Grandeur et décadence de la chirurgie esthétique
La chirurgie esthétique est en vogue. Aux quatre coins du monde, mais à certains endroits plus que d’autres. Ainsi, ce ne sont pas les Etats-Unis et les spots californiens qui trustent la première place, mais la Corée du Sud. Là-bas, la chirurgie esthétique est reine. Pour le meilleur et pour le pire…
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Les magasines people font la chasse aux stars qui ont recours à la chirurgie esthétique. Chaque semaine, une nouvelle photo avec des commentaires parfois très désobligeants. La chirurgie esthétique c’est bien, mais il ne faut pas que ce soit raté. Les actes ont tendance à se généraliser, mais aucune intervention n’est anodine sur le plan médical. La loi française s’est beaucoup renforcée ces dernières années pour un meilleur encadrement. En Extrême-Orient et en Corée du Sud en particulier, les questions éthiques ne figurent malheureusement pas parmi les priorités des autorités et des médecins-chirurgiens.
A Séoul et dans les grandes villes du pays, les jeunes ne jurent plus que par la chirurgie esthétique. Pas besoin d’être majeurs même. Pour récompenser de bonnes performances académiques, beaucoup de parents acceptent de payer une ou plusieurs opérations esthétiques à leurs enfants encore mineurs. Paupières, nez, joues, lèvres… tout y passe pour le bonheur de ces jeunes biberonnés aux séries américaines. Les limites du possible sont repoussées et on atteint parfois le pire avec des modes ubuesques comme celle du sourire permanent.
Les Coréens sont devenus si habiles dans l’art du bistouri qu’ils sont capables de radicalement transformer les traits du visage, quitte à ce que les patients ne ressemblent plus du tout à ce que les gênes leur ont légué. Cela a donné lieu à des histoires peu croyables dignes du film Volte Face où des patientes opérées en Corée du Sud et rentrant dans leur pays de résidence, ont été arrêté au contrôle des passeports, car ne ressemblant pas du tout à la photo affichée sur leur document officiel.
Les progrès dans le domaine de la chirurgie esthétique sont impressionnants si on fait un bilan de ces quinze dernières années. Les techniques permettent d’aller toujours plus loin et une forme de gloutonnerie peut s’installer chez un public qui voit dans la chirurgie esthétique un moyen de régler tous les problèmes. La France n’est pas encore passée à la mode américaine ou coréenne même si les actes sont aujourd’hui nombreux avec 200 000 interventions par an.
Ayant l’habitude de suivre les modes les plus décadentes, la France devra se montrer vigilant pour que la chirurgie esthétique ne devienne pas une grande foire où le professionnalisme et le dangereux amateurisme se mélangent gaiement. Les limites doivent être posées avec fermeté et il est important de rappeler que les vrais professionnels ne poussent jamais à l’intervention chirurgicale. Comme le souligne un docteur réputé comme Jacques Ohana certaines personnes développent une addiction à la chirurgie esthétique et le seul soin possible n’est pas esthétique, mais psychologique. Certaines affaires ont défrayé la chronique à l’image de celle du docteur Maure condamné par la justice pour avoir pratiqué de la « médecine de garage ». Des cas isolés ne peuvent cacher le fait que l’éthique imprègne l’ensemble de la profession. Cela doit demeurer ainsi. La chirurgie ne peut pas devenir un supermarché de la transformation physique. Auquel cas, la profession perdrait sa vocation médicale. Vigilance donc !
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