Faut-il sanctionner les clients de grossesse Pour Autrui (GPA) ?
Faut-il sanctionner les clients de G.P.A. ? Faut-il punir les clients des prostituées ? Le sujet fait débat actuellement.et permet de soulever quelques points que les initiateurs du projet ne semblent pas avoir envisagés. Vouloir punir pénalement les bénéficiaires d’une activité licite, car la prostitution est autorisée par la loi, est pour le moins paradoxal : Accepterait-on des amendes infligées aux fumeurs alors que la vente de tabac est autorisée ? Il est vrai que dans le cas des fumeurs l’état prend son obole à la source en taxant lourdement le tabac, ce qui parait plus difficile à réaliser en matière de relations sexuelles, car il faudrait obliger les prostituées à tenir un registre (identique à celui de la T.V.A ?) où elles pourraient noter leurs différentes prestations, ou les équiper d’un compteur (mais où le situer ?) afin de pouvoir taxer chaque acte selon sa tarification.
Le problème n’est donc pas simple, et devant la difficulté de pouvoir opérer une taxation fiable à lasource, le législateur opte pour la facilité en envisageant une taxation post relationnelle par l’amende infligée au client. Mais si cette proposition devient effective, l’état devra alors envisager de punir les bénéficiaires d’une grossesse pour autrui, taxation pénale qui elle pourrait se justifier car la G.P.A. est interdite en France, et on peut envisager la G.P.A. comme étant une forme de prostitution, la pire peut être. Sur le plan éthique, le fait de louer son corps pour des pratiques sexuelles, s’appelle de la prostitution. La location d’un utérus ne saurait y échapper. Dans ce cas il ne s’agit pas du simple usage d’une cavité physiologique a des fins récréatives moyennant finances, mais bien pire puisque cet usage est destiné à la procréation, activité dont les aboutissants sont beaucoup plus complexes et qui ont des répercussions sur la vie des intervenants.
Ainsi lorsqu’on affirme comme le fit M.Berger patron du journal « Le Monde », lors d’une manifestation en faveur du mariage homosexuel en décembre 2012 à Paris : « louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? », c’est faire preuve soit d’un manque évident de culture scientifique, soit d’une fausse naïveté destinée de banaliser un problème pour mieux le faire accepter. Autant louer ses bras pour actionner une machine, ou son vagin pour des plaisirs sexuels ne crée pas de lien biologique durable entre les différents partenaires, autant la location d’un utérus fait intervenir d’autres facteurs.
Le développement du placenta au cœur même de l’utérus provoque chez la mère de très nombreuses réactions hormonales et immunologiques visant entre autres, à ne pas expulser cet œuf forcément différent d’elle-même, car contenant des chromosomes étrangers. Le fœtus dispose pour cela d’un système immunologique qui empêche les cellules maternelles de le considérer comme un corps étranger et donc de le détruire, mais ce n’est là qu’un des aspects de cette relation mère-embryon extrêmement complexe, sur le plan immunologique, biochimique, et hormonal, et dont chacun gardera la trace.
Toutes les études récentes prouvent l’importance de ces liens intimes (que la mère soit génétique ou non), pendant la grossesse qui perdurent même après l’accouchement, chez la mère comme chez le nouveau né. La location d’un utérus à des fins gestationnelles me parait être un acte beaucoup plus lourd, car chargé de conséquences, que la location momentanée à des fins récréatives d’autres cavités naturelles, pourquoi alors cet usage échapperait-il aux sanctions que l’on veut imposer aux autres ?
Dr. J-M Lacroix 04/10/2013
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON