Génériques, contrefaçon et chômage dans la pharmacie
La combinaison de la chasse au gaspi de nos caisses d’assurances maladie et de la fin des brevets des médicaments les plus demandés de l’industrie pharmaceutique mondiale va se traduire peu à peu par la destruction de milliers d’emplois dans ce secteur. Alors que les effectifs dans cette industrie en France n’ont pas arrêté de monter depuis 1995 à 2 % par an. Cela se fera au profit des fabricants de médicaments génériques qui sont malheureusement Indiens ou Israéliens.
Un étude récente à la demande du syndicat de l’industrie pharmaceutique montre qu’en fonction du scénario plus ou moins optimiste, on perd entre 8 et 28 % des emplois soit entre 10 000 et 22 000 emplois ! Encore faudra-t-il se battre pour maintenir les 105 000 emplois du scénario le plus optimiste.
Car la France est le numéro un européen de la production de médicaments avec pas moins de 220 usines sur notre territoire. L’expérience des arrivées récentes de génériques sur le marché montre qu’avec l’aide des recommandations de la Sécurité sociale et des pharmaciens, la substitution du médicament classique par le générique est beaucoup plus rapide que prévue. Ce sont respectivement 8 000 emplois dans la production, 7 000 en recherche et développement et 6 000 chez les visiteurs médicaux qui disparaîtront !
J’avais eu l’occasion dans différents messages de vous faire part de mon inquiétude à l’annonce de la décision de la Sécurité sociale de pousser les génériques à fond parce que je savais que diminution de ventes et de bénéfices se termine toujours par restructuration et perte d’emplois. Nous approchons de la matérialisation de ces craintes. Les Indiens et Israéliens s’en frottent déjà les mains.
Autre menace sur l’industrie pharmaceutique et sur la santé publique, la montée des contrefaçons encore favorisées par la commercialisation sans contrôle des médicaments sur internet. Savez-vous que les premiers exportateurs vers l’Europe de médicaments contrefaits sont l’Inde - c’était attendu -, et... la Suisse ! 40 % des médicaments saisis par les douanes aux frontières extérieures de l’Union européenne proviennent de ce pays, suivie de 35 % de produits indiens et de 5 % des Emirats arabes unis. Les saisies à l’entrée du territoire européen ont par contre tendance à diminuer pour être compensées et au-delà par les ventes sur internet et les envois de petits colis par La Poste ou les messageries rapides. Autant dire que le contrôle des flux de courrier est inexistant !
Des perspectives inquiétantes donc pour notre industrie.
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