sauf que c’est pas comme ça que ça va se passer parce qu’aujourd’hui, vous êtes en train de désespérer la totalité de l’entreprise. Moi ce matin j’ai vu un cadre qui m’a appelé et qui est en dépression. Vous voyez, il n’y a pas qu’en recherche que les gens sont désespérés. Pour le reste, quand vous dites que la recherche ne produit pas, quand on voit les rapports qu’on nous fournit, on se rend compte qu’on a une des recherches des plus performantes par rapport à la concurrence. Première chose ! Par contre, investir ailleurs et autrement, ça vous savez faire ! C’est à dire mettre moins d’argent sur la recherche en France. Quand vous dites que ça n’a jamais été dit par Monsieur Viehbacher que la recherche était merdique en France, Si ! Ca a été dit ! Elle est mauvaise, il l’a dit ! Et en public ! Il faut avoir le courage de ses actes et de ses paroles ! Assumez-les ! (...)
9. Les conditions des salariés
Un salarié : le courrier de l’intersyndicale est très clair : on est d’accord pour reprendre le dialogue avec vous sous 2 conditions et ces 2 conditions sont celles que les salariés ici présents soutiennent !
Première condition : gel complet de toute la procédure d’information-consultation dans toutes les activités du groupe.
La deuxième condition, c’est qu’on se mette autour de la table et qu’on réfléchisse à toutes les solutions alternatives sans suppression d’emploi et sans départ d’aucun site du groupe.
Ca ce sont les postulats de départ de notre côté parce qu’une entreprise, première entreprise du CAC 40 qui en faisant 9 milliards de bénéfices va supprimer des emplois, ce n’est plus possible ! Une entreprise qui dit qu’elle veut faire plus d’innovation en diminuant les budgets de la recherche, c’est plus possible !
Acclamations
Christian Lajoux : vous avez une curieuse conception du dialogue
Un salarié : c’est ça ce que les organisations syndicales ont écrit et signé ! Et à ce texte, vous nous avez simplement répondu : nous sommes pour le dialogue social pour discuter d’une synthèse mais aucunement d’accepter une, le gel des procédures d’informations-consultations, c’est à dire leur arrêt et deuxièmement le fait qu’on se mette autour d’une table pour discuter du fond du problème.
Un salarié : La bataille des salariés, c’est pour leur avenir. C’est pas pour se retrouver demain, vous avez dit avec un pied pour Toulouse à l’extérieur et un pied à l’intérieur du Plan. Ils veulent les deux pieds dans Sanofi !
10. Les partenariats extérieurs
Un salarié : En plus, là on parle d’arguments humains, mais sur les arguments scientifiques, vous parlez de diminuer la recherche en interne et d’encourager le partenariat avec l’externe. Tous les partenariats avec l’externe ne sont pas bons. Moi je suis dans une équipe de recherche à Toulouse. Les seuls partenariats avec l’externe que j’ai vécus jusqu’à maintenant, les sociétés externes nous ont vendu entre guillements les mérites de certains de leurs produits. On y croit. Leur manip, vous êtes loin du terrain, elle a marché une fois. Les autres fois, elle n’a jamais marché. Ils nous vendent les résultats de la fois où elle a marché, ce qu’on prend comme argent comptant. Et bien sûr, eux, ils sont externes. Ils ne mouillent pas la chemise de la même manière que nous on la mouillera en interne. On se rend compte que leur produit était bidon et qu’on s’engage avec des partenaires qui parfois sont bidons et qui ne mettent pas la même énergie pour faire avancer quelque chose. Il y a plusieurs exemples comme ça malheureusement. Et je vous garantis que c’est vraiment une question de terrain ça. On le vit sur le terrain. Vous, du haut de vos hautes sphères, vous vous plantez !
Un salarié : C’est vous qui faites des erreurs, pas nous !
11. Quid des jeunes, quid de la France ?
Une salariée : Vous parlez de gens qui attendent le PSE. Et quel avenir, nous on donne à nos enfants ? Si une entreprise qui fait 9 milliards de bénéfices n’embauche même pas de jeunes ?
Un salarié : la première richesse d’une entreprise, ce sont ses salariés ! [S’adressant à la foule] C’est vous qui avez fait la richesse de Sanofi-Aventis ! Et c’est la France qui a créé le groupe ! Ce n’est pas le groupe qui a créé la France ! Si demain on fait de la croissance à l’externe, c’est grâce à la France ! C’est vous tous les salariés ! Vous êtes magnifiques !
La Direction : Vous me parlez de l’ancrage en France du groupe. C’est un vrai sujet. Et moi je peux vous donner quelques données. Il y a 26 usines dans ce pays, il y a 28 000 salariés... Oui bla bla bla ! On est le premier investisseur dans l’innovation. C’est pas rien quand on parle de l’ancrage en France du Groupe. On contribue à hauteur de 7 milliards d’euros à la balance extérieure de ce pays. Ca veut dire que tous ensembles dans ce pays on travaille à 90% pour des vaccins à l’export.
Des salariés : Et pour les actionnaires !
12. Oui ou non ?
Un salarié : Ce que disent les coordinateurs, je trouve ça vachement intéressant. Et venant de Toulouse, j’ai envie de vous dire : Bon ! On voit à peu près comment la discussion tourne. Ca peut durer 2 ou 3 heures ce qu’on est en train de faire. Ce que je vous propose, c’est de répondre par oui ou non à une seule question, qui va dans le sens de ce qui a été évoqué tout à l’heure. Vous avez évoqué le 5 juillet des désengagements, c’est à dire un désengagement de Toulouse, un désengagement partiel de Montpellier et d’autres. Est-ce que vous êtes prêts oui ou non à revenir sur ces désengagements ? Oui ou non ?
La foule : Oui ou non ?
Le salarié : Après, si vous ne pouvez pas répondre à cette question, je ne vois pas ce qu’on fait tous là.
Christian Lajoux : la réponse, elle n’est ni oui ni non.
Sifflements.
Le salarié : le 5 juillet, c’était oui. Et aujourd’hui, c’est quoi la réponse ?
Christian Lajoux : aujourd’hui, il n’y a pas de réponse, il faut que nous l’élaborions.
Le salarié : Ah mais là vous essayez de nous faire tourner en bourrique !
Le salarié : Monsieur Lajoux, on a déjà vécu France Télécom. On en a marre. De mettre les salariés en attente pendant 6 mois, pendant 1 an, 2 ans, en disant ils vont partir un à un. On va les mettre dans des placards, on ne leur dira pas où ils vont.
Christian Lajoux : Non, on ne fera pas ça
Le salarié : Aujourd’hui, venez constater les gens qui sont en pleurs, les gens qui sont en maladie, les gens qui sont dans des problématiques familiales, venez les voir ! Vous êtes en train de les faire mourir à petit feu. Je suis désolé de vous le dire en face, droit dans les yeux, mais c’est la vérité du site de Toulouse ! C’est insupportable et je suis content d’être devant vous pour vous dire combien c’est insupportable, combien c’est énorme ! On est venu 100 toulousains pour vous le dire ! Il faut en sortir ! Le jour où il y aura un accident, le jour où il y aura quelque chose de grave...
Christian Lajoux (sur un ton ironique) : Et bien on ne sera pas bien !
Le salarié : C’est vous qui avez les moyens !
Christian Lajoux : je suis en train de vous dire qu’on se met autour d’une table de négo avec vos coordinateurs
Le salarié : répondez à ma question de tout à l’heure : oui ou non ?
Christian Lajoux : la situation de Montpellier n’est pas la situation de Toulouse ! Il n’y a pas de désengagement à Montpellier. Il y a un désengagement de la recherche, partiel
Le salarié : la Direction continue à vouloir se désengager du site de Montpellier, de sa recherche ! Voilà une première réponse !
Christian Lajoux : Mais on va trouver des solutions. Maintenant sur Toulouse ...
La foule : on n’est pas volontaires !
Christian Lajoux : quel est le projet pour Toulouse aujourd’hui ? Il faut qu’on en discute !
13. Des responsabilités à assumer
Une salariée : Monsieur Lajoux, on va vous dire quelque chose. Depuis quand c’est nous qui devons vous dire le projet d’un site de Sanofi ? On a essayé de vous poser une question. On comprend que vous ne pouvez pas y répondre parce que ce n’est pas dans votre fonction. Après il y aura des responsabilités qu’il faudra que vous assumiez ! Vous poussez aujourd’hui, vous allez jusqu’au bout. Vous voulez aller où vous voulez aller. Vous désengager de Toulouse, on l’a compris. Vous avez décidé à un moment que Toulouse n’était plus dans le plan alors on vous le redemande solennellement et c’est ce qui conditionnera tout ce qui se passera par la suite et dont vous serez responsable et vous porterez avec la Direction de Sanofi les responsabilités. C’est vous qui les assumerez.
Aujourd’hui, vous avez sorti un site de manière tout à fait arbitraire de l’endroit où il était, de l’endroit où il était ancré depuis bien longtemps, parce que vous savez Monsieur Lajoux, vous faites partie des gens qui sont depuis longtemps à Sanofi et quand même au niveau de la recherche on peut parler ensemble de manière très claire des sites de Toulouse et Montpellier. Ces sites là, le seul remerciement qu’ils ont eu, c’est on vous met sur la touche et après on discute du reste. Donc vous avez compris les questions. S’il doit y avoir un plan, si vous avez des idées, vous allez devoir les assumer jusqu’au bout ! Il faut que ce soit le plan pour tous. La première chose qu’on vous demande, c’est : si vous faites un plan, il est pour tout le monde. Vous assumerez toutes les personnes qui sont aujourd’hui à Sanofi et qui sont aujourd’hui dans la recherche dans le groupe. Vous ne commencez pas par nous mettre sur la touche. Donc si vous voulez qu’on recommence à discuter calmement, qu’on parte sur des bonnes bases, sur un dialogue social qui peut être un vrai dialogue social, on ne part pas sur des mensonges !
Il y a tant de personnes dans le groupe. Il y a tant de personnes en recherche. On fait des restructurations, on parle de tout le monde, et on n’en laisse pas sur le carreau dès le départ. Donc c’est clair, vous revenez là dessus dès maintenant. vous arrêtez de dire Toulouse il y a quelque chose à côté car ça devient carrément insupportable ! On peut vraiment supporter, assumer, discuter même un dialogue social qu’on veut essayer de porter parce qu’on sait que c’est important pour tous les salariés parce qu’on veut le porter jusqu’au bout. Mais là, vous voyez, on est au bout de quelque chose, on est face à un mur. Donc maintenant, si vous ne dites pas quelque chose, les choses vont se passer d’une certaine manière, et même nous, partenaires sociaux, même nous, élus, même nous, responsables à un certain niveau du dialogue social, on ne va plus pouvoir. On est hors jeu aussi de la même manière. Parce que là, l’irrespect va trop loin. Donc là vous dites aujourd’hui clairement : on est tous aujourd’hui à Sanofi. On est tous Sanofi Recherche. Vous assumez des restructurations et bien au moins on pourra tous se battre ensemble. Ne nous mettez plus sur le côté s’il vous plaît ! Parce que là c’est terminé !
Une salariée : Et pour Toulouse, nous sommes dans ces activités ! Pourquoi on nous met dehors ?
Christian Lajoux : On vous dit qu’on fait la même chose dans différents centres de recherche.
La foule : C’est pas vrai !
14. Dehecq : C’est notre Maison et notre Maison à tous !
Un salarié : Tout à l’heure vous avez dit monsieur, qu’il y avait des gens qui voulaient partir. Il y en a qui veulent partir parce que vous les écoeurez. Deuxième chose, si vraiment vous vouliez faire quelque chose pour le groupe, pour la recherche, pour l’avenir de la pharmacie en France, vous embaucheriez. C’est pas le cas. Vous nous mettez déjà à la porte mais vous n’embauchez rien derrière. Monsieur Lajoux, vous êtes comme moi. Vous avez connu le groupe tel qu’il était avant. Vous vous y trouvez bien en ce moment là dans ce groupe ? Moi je me souviens de Dehecq. Le père Dehecq qui disait : c’est notre Maison et c’est notre Maison à tous ! Et c’est ça qu’on veut, vous voyez ? Et je pense que même vous, vous ne vous y retrouvez pas. Et actuellement, on n’a que 2 problèmes nous : Zerhouni et Viehbacher ! C’est simple !
Maintenant tous les gens qu’il y a ici, ils veulent continuer à travailler. Ils veulent continuer de faire faire du fric pour la recherche. C’est ça qu’on veut. Et en plus, trouver des médicaments ! Pas des pastilles pour bronzer ! On s’en fout de ça ! Regardez ! Vous avez parlé d’embauche. Regardez ! Depuis 2009, des directeurs, des RH - parce que vous n’avez pas fait le Groupe. Moi je l’ai fait ! Redonnez espoir à tous ces gens et ça va nous faire repartir sur de bonnes bases. On est en train de mettre en France la santé en danger monsieur.
15. Une entreprise en difficulté
Christian Lajoux : oui mais on a aussi une entreprise qui pourrait être en difficulté.
Une salariée : Avec 9 milliards de bénéfices !
Un salarié : 30% de marge.
Christian Lajoux : 26 sites industriels. Il est important que nous ne fermions pas ces sites industriels. Le seul moyen de ne pas faire fermer ces sites industriels...
Un salarié : c’est de dégager Viehbacher !
Christian Lajoux : non. C’est de faire en sorte que la recherche puisse fournir des produits qui puissent entrer sur le marché.
Un salarié : Monsieur Lajoux, on a déjà un exemple. Dans les vaccins, vous l’avez déjà fait ça ! Vous avez cassé les projets de recherche dans les vaccins.
Christian Lajoux : Ne devenons pas PSA !
Un salarié : Ca c’est bon pour le gouvernement !
Un salarié : 3 chiffres :
- Industrie pharmaceutique : marge opérationnelle : la nôtre, 30%
- Cosmétique : 20%
- Veolia, une entreprise qui se porte bien : 8%
Et vous êtes en train de dire qu’on remet en cause notre compétitivité ? Vous vous moquez du monde !
Christian Lajoux : le problème de compétitivité, c’est pas ça. C’est le portefeuille des produits qu’on ne peut pas sortir.
Un salarié : et comment ?
Un autre salarié : la compétitivité c’est n’importe quoi. Tout ce que vous avez écrit sur la compétitivité, c’est n’importe quoi ! Vos chiffres sont faux, l’expert l’a démontré.
Comment vous calculez vos prix de revient ? Quand il y a des problèmes de qualité dans les usines en Inde, vous impactez les coûts sur ce qui est produit en France. On n’a pas de problème de compétitivité. Par contre, en cassant la recherche, vous cassez notre compétitivité. Parce que si on n’est plus capable de sortir des produits, ça va être la mort de l’industriel derrière. Qu’est ce qui s’est passé dans les vaccins ? Pendant 10 ans, ce qui se passe aujourd’hui dans les médicaments, ça s’est passé dans les vaccins. Vous avez supprimé tout un tas de projets de recherche. Vous avez tout externalisé. Et qu’est ce qui se passe aujourd’hui dans les vaccins ? Et bien maintenant, on arrête la production. C’est ce qui va se passer aussi dans le médicament. C’est lamentable.
16. La bulle de Chris Viehbacher
Un salarié : Le problème aujourd’hui, c’est Monsieur Viehbacher. Il faut que Monsieur Lajoux avec les grands directeurs le convainquent de changer les choses. Il est rentré dans une bulle. Il veut faire du fric, que du fric ! Il faut le convaincre qu’on est les meilleurs chercheurs ! Il faut nous laisser une chance ! Il faut convaincre Monsieur Viehbacher !
Une salariée : Vous savez très bien que toutes ces décisions sont liées à un plan d’économies, ces fameux 2 milliards d’euros d’économies. Et dedans, vous avez tout mis : les vaccins, les fonctions support, la R&D et qu’est ce qu’on peut faire en plus ? La justification de Toulouse, on la lit comme ça. Au niveau scientifique, on entend tout et son contraire. Quand vous nous dites : on va créer un centre mondial d’excellence dans l’anti-infectieux. On s’est suffisamment battu pour défendre l’univers des anti-infectieux, et lorsqu’on se rappelle le désastre lié à la façon dont la Direction a géré l’anti-infectieux à Romainville, c’est inoubliable pour nous. On a ratatiné des expertises. Maintenant on nous dit : on recommence. On recommence en soi-disant co-localisant. Vous avez une co-localisation actuellement. Elle est à Toulouse. Toulouse peut très bien travailler l’anti-infectieux. Quand vous nous dites une colocalisation et qu’on s’apperçoit dans ce foutu plan que non seulement la colocalisation qui existe à Toulouse elle atterrit dans 2 villes différentes, mais comment voulez-vous qu’on vous prenne au sérieux ?
Applaudissements
17. La mort de la thrombose
La salariée : Et puis on a un petit souvenir personnel. Nous on travaillait dans un centre de recherche qui était basé ici à Gentilly. C’était le centre d’expertise dans la thrombose. Un jour, alors ça c’est pas la Direction actuelle, il a été décidé de faire un transfert des compétences, et de partir, de muter, de faire fermer ce site de recherche pour l’emmener à Toulouse. On a plein de salariés, un tiers de salariés qui suivent parce que vous savez très bien que dans tous ces projets, vous allez éliminer des compétences, des gens, puisqu’à chaque fois qu’il y a transfert, grosso modo il n’y a qu’un tiers des personnes qui suivent. On le sait, c’est à peu près toujours comme ça. Les personnes sont parties à Toulouse. Maintenant elles sont à Toulouse, qu’est ce qu’elles entendent ? Et qu’est ce qui s’est passé avec la thrombose ? Et bien on l’a laissée tomber ! On a laissé tomber le cardiovasculaire ! On a fait une réorganisation il y a 3 ans. A peine 3 ans ! On a alerté en disant qu’il y a des axes scientifiques qui allaient être abandonnés. C’est scandaleux. On avait l’expertise. On avait même un monopole d’expertise dans la thrombose. Qu’est ce qu’on en a fait avec toutes ces réorganisations ? Et bien on ne fait que perdre des compétences. Et petit à petit, et bien on ne sait plus faire. Il n’y a plus personne pour savoir comment faire. Et bien finalement on continue à fermer. Et qu’est ce que vous faites actuellement aux Etats-Unis ou en Allemagne, où les restructurations passent pays par pays ? En Allemagne, on a des équipes, une fois que le plan social est fini, on a sorti 333 personnes. Plein de gens sont partis, écoeurés par Sanofi. On a perdu des compétences. Et bien vous avez des services, là en décembre qu’on ferme, y compris aux Etats-Unis, parce qu’on n’a plus la taille critique pour les faire fonctionner. Donc ce que vous faites, vous êtes en train de désorganiser la barraque. On désorganise la recherche. Et bien c’est sûr qu’à terme, elle n’a pas d’avenir. Vous ne vous êtes même pas donné les moyens pour que les organisations créées en 2009 fonctionnent, fonctionnent rapidement. La formation, il a fallu tirer pour que ce fonds se mette en place. On a vu plein d’expertises comme ça pas reconnues. Mais où on va ? On voit très bien où on va et nous on ne veut pas ! Et cette restructuration, elle l’illustre complètement ! Quand vous êtes en train de dire aux gens de Toulouse, là : Ah ben finalement on annonce une opération, Toulouse n’a pas d’avenir dans le site et euh... finalement on ne sait pas ce qu’on va faire. Vous rendez-vous compte de la crédibilité, le respect qu’on peut avoir d’une direction ? C’est pas possible.
Christian Lajoux : C’est pour ça qu’il faut qu’on en parle.
La salariée : Revenez en arrière ! Il n’y a pas de honte à dire je me suis trompé et revenons en arrière.
Applaudissements
18. Les autres centres
Un salarié : moi je voudrais vous dire quelque chose, excusez-moi. Je suis du centre de production de Vitry sur Seine. Je suis le seul ici. On a subi depuis 4 ans un plan social. 471 suppressions d’emplois. D’ailleurs entre nous, c’était Dehecq à l’époque. Je crois que vous êtes des gens au service des grands financiers de ce monde. Vous faites des suppressions d’emplois, des milliers de suppressions d’emplois. Effectivement, je ne sais pas où vont bosser nos gosses. Ce que je voudrais vous dire, c’est que je ne vous fais pas confiance. On a vu ce que ça a donné à Vitry. Il reste toujours une personne qui reste sans solution 4 ans après. Je peux vous laisser imaginer dans quel état moral il est. Je pense à mes copains de Romainville qui sont toujours sans solution. Avant de prétendre que vous ne laissez personne sur le carreau à Toulouse, finissez ce que vous avez à faire à Romainville, à Vitry, ça date de 4 ans, de 3 ans. Je serai avec mes camarades de Toulouse et de Montepllier lorsqu’ils se mobiliseront parce que je sais ce que c’est que des plans sociaux. Et on sait ce que c’est surtout que vos paroles et je ne vous fais absolument pas confiance. Alors vous ne pouvez compter que sur vous-mêmes et nous serons ensembles pour lutter contre ces plans dévastateurs.
Une salariée : la semaine dernière, nous avons eu un comité d’entreprise européen. On a passé l’après-midi à discuter sur votre cession du site de Hlohovec en Slovaquie. Vous annoncez à des collègues, il y en a 762 là-bas, un an avant, que le site va être cédé, qu’il n’y a plus d’avenir non plus chez Sanofi. On verra son avenir, vous avez dit ça il y a un an. Un an plus tard, vous le cédez. Vous le cédez dans des conditions dont on a largement discuté. Et quand on a abordé la question - ça fait un lien avec Toulouse, ça fait un lien avec Montpellier, ça fait un lien avec Romainville, ça fait un lien avec tous les sites - il y a un sujet majeur que vous avez nié, il n’y a pas d’autre mot, c’est l’impact sur la santé des salariés de toutes ces restructurations. J’espère que là, vous allez entendre ce que les salariés vous ont dit et on vous demande de l’intégrer. Vous ne pouvez plus faire comme vous faites. Vous devez entendre les salariés et vous devez admettre que vous vous trompez dans la stratégie, que la stratégie, ce n’est pas le propre d’un petit cercle qui se trompe régulièrement et qui détruit la recherche. Sans la recherche, il n’y a plus de boulot dans les usines.
Un salarié : il y a autre chose que les dividendes versées aux actionnaires. Vous votre objectif c’est les dividendes, c’est le niveau de l’action à la bourse. Et les salariés vous n’en avez rien à faire. Nous on ne l’accepte pas. Nous on veut une stratégie pharmaceutique, pas une stratégie financière !
La rencontre s’achève par une réadaptation de la Marseillaise.
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